Nouvelle semaine sanglante au Burkina, endeuillé par les violences djihadistes

Le capitaine Ibrahim Traoré, nouveau président du Burkina Faso, assiste à la cérémonie du 35e anniversaire de l'assassinat de Thomas Sankara (Photo, AFP).
Le capitaine Ibrahim Traoré, nouveau président du Burkina Faso, assiste à la cérémonie du 35e anniversaire de l'assassinat de Thomas Sankara (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 13 février 2023

Nouvelle semaine sanglante au Burkina, endeuillé par les violences djihadistes

  • Nouvel épisode sanglant au Burkina Faso, une quarantaine de personnes ont été tuées en une semaine
  • Depuis le début de l'année, plus de 150 personnes sont mortes dans ces raids, essentiellement perpétrés dans la moitié nord du pays

OUAGADOUGOU: Une quarantaine de personnes ont été tuées en une semaine au Burkina Faso dans des attaques visant civils et militaires, un nouvel épisode sanglant dans ce pays confronté à une multiplication des violences djihadistes depuis plusieurs mois.

Depuis le début de l'année, plus de 150 personnes sont mortes dans ces raids, essentiellement perpétrés dans la moitié nord du pays.

La dernière en date a visé dans la nuit de jeudi à vendredi le village de Sanakadougou", situé dans la commune de Kombori (nord-ouest), tout près de la frontière malienne. Selon des habitants joints par l'AFP, douze à treize civils ont été tués par des hommes armés arrivés à moto dans le village.

"Presque tout le village a été incendié. Les greniers et les habitations ont été incendiés", a expliqué l'un des témoins, affirmant que "les populations ont commencé a quitté la zone depuis vendredi".

Les habitants "n'ont rien pu emporter car les assaillants ont tout incendié ou pillé et emporté les rares biens et le bétail des villageois", a poursuivi ce témoin qui dit avoir trouvé refuge à Nouna, chef-lieu de la province de la Kossi où se trouve le village attaqué.

Ce dernier a également indiqué craindre un bilan plus élevé dans la zone, après l'attaque d'une autre localité voisine, Yaran, dimanche matin "par des groupes armés".

Face à cette violence, la junte dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, au pouvoir depuis fin septembre après un coup d'Etat militaire, le deuxième en huit mois, revendique sa volonté de retrouver sa "souveraineté".

Elle a demandé aux forces spéciales françaises basées à Ouagadougou de quitter le pays d'ici la fin du mois et des dizaines de milliers de Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP, supplétifs civils de l'armée) ont été recrutés pour défendre le territoire.

Spirale de violences
Les raids meurtriers attribués à des djihadistes se multiplient ces dernières semaines au Burkina.

Mercredi, quinze personnes, huit VDP et sept gendarmes ont été tués lors d'une attaque dans la région du Centre-nord du Burkina Faso, selon des sources sécuritaires.

Le même jour, huit personnes, dont deux employés burkinabè de Médecins sans frontières (MSF), ont trouvé la mort dans les régions du Nord-ouest et du Centre-est, dans deux attaques distinctes.

Et lundi, six civils avaient péri dans un raid mené dans la région du Centre-ouest.

La semaine dernière, ce sont une cinquantaine de personnes qui avaient été tués, dont 31 dans une commune du nord du pays.

Et sur la seule journée du 19 janvier, une trentaine de personnes avaient été tuées dans plusieurs régions du nord et du nord-ouest, lors de quatre attaques distinctes.

S'il est devenu l'épicentre des violences djihadistes au Sahel, le Burkina Faso n'est pas le seul pays confronté à des attaques de groupes liés à Al-Qaïda ou l'Etat islamique.

Le Mali et le Niger voisins sont également frappés. Vendredi, au moins 10 soldats sont morts lors d'une embuscade dans l'ouest nigérien, à la frontière avec le Mali.

Au Burkina, les violences ont fait depuis 2015 des milliers de morts - civils et militaires - et quelque deux millions de déplacés. On estime que 40% du territoire est hors du contrôle des autorités.

Soucieux de diversifier ses partenariats dans la lutte antijihadiste, le Burkina s'est notamment rapproché du Mali, gouverné également par des militaires. Et comme à Bamako, les autorités de Ouagadougou ont manifesté leur intention de renforcer leurs liens avec la Russie.

Le capitaine Traoré a toutefois démenti la présence de mercenaires de Wagner au Burkina.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.