Blinken en Asie centrale pour y renforcer l'empreinte des Etats-Unis

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rend en Asie centrale en début de semaine, espérant renforcer l'empreinte des Etats-Unis dans les républiques ex-soviétiques. (AFP)
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rend en Asie centrale en début de semaine, espérant renforcer l'empreinte des Etats-Unis dans les républiques ex-soviétiques. (AFP)
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Publié le Dimanche 26 février 2023

Blinken en Asie centrale pour y renforcer l'empreinte des Etats-Unis

  • Les Etats-Unis jouent, comme ailleurs en Afrique ou en Amérique latine, la carte du «partenaire fiable», capable de mettre sur la table d'autres choses que Moscou et Pékin
  • Le Kazakhstan, qui partage une frontière longue de quelque 7.500 kilomètres avec la Russie, est en première ligne au regard de sa relation complexe avec Moscou

WASHINGTON: Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rend en Asie centrale en début de semaine, espérant renforcer l'empreinte des Etats-Unis dans les républiques ex-soviétiques, prises en étau entre leur puissant voisin russe et l'influence grandissante de la Chine.

Quelques jours après le premier anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, le secrétaire d'Etat américain se réunira mardi avec ses homologues des cinq républiques ex-soviétiques d'Asie centrale dans la capitale kazakhe, Astana. Il y aura également des entretiens bilatéraux puis se rendra en Ouzbékistan.

Washington ne se fait aucune illusion que ces cinq pays soient susceptibles de soudain se délester de leur partenaire historique russe ou encore de l'influence de leur autre puissant voisin, la Chine.

Mais les Etats-Unis jouent, comme ailleurs en Afrique ou en Amérique latine, la carte du "partenaire fiable", capable de mettre sur la table d'autres choses que Moscou et Pékin.

"Nous avons des choses à offrir en termes d'engagement économique mais aussi en termes de valeurs", a fait valoir le plus haut diplomate en charge de l'Asie centrale au département d'Etat américain, Donald Lu.

En pleine guerre en Ukraine, les dirigeants de ces pays d'Asie centrale sont sur la corde raide en raison d'accords de défense formels avec Moscou et du poids économique et sécuritaire de la Russie, et ont ainsi adopté une position d'équilibre dans le conflit.

Les cinq ex-républiques soviétiques (Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizstan, Turkménistan) se sont abstenues ou n'ont pas pris part au vote jeudi à l'Assemblée générale de l'ONU sur une résolution réclamant le départ des troupes russes d'Ukraine.

Selon Jennifer Brick Murtazashvili, du Carnegie Endowment for International Peace à Washington, "il y a un vrai désir chez les dirigeants de ces pays de s'éloigner de la Russie. Je pense qu'ils réalisent que la Russie est une menace pour eux mais du fait de la géographie, ils n'y peuvent pas grand chose, et leur situation économique ne leur laisse pas beaucoup d'options". Aucun de ces pays n'a d'accès à la mer.

"Je pense donc qu'il existe une véritable occasion pour les Etats-Unis de se montrer créatifs, et de s'engager auprès de leurs dirigeants", ajoute l'experte.

Relation complexe 

Le Kazakhstan, qui partage une frontière longue de quelque 7.500 kilomètres avec la Russie, est en première ligne au regard de sa relation complexe avec Moscou.

Le géant d'Asie centrale ménage l'importante minorité russophone présente dans le pays, n'ignorant pas que le président Vladimir Poutine a fait du traitement de la communauté russophone en Ukraine l'une des raisons justifiant l'invasion.

Le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, qui aura un entretien avec M. Blinken, s'était rendu fin novembre à Moscou où il avait réaffirmé que "la Russie a toujours été et reste le principal partenaire stratégique".

Il a cependant laissé entrer dans son pays des dizaines de milliers de Russes fuyant la mobilisation partielle décrétée par M. Poutine fin septembre.

Et la diplomatie kazakhe a refusé de soutenir l'invasion russe et de reconnaître l'annexion des territoires ukrainiens revendiqués par Moscou.

De son côté, le président du Tadjikistan, Emomali Rakhmon, avait fait sensation en octobre dans une vidéo devenue virale le montrant réprimander M. Poutine, accusant la Russie d'ignorer les intérêts des pays d'Asie centrale.

Les Etats-Unis voient aussi quelques signes d'espoirs en matière de respect des droits de l'homme, une préoccupation de longue date dans ces pays historiquement dirigés par des autocrates.

"C'est vraiment remarquable. Je ne suis pas sûr d'avoir vu autant de progrès rapides comme ça ailleurs dans le monde", a affirmé le diplomate américain Donald Lu, citant par exemple l'abolition du travail forcé des enfants dans les champs de coton en Ouzbékistan.

La dernière visite d'un secrétaire d'Etat américain en Asie centrale remonte à celle de Mike Pompeo en 2020, sous Donald Trump. Il avait alors incité ces pays à rompre leurs liens avec la Chine en raison de la répression des Ouïghours dans la province du Xinjiang.

Mais Mme Murtazashvili relève que les Etats-Unis ont fait une erreur par le passé en considérant l'Asie centrale comme un "trou perdu" lié à d'autres enjeux, et qu'ils seraient avisés d'adopter une stratégie qui valorise l'autonomie régionale de leurs dirigeants.

"Ces pays sont en réalité dans une position d'équilibre très intéressante leur permettant de contrebalancer la Russie et la Chine et plusieurs d'entre eux en jouent de façon très habile", dit la spécialiste.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.