RIYAD: L'économie saoudienne devrait croître à un taux plus élevé que prévu en 2023 et 2024, soutenue par son secteur non pétrolier durable, selon l'agence de notation Moody's Investors Service.
Dans ses récentes perspectives macroéconomiques pour les économies du Groupe des vingt (G20), Moody's a relevé la croissance du Royaume à 2,5% en 2023, contre une prévision précédente de 1,7% annoncée en novembre dernier. Pour l’année 2024, elle a porté la croissance à 3%, contre une prévision précédente de 2,6%.
En 2022, la croissance a été portée à 8,7%, contre 7,4% dans les prévisions de novembre, selon l'agence.
Alexander Perjessy, vice-président, responsable principal du crédit chez Moody's, déclare à Arab News: «La révision à la hausse de nos prévisions de croissance reflète une plus grande confiance dans le fait que la dynamique de développement du secteur hors hydrocarbures observée au cours des deux dernières années sera maintenue au cours de la période 2023-24. Cette dynamique est soutenue par les progrès des projets de diversification économique à grande échelle parrainés par le gouvernement et par un large éventail d'initiatives gouvernementales visant à stimuler la croissance dans le secteur du loisir et du tourisme domestique, ainsi que dans l'éducation, les soins de santé et le logement abordable.»
«Cette dynamique de croissance bénéficiera également des réformes structurelles récemment mises en œuvre pour faciliter la création et la conduite des affaires, l'exécution des contrats et la résolution des litiges commerciaux et des faillites. Enfin, les consommateurs resteront à l'abri de la hausse des prix de l'énergie grâce au plafonnement par le gouvernement des prix du carburant pour le transport intérieur et des tarifs des services publics.»
Le rapport de Moody's intervient alors que Riyad Capital, dans son dernier rapport, indique que la croissance économique de l'Arabie saoudite devrait être de près de 3% en 2023, grâce à un secteur non pétrolier solide.
Le rapport de Riyad Capital prévoit que la production de ce secteur de l'économie augmentera de 5% cette année, grâce à une politique fiscale ambitieuse visant à augmenter les dépenses d'investissement.
Le secteur pétrolier devrait également poursuivre sa trajectoire de croissance, estimée à 1,2% cette année, indique le rapport.
Le taux d'inflation devrait baisser progressivement au cours de cette année pour atteindre 3,1%, contre 3,4% en janvier 2023, note Riyad Capital.
Hormis l'Arabie saoudite, Moody's a révisé à la hausse les prévisions de croissance pour 2023 aux États-Unis, dans la zone euro, en Chine, en Inde, au Mexique, en Russie et en Turquie.
Dans un contexte de resserrement financier international et national en 2022, les analystes ont adopté des perspectives plus prudentes.
Toutefois, dans de nombreuses économies de marché émergentes importantes, comme l'Inde, le Brésil, le Mexique et la Turquie, l’environnement économique s'est avéré plus résistant que prévu.
Dans ses perspectives macroéconomiques, Moody's prévoit que le ralentissement définitif du resserrement de la politique monétaire des États-Unis contribuera à stabiliser, voire à accroître les flux de capitaux vers les pays émergents.
«Toutefois, les marchés émergents resteront vulnérables à des épisodes de volatilité accrue sur les marchés financiers jusqu'à ce que l'inflation dans les économies avancées soit étroitement contrôlée», ajoute l'agence.
Les prévisions de croissance des économies du G20 devraient tomber à 2% en 2023, contre 2,7% en 2022, puis s'incliner à 2,4% l'année suivante.
L'estimation actuelle de la croissance de ces économies développées pour 2022 est de 2,3%, ce qui représente une amélioration par rapport à l'estimation précédente de Moody's, qui était de 2,1%.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com