Burkina: Traoré «déterminé» et soutenu face au djihadisme malgré la mort de 51 soldats

Des soldats burkinabé déployés à Ouagadougou, le 30 septembre 2022. (Photo d'illustration, AFP)
Des soldats burkinabé déployés à Ouagadougou, le 30 septembre 2022. (Photo d'illustration, AFP)
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Publié le Mardi 21 février 2023

Burkina: Traoré «déterminé» et soutenu face au djihadisme malgré la mort de 51 soldats

  • Le capitaine Ibrahim Traoré a affirmé mardi dans un message que dans ce «combat parsemé d'embûches", le «sursaut patriotique" et la "détermination" des autorités restaient «intacts jusqu’à la victoire finale" contre les groupes djihadistes
  • Les premiers partis politiques à avoir réagi, dont les activités sont pourtant suspendues depuis le coup d'Etat de Traoré, lui ont exprimé leur soutien

OUAGADOUGOU: Le chef de la junte militaire burkinabè a affiché mardi sa "détermination" à combattre les djihadistes après une embuscade qui a tué au moins 51 de ses soldats, et reçu le soutien de partis et d'autres organisations face à cette attaque jugée "barbare". 

L'embuscade tendue vendredi à une patrouille de l'armée dans la région du Sahel (nord) a été suivie "d'intenses combats", selon l'armée qui a donné lundi un "bilan provisoire" de 51 soldats tués et environ 160 djihadistes "neutralisés". 

Face à cette attaque, la plus meurtrière depuis qu'il a pris le pouvoir fin septembre par un coup d'Etat, le capitaine Ibrahim Traoré a affirmé mardi dans un message que dans ce "combat parsemé d'embûches", le "sursaut patriotique" et la "détermination" des autorités restaient "intacts jusqu’à la victoire finale" contre les groupes djihadistes. 

Les premiers partis politiques à avoir réagi, dont les activités sont pourtant suspendues depuis le coup d'Etat de Traoré, lui ont exprimé leur soutien. 

"En ces heures difficiles, j'exhorte tous les Burkinabè à cultiver l'esprit d'unité nationale, et à soutenir les autorités de la transition, dans leur détermination à restaurer notre intégrité territoriale", a ainsi déclaré dans un communiqué Zéphirin Diabré, président de l'Union pour le changement (UPC). 

M. Diabré, qui a dénoncé une "attaque horrible et barbare", est l'ancien ministre de la Réconciliation nationale du président Roch Marc Christian Kaboré, renversé en janvier 2022 lors d'un premier putsch pour son "incapacité" à combattre les groupes djihadistes dont les attaques ensanglantent le Burkina depuis 2015. 

Le Parti panafricain pour le salut (PPS), considéré comme plutôt proche des militaires putschistes, a également condamné une "attaque lâche, ignoble et barbare, qui plonge encore la population déjà meurtrie dans la douleur et le deuil par une série d'attaques des groupes armées terroristes dans plusieurs localités du pays". 

"En ces moments difficiles", le Conseil national de la jeunesse du Burkina Faso (CNJ-BF), organisation de la société civile proche de la junte, a invité dans un communiqué "tous les jeunes à une union nationale et sacrée autour" des forces armées, de leurs supplétifs civils et des autorités "dans leur détermination à restaurer notre intégrité territoriale". 

« Première vraie épreuve » 

Les raids meurtriers attribués à des djihadistes se sont multipliés ces dernières semaines au Burkina Faso. Au total, avec l'attaque de vendredi, près de 200 civils et militaires sont morts depuis début février, selon un décompte de l'AFP. 

Le pays, théâtre de deux coups d'Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences djihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s'est étendue au-delà de leurs frontières. 

Les violences ont fait depuis sept ans plus de 10 000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés. 

Peu après avoir pris le pouvoir, le capitaine Traoré, s'était donné pour objectif de "reconquérir" les quelque 40% du territoire burkinabè contrôlé par les groupes djihadiste affiliés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique. 

Mais depuis, les attaques qui leur sont attribuées n'ont fait qu'augmenter et l'embuscade de vendredi est "la première vraie épreuve du capitaine Traoré", titre mardi L'Observateur Paalga, un influent quotidien indépendant. 

Son lourd bilan interpelle. "Comment comprendre que sept ans après, malgré les modes opératoires connus de tous, nos forces combattantes tombent toujours dans des embuscades de ce genre?", s'interroge ainsi l'analyste politique Harouna Traoré. 

"Pourquoi faire des patrouilles sans surveillance aérienne? Aujourd’hui nous avons des drones, des avions de reconnaissance, donc normalement nous ne devrions plus tomber dans des embuscades", ajoute-t-il. 

Soucieuse de retrouver leur "souveraineté" dans la lutte anti-djihadiste, les autorités du Burkina ont demandé le mois dernier à la force française Sabre, composée de 400 forces spéciales, de quitter le pays. 

L'attaque la plus meurtrière jamais commise dans le pays reste à ce jour celle de Solhan (nord) en juin 2021, qui avait fait de 130 à 160 morts civils, selon les bilans. 

Mais celle qui avait tué 57 gendarmes à Inata (nord) laissés livrés à eux-mêmes en novembre 2021, avait laissé un profond traumatisme au sein de l'opinion et des forces armées. Elle s'était produite peu avant le premier coup d'Etat de janvier 2022. 


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.