WASHINGTON: Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a condamné vendredi la peine d'emprisonnement prononcée le jour même contre Ales Bialiatski, colauréat du prix Nobel de la paix 2022 et figure du mouvement démocratique au Bélarus.
"Nous condamnons cette mascarade de justice après la peine prononcée aujourd'hui par le tribunal contre le prix Nobel Ales Bialiatski et 3 autres à 7 à 10 ans de prison dans une tentative visant à réprimer la démocratie et les droits de l'homme au Bélarus", a-t-il écrit dans un tweet.
"Nous appelons à la libération de M. Bialiatski et tous les prisonniers politiques au Bélarus", a ajouté le secrétaire d'Etat américain selon qui "le Bélarus a le droit d'avoir un avenir démocratique".
Le comité Nobel condamne le verdict «à motivation politique» contre Bialiatski
Le comité qui décerne le prix Nobel de la paix a condamné vendredi le verdict "à motivation politique" prononcé le même jour contre le militant bélarusse Ales Bialiatski, colauréat de la récompense l'an dernier.
"Le procès et les accusations contre lui sont à motivation politique", a commenté la présidente du comité norvégien, Berit Reiss-Andersen, dans un communiqué.
Figure du mouvement démocratique au Bélarus soumis à une répression acharnée, Ales Bialiatski a été condamné vendredi par un tribunal de Minsk après avoir été accusé d'avoir fait entrer de grandes quantités d'argent liquide au Bélarus et d'avoir financé des actions collectives portant "grandement atteinte à l'ordre public".
"La condamnation est une tragédie pour M. Bialiatski personnellement", a fait valoir Mme Reiss-Andersen. "Toutefois, le verdict montre que le régime actuel recourt à tous les moyens pour réprimer ses opposants", a-t-elle ajouté.
L'organisation de défense des droits humains Viasna a déclaré que deux collaborateurs de M. Bialiatski, arrêtés comme lui en juillet 2021, Valentin Stefanovitch et Vladimir Labkovitch, avaient, quant à eux, été condamnés respectivement à neuf et sept ans de privation de liberté.
Un quatrième accusé, Dmitri Soloviev, jugé par contumace après avoir fui en Pologne, s'est vu infliger une peine de huit ans de prison.
Ces sévères condamnations s'inscrivent dans le cadre d'une nouvelle série de procès visant militants, journalistes et opposants, implacablement réprimés depuis le mouvement de contestation de l'été 2020.