L'Ukraine entre dans sa deuxième année de guerre contre la Russie

Des personnes déposent des fleurs devant un monument du poète, écrivain, artiste, personnage public et politique ukrainien Taras Shevchenko en signe de soutien à l'Ukraine, un an après que la Russie a lancé une invasion militaire sur le pays, à Almaty, le 24 février 2023. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Des personnes déposent des fleurs devant un monument du poète, écrivain, artiste, personnage public et politique ukrainien Taras Shevchenko en signe de soutien à l'Ukraine, un an après que la Russie a lancé une invasion militaire sur le pays, à Almaty, le 24 février 2023. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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Publié le Vendredi 24 février 2023

L'Ukraine entre dans sa deuxième année de guerre contre la Russie

  • Les troupes russes ont pénétré sur le territoire ukrainien au petit matin du 24 février 2022, lançant le pire conflit que l'Europe a connu depuis la Deuxième Guerre mondiale
  • Le président Volodymyr Zelensky était attendu avec une conférence de presse, tandis que des cérémonies locales sont prévues notamment à Boutcha, en banlieue de Kiev, théâtre d'un massacre de civils imputé aux troupes russes

KIEV : L'Ukraine entre vendredi dans sa deuxième année de guerre contre les forces russes, marquant le premier anniversaire d'une invasion face à laquelle elle a affiché une résistance acharnée et, aidée des Occidentaux, infligé des revers inattendus à Vladimir Poutine.

Les troupes russes ont pénétré sur le territoire ukrainien au petit matin du 24 février 2022, lançant le pire conflit que l'Europe a connu depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Un an plus tard, des villes ukrainiennes ont été réduites en champs de ruines, une partie du pays est sous occupation russe et les deux camps comptent chacun plus de 150.000 tués ou blessés, selon des estimations occidentales.

Le président Volodymyr Zelensky est attendu avec une conférence de presse, tandis que des cérémonies locales sont prévues notamment à Boutcha, en banlieue de Kiev, théâtre d'un massacre de civils imputé aux troupes russes.

L'Assemblée générale de l'ONU a exigé jeudi un retrait «immédiat» des troupes russes d'Ukraine, votant à une majorité «écrasante» une résolution et appelant à une paix «juste et durable».

Vendredi, la Chine, qui s'est abstenue lors du vote, a appelé Moscou et Kiev à «reprendre le dialogue direct aussi vite que possible» en vue d'une «solution pacifique».

Dans un document intitulé «Position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne», Pékin, qui cherche depuis quelques semaines à jouer un rôle de médiateur, rejette tout recours à l'arme nucléaire, alors que le président russe Vladimir Poutine a brandi cette menace.

«Il faut s'opposer à la menace ou au recours à l'arme nucléaire» et «les parties (impliquées) dans le conflit» doivent se conformer strictement au droit humanitaire international, soutient le ministère chinois des Affaires étrangères, au moment où Washington et l'Otan s'inquiètent de potentielles livraisons d'armes par la Chine à la la Russie, ce que Pékin dément.

- Poutine intraitable -

Le renseignement ukrainien a dit s'attendre à des «provocations à grande échelle» de Moscou, y compris à des frappes de missiles.

A Paris, la Tour Eiffel a été illuminée dès jeudi soir aux couleurs jaune et bleu du drapeau ukrainien. A Londres, une minute de silence et une prière en présence de députés et diplomates auront lieu avant une marche jusqu'à l'ambassade russe.

En Allemagne, le chancelier Olaf Scholz s'exprimera après une cérémonie en présence de l'ambassadeur ukrainien et une protestation est prévue devant l'ambassade russe et la Porte de Brandebourg à Berlin.

A la veille de l'anniversaire, M. Zelensky a une nouvelle fois promis la victoire aux Ukrainiens.

«Nous n'avons pas craqué, nous avons surmonté de nombreuses épreuves et nous triompherons. Nous demanderons des comptes à tous ceux qui ont apporté ce mal, cette guerre sur notre terre», a-t-il lancé.

Bien qu'éprouvés, les Ukrainiens interrogés jeudi restaient convaincus de leur triomphe.

«La victoire sera nôtre et tout ira bien. J'espère que tout sera bientôt terminé», a dit Sofia, 19 ans, une habitante de Kramatorsk, dans l'Est.

Oksana, 60 ans, a confié, elle, «vivre dans la peur» et «attendre la paix». «Nous voulons que la guerre soit bientôt terminée, nous sommes fatigués de vivre comme ça», a-t-elle dit.

Vladimir Poutine n'a pas attendu l'anniversaire du conflit pour fustiger les Occidentaux, qu'il accuse d'envenimer le conflit dans l'espoir «d'en finir» avec la Russie.

Loin de reculer, il a juré mercredi devant le Parlement russe de poursuivre «méthodiquement» son offensive en Ukraine, dans ce qu'il a qualifié de «terres historiques» devant appartenir à son pays.

Malgré les difficultés sur le front, les pertes et la mobilisation, l'anniversaire de la guerre risque de faire peu de vagues en Russie, où toute critique envers l'armée est sévèrement réprimée et l'opposition est emprisonnée ou en exil.

- Nouvelles sanctions -

Jeudi, les Moscovites interrogés par l'AFP oscillaient entre désespoir et indifférence.

«Je ne vois aucun avenir. Je ne vois pas l'intérêt d'avoir des enfants ni de faire évoluer mon propre cerveau. A quoi ça sert?», lance Rouslan Melnikov, un enseignant de 28 ans.

Lioubov Ioudina assure elle que la vie «n'a pas changé du tout», bien que des amis ont vu leurs fils être mobilisés. «Certains sont morts, c'est comme ça», dit cette agente de sécurité de 48 ans.

La Russie espère désormais conquérir les quatre régions dont elle a revendiqué l'annexion et où se concentrent les combats, notamment autour de la ville-forteresse de Bakhmout, qui tient bon malgré des avancées russes récentes.

Les Occidentaux, unis dans leur soutien à Kiev, ont adopté une pluie de sanctions contre Moscou, visant ses revenus gaziers et pétroliers, son secteur bancaire, aérien et l'industrie de la Défense.

Depuis un an, Européens et Américains ont offert plus de 128 milliards d'euros d'aide à l'Ukraine, selon le Kiel Institute for the World economy.

Jeudi, Washington a annoncé une nouvelle aide militaire de 2 milliards de dollars à l'Ukraine, sans donner de détails.

Dans le même temps, les Occidentaux continuent de prendre des mesures de rétorsion.

Les Etats-Unis ont promis jeudi de nouvelles sanctions «considérables» à l'encontre de Moscou et l'UE prépare un dixième train de restrictions qui viseront notamment des entreprises iraniennes accusées d'avoir fourni des drones à Moscou.

Réunis en Inde, les ministres des Finances des pays du G7 ont discuté de nouvelles sanctions et augmenté leur soutien économique à Kiev, qui a été porté à 39 milliards de dollars pour 2023.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak doit, vendredi, lors d'une visioconférence, appeler ses alliés du G7, à fournir plus rapidement de l'artillerie à l'armée ukrainienne et à lui apporter des armes de plus longue portée.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.