PARIS: Enseignante dans le secondaire, la Koweïtienne Fatema Albader est aussi une artiste émergente. Elle a à cœur de placer l'innovation et la créativité au centre de ses activités. Arab News en français l’a rencontrée.
L'innovation dans l'éducation
Fatema Albader ne dissocie pas l'enseignement de l'art. «Enseigner est une forme d'art. L'enseignement est inventif de la même manière que l'art. Plus je suis créative dans mes projets personnels, plus je le deviens dans l'enseignement.» L'innovation et la créativité ont pour but d'attirer l'attention, mais aussi de susciter des vocations. «Je souhaite que mes élèves soient connectés à mon enseignement comme mon public l’est à mes œuvres artistiques.»
Ses élèves, âgés de 11 à 14 ans, font partie de la génération alpha qui a grandi au contact des téléphones portables et des tablettes. Pour enseigner, Fatema Albader utilise les dernières technologies. En outre, elle utilise les mécaniques du jeu pour aider à apprendre l'anglais.
En entrant dans la classe, les élèves sont surpris de découvrir un univers résolument artistique. «Décorer ma salle de classe est mon activité favorite», confie-t-elle. En 2019, elle a mis à l’honneur le tableau La Nuit étoilée de Vincent van Gogh. Récemment, c’est l'impressionnisme de Claude Monnet qui a pris le relais.
Une artiste émergente
L'art accompagne les différents épisodes de la vie de Fatema Albader. Après avoir acquis un iPad, elle se passionne pour l'art digital. Ses amis l'encouragent à diffuser ses créations sur les réseaux sociaux. C'est ainsi qu'elle présente une série d'œuvres caractérisées par une forte humanité et une grande empathie. Elle saisit les petits moments de la vie et l'innocence enfantine, notamment à travers la figure de son cousin Soulaimane.
«Il faut que les femmes aient les mêmes droits que les hommes. En particulier, elles doivent pouvoir donner la nationalité koweïtienne à leurs enfants.»
Pour Fatema Albader, l'art est indissociable de la réalité sociale et politique de son pays. Elle l’utilise, par exemple, pour appeler à l'égalité des droits entre les hommes et les femmes au Koweït. «Il faut que les femmes aient les mêmes droits que les hommes. En particulier, elles doivent pouvoir donner la nationalité koweïtienne à leurs enfants. Lorsque l'on observe les changements positifs opérés dans les pays voisins, notamment en Arabie saoudite, il y a de quoi espérer que les choses évoluent.»
Pour cette créatrice, on le voit, l'art a pour vocation de délivrer un message. Elle a à cœur de montrer la richesse et la beauté de la culture koweïtienne, que ce soit dans l'atelier Sadu, en mettant en lumière l'art textile des femmes de son pays, ou à l’occasion de l'Exposition universelle de Dubaï.
Pour autant, Fatema Albader ne se repose pas sur ses lauriers. Ainsi a-t-elle participé à une résidence d'artiste en Italie à La Macina di San Cresci. «Toute ma vie, j'ai créé sans que mon travail soit confronté à celui des autres. Je voulais me prouver que je pouvais développer mon art en compagnie d'autres créateurs venus du monde entier. J'ai beaucoup appris et j'ai pu développer mes compétences.»
Grâce à un travail de marketing efficace, elle a pu récemment exposer à l'office de tourisme de Vallauris Golfe-Juan, près d’Antibes, au cœur de la Côte d'Azur, puis dans la galerie d'art Solarium à Marseille.
Artiste émergente et pédagogue innovante, Fatema Albader présente toutes ses activités sur son site personnel.