Retraites: L'intersyndicale appelle à une mobilisation «inoubliable»

Des syndicalistes rassemblés à la salle Fernand-Montagnon avant un débat convoqué par plusieurs syndicats sur le projet de réforme des retraites du gouvernement à La Ricamarie, dans le centre de la France, le 2 mars 2023 (Photo, AFP).
Des syndicalistes rassemblés à la salle Fernand-Montagnon avant un débat convoqué par plusieurs syndicats sur le projet de réforme des retraites du gouvernement à La Ricamarie, dans le centre de la France, le 2 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 03 mars 2023

Retraites: L'intersyndicale appelle à une mobilisation «inoubliable»

  • «On est uni et le 7 mars on met la France à l'arrêt», a résumé Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT
  • «Il faut que le mouvement du 7 mars soit massif», a fait écho François Hommeril, président conféréal de la CFE-CGC

LA RICAMARIE: "Massif", "inédit", "inoubliable" : l'intersyndicale, réunie jeudi à La Ricamarie (Loire), a appelé à "casser la baraque" lors de la mobilisation du 7 mars, en mettant la France "à l'arrêt" par la grève.

"On est uni et le 7 mars on met la France à l'arrêt", a résumé Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT. "Cela passe par une mobilisation inédite le 7 mars, je compte sur vous pour casser la baraque et que ce soit inoubliable".

"Il faut que le mouvement du 7 mars soit massif", a fait écho François Hommeril, président conféréal de la CFE-CGC. "Pas de grève par procuration", a enchérit le secrétaire général de FO Frédéric Souillot.

Les ténors de l'intersyndicale avaient fait le déplacement à La Ricamarie, haut lieu historique de la lutte sociale des mineurs, en périphérie de Saint-Etienne, pour un débat devant des centaines de personnes.

Et après cette date, quelle suite pour le mouvement ?, demandaient déjà quelques personnes dans l'audience.

"On prendra la décision en fonction de ce qui se passera le 7 mars", a répondu Marylise Léon. "Avant de se dire +c'est quoi la prochaine date ?+, c'est quoi la réponse du gouvernement ?", a-t-elle temporisé.

La CGT et Solidaires ont déjà appelé à une grève reconductible. "Nous, on pense qu'il faut continuer après le 7", a tranché le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez.

"On veut la généralisation des grèves et non la grève générale", a-t-il expliqué .

"Il faut qu’il y ait un maximum de monde qui ne travaille pas le 7 mars… Mais il faut aussi qu'il y ait des commerçants qui soutiennent, des artisans, des petits patrons", a-t-il ajouté.

L'appel à la mobilisation a été accompagnée d'une mise en garde de Marylise Léon.

"On sait qu’à un moment le gouvernement fera tout pour retourner l’opinion publique et nous faire passer pour les râleurs qui veulent bloquer la France", a-t-elle prévenu. "C'est à eux de prendre leurs responsabilités et de nous répondre en retirant la réforme".

Pendant 2h30, les syndicats ont fustigé une réforme des retraites "idéologique" et incompréhensible, devant un public acquis à la cause.

Déjà largement commentés, les propos du porte-parole du gouvernement Olivier Véran, selon lesquels mettre "la France à l'arrêt" serait "prendre le risque d'une catastrophe écologique, agricole ou sanitaire", n'ont pas manqué de faire réagir.

"C'est fort de café qu'un ministre de la République accuse les syndicats, donc vous, de la pandémie, de la sécheresse… Quand on en arrive à ça, alors qu’on a démarré en disant +c'est une réforme de justice sociale+, c'est qu’ils rament", a lancé Philippe Martinez, provoquant l'hilarité du public.

"Depuis hier, on sait que les sept plaies d'Egypte c'est nous", a observé pince-sans-rire Frédéric Souillot, le patron de Force Ouvrière.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.