Des secousses et une baisse du niveau de la mer sèment la panique au Liban 

Une famille sort dans la rue à Beyrouth, au Liban, après qu’un tremblement de terre a frappé la Turquie, pays voisin, le 6 février 2023. (AP)
Une famille sort dans la rue à Beyrouth, au Liban, après qu’un tremblement de terre a frappé la Turquie, pays voisin, le 6 février 2023. (AP)
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Publié le Jeudi 23 février 2023

Des secousses et une baisse du niveau de la mer sèment la panique au Liban 

  • Le séisme de magnitude 4,3 – le dernier d’une série de tremblements de terre mineurs – a frappé la côte près de la ville méridionale de Sidon vers 8 heures du matin, terrifiant davantage les Libanais
  • De nombreux Libanais ont également été alarmés par des photos qui montraient une baisse significative du niveau de la mer près de Sidon

BEYROUTH: Un petit tremblement de terre qui a secoué le sud du Liban tôt dans la journée de mercredi a provoqué une panique généralisée. Les habitants se sont enfuis pieds nus de chez eux. Beaucoup «craignent que la vie de leurs enfants soit menacée».

Le séisme de magnitude 4,3 – le dernier d’une série de tremblements de terre mineurs – a frappé la côte près de la ville méridionale de Sidon vers 8 heures du matin, terrifiant davantage des Libanais qui se remettent à peine du choc des séismes qui ont détruit de vastes régions de la Turquie et de la Syrie il y a plus de deux semaines.

Lundi soir, un séisme de magnitude 6,3, à vingt kilomètres au large des côtes, a frappé le nord du Liban, suivi de deux autres au large des côtes du sud du Liban, près de Sidon, mardi.

Les experts se sont joints au Premier ministre par intérim, Najib Mikati, pour appeler au calme.

Cependant, de nombreux Libanais redoutent que leurs maisons ne résistent pas à un violent séisme et que l’État les abandonne à leur sort.

Le Premier ministre s’est rendu mercredi au Centre national de géophysique pour inspecter ses équipements de surveillance sismique, mais il avertit: «Ce qui est certain, selon la science, c’est que personne ne peut prédire quand un tremblement de terre ou une secousse peut se produire.»

Il appelle au calme, ajoutant que l’Autorité de gestion des catastrophes a pris «toutes les mesures nécessaires pour protéger les citoyens» et teste son état de préparation en réalisant des essais dans plusieurs gouvernorats.

Dans un contexte de panique croissante après le séisme de lundi, Tony Nemer, chercheur en matière de tremblements de terre à l’Université américaine de Beyrouth, indique que les gens doivent comprendre que le Liban était situé dans une zone sismique.

«Toutefois, les Libanais doivent conserver leur calme», ajoute-t-il.

Georges Kettaneh, chef de la Croix-Rouge libanaise, fait savoir que plusieurs cas d’anxiété et de crises d’angoisse ont été traités après le séisme.

Zeina, qui a 50 ans, vit au treizième étage d’un immeuble à Beyrouth. «Ma famille et moi ne réussirons jamais à nous échapper en cas de tremblement de terre majeur. Nous avons décidé de rester, mais je ne vous cache pas que nous sommes psychologiquement traumatisés. Le stress est insupportable», confie-t-elle.

«Le bruit des secousses du bâtiment était terrifiant. Mon mari refuse de partir et il pense que cela n’a pas de sens de sortir dans la rue. J’ai fait de mon mieux pour garder mon calme et rester assise sur le canapé pendant les secousses de lundi. Heureusement que je n’ai pas ressenti les tremblements de terre de mardi. Dieu sait ce qui pourrait nous arriver et à quel moment. Nous vivons dans une espèce de traumatisme continu», explique Ghada, 31 ans, qui vit deux étages plus bas.

Ezzat, 35 ans, affirme: «J’ai eu peur que la vie de mes enfants soit mise en danger. J’ai mis tout le monde dans la voiture et je me suis mise à faire des tours, comme des centaines d’autres personnes autour de nous. Au Liban, on ne peut pas savoir avec certitude si le bâtiment est antisismique ou si les lois ont été contournées.»

«Il y a plus de deux ans, nous avons survécu à l’explosion du port de Beyrouth. Maintenant, nous devons survivre aux secousses quotidiennes. Je vis dans un immeuble nouvellement construit, mais qui sait s’il peut résister à tant de secousses?»

De nombreux Libanais ont également été alarmés par des photos qui montraient une baisse significative du niveau de la mer près de Sidon. Certains attribuent ce phénomène au dernier tremblement de terre.

Cependant, Milad Fakhri, directeur du Centre national des sciences marines, précise: «Il s’agit d’un phénomène naturel lié au processus de marée et qui se produit tout au long de l’année. Il n’est en aucun cas lié aux tremblements de terre qui frappent la région et ne constitue par ailleurs pas un signe avant-coureur d’un éventuel tsunami.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".