Pénurie de poisson et flambée de prix au Yémen

Le gouvernement internationalement reconnu du Yémen a interrompu toutes les exportations de poisson frais en réponse à la pénurie de poisson sur le marché local et à la flambée des prix. Le Centre d’aide humanitaire et de secours du roi Salmane œuvre à l’ouverture des ports qui bordent le golfe d’Aden à Abyan, Lahij, Djale, Taïz, Hajjah et Amran, au Yémen. (Shutterstock)
Le gouvernement internationalement reconnu du Yémen a interrompu toutes les exportations de poisson frais en réponse à la pénurie de poisson sur le marché local et à la flambée des prix. Le Centre d’aide humanitaire et de secours du roi Salmane œuvre à l’ouverture des ports qui bordent le golfe d’Aden à Abyan, Lahij, Djale, Taïz, Hajjah et Amran, au Yémen. (Shutterstock)
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Publié le Mercredi 22 février 2023

Pénurie de poisson et flambée de prix au Yémen

  • M. Al-Soqotri a déclaré lundi à la télévision AIC, basée à Aden, que l’interdiction visait à créer un équilibre entre l’approvisionnement en poisson du marché local et les exportations
  • Certains Yéménites affirment que le poisson a disparu de leur assiette en raison de son prix élevé, tandis que d’autres se sont tournés vers des espèces moins coûteuses

AL-MOUKALLA: Le gouvernement internationalement reconnu du Yémen a interrompu toutes les exportations de poisson frais en réponse à la pénurie de cette denrée sur le marché local et à la flambée des prix.

Le commandant Salem Abdallah al-Soqotri, ministre de l’Agriculture, de l’Irrigation et de la Pêche, a publié une circulaire qui interdit pour une durée indéfinie toutes les exportations de poisson par voies terrestres, maritimes et aériennes du pays. Il a en outre ordonné le lancement d’un centre d’opérations au siège du ministère, à Aden, pour surveiller l’application de la décision et fournir des mises à jour quotidiennes au public sur les prix du poisson, en plus de contrôler les pêches quotidiennes et l’approvisionnement en poisson du marché local.

Les Yéménites qui avaient auparavant acheté du poisson frais pour l’exportation ont eu une semaine pour expédier leurs produits pour ne pas subir les répercussions de cette mesure. Le public yéménite a vivement protesté lorsque les prix du poisson ont atteint un niveau record, faisant de cet aliment une chimère pour de nombreuses personnes dans un pays où le riyal a perdu plus de 100% de sa valeur.

Le prix d’un kilogramme du thon connu localement sous le nom de «thamad», le type de poisson le plus célèbre au Yémen, a atteint un niveau record de 12 000 riyals, soit près de 48 dollars (1 dollar = 0,94 euro) dans les villes portuaires d’Aden et d’Al-Moukalla. Il est tombé ensuite à 7 000 riyals, contre près de 3 500 riyals il y a quelques mois. Cela a provoqué l’indignation du public et de nombreuses critiques à l’encontre du gouvernement yéménite en raison de son incapacité à contrôler les prix.

M. Al-Soqotri a déclaré lundi à la télévision AIC, basée à Aden, que l’interdiction visait à créer un équilibre entre l’approvisionnement en poisson du marché local et les exportations, principalement parce que le marché local connaît une pénurie d’approvisionnement et une hausse des prix.

Il a indiqué que les autorités locales des provinces seraient chargées de mettre en œuvre l’interdiction et d’alerter son ministère en cas d’excès de poisson sur le marché.

«Tous les acteurs de ce secteur seront impliqués dans la mise en œuvre et l’évaluation», a affirmé le ministre, qui a ajouté que la décision visait également à fournir du poisson aux conserveries yéménites.

Les critiques ont mis en doute la capacité du gouvernement à faire respecter l’interdiction, rappelant que de telles décisions avaient systématiquement été ignorées par le passé.

Le Yémen vend chaque année des milliers de tonnes de poisson aux pays voisins comme l’Arabie saoudite, mais également à l’Union européenne.

L’interdiction gouvernementale n’a pas atteint les résultats escomptés, puisque les prix du poisson sont restés pratiquement constants dans tout le pays.

Les vendeurs de poisson de la ville portuaire méridionale d’Al-Moukalla ont déclaré à Arab News que les prix restaient élevés, évoquant un manque d’approvisionnement sur le marché.

«S’il vous plaît, n’accusez pas les vendeurs de la flambée des prix. Le poisson sur le marché est rare», a expliqué Abdelkader al-Jefri, un vendeur de poisson. Il a ajouté que les pêcheurs yéménites avaient cessé de naviguer au large pour apporter des fruits de mer en raison des dépenses élevées en carburant.

«Les pêcheurs dépensent souvent 300 000 riyals à chaque sortie en mer et ils reviennent parfois les mains vides ou avec une petite prise.»

Aux côtés de M. Al-Jefri, un autre vendeur de poisson, a dénoncé l’augmentation rapide des coûts de tous les produits de base au Yémen, et pas seulement du poisson, ce qui a obligé les commerçants à vendre du poisson à des prix élevés.

«Pourquoi évoquez-vous uniquement le coût du poisson? Un poisson peut coûter plus de 1 200 riyals», a-t-il affirmé.

Les Yéménites des villes côtières comme M. Al-Jefri attribuent également la hausse des prix du poisson à la surpêche incontrôlée pratiquée par les navires de pêche commerciale au large des côtes du Yémen ainsi qu’aux exportations de poisson.

Certains Yéménites affirment que le poisson a disparu de leur assiette en raison de son prix élevé, tandis que d’autres se sont tournés vers des espèces moins coûteuses et plus petites ou n’achètent que quelques morceaux de poisson qu’ils cuisent avec des légumes.

«J’ai une grande famille et j’ai presque arrêté d’acheter du thon. Nous sommes passés de la cuisson du poisson à la cuisson des légumes», a ainsi confié Oumm Abdallah, une vendeuse de radis sur le marché des poissons et légumes d’Al-Moukalla, à Arab News.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".