Le chanteur star marocain Saad Lamjarred jugé pour viol aggravé à Paris

Sur cette photo d'archives prise le 31 juillet 2016, le chanteur marocain Saad Lamjarred se produit lors de la 52e session du Festival international de Carthage au théâtre romain de carthage près de Tunis. Le procès du chanteur vedette marocain Saad Lamjarred, accusé d'avoir violé et battu une jeune femme dans une chambre d'hôtel en 2016 en marge d'un concert prévu à Paris, s'ouvre le 20 février 2023 dans la capitale. (AFP).
Sur cette photo d'archives prise le 31 juillet 2016, le chanteur marocain Saad Lamjarred se produit lors de la 52e session du Festival international de Carthage au théâtre romain de carthage près de Tunis. Le procès du chanteur vedette marocain Saad Lamjarred, accusé d'avoir violé et battu une jeune femme dans une chambre d'hôtel en 2016 en marge d'un concert prévu à Paris, s'ouvre le 20 février 2023 dans la capitale. (AFP).
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Publié le Samedi 18 février 2023

Le chanteur star marocain Saad Lamjarred jugé pour viol aggravé à Paris

  • La pop-star de 37 ans, adulé au Maroc et célèbre dans tout le monde arabe, doit comparaître devant la cour d'assises pendant cinq jours
  • «No proof» (pas de preuve), aurait lâché Saad Lamjarred avec un sourire arrogant, selon le témoignage d'un agent de sécurité

PARIS : Le procès du chanteur star marocain Saad Lamjarred, accusé d'avoir violé et frappé une jeune femme dans une chambre d'hôtel en 2016 en marge d'un concert prévu à Paris, s'ouvre lundi dans la capitale.

La pop-star de 37 ans, adulé au Maroc et célèbre dans tout le monde arabe, doit comparaître devant la cour d'assises pendant cinq jours.

Les faits que dénonce Laura P. remontent à octobre 2016. Âgée de 20 ans, elle a suivi le chanteur et un couple de ses amis à un "after", après avoir fait leur connaissance dans une boîte de nuit. A la fin d'une soirée chargée en alcool et cocaïne, elle a accompagné Saad Lamjarred à son hôtel sur les Champs Élysées.

Sur place, ils ont bu du champagne, dansé, se sont embrassés. Puis, selon son récit aux enquêteurs, il est devenu plus entreprenant et elle s'est dérobée. Il l'aurait alors saisie par les cheveux, avant de s'allonger sur elle sans qu'elle n'arrive à le repousser, de déboutonner son pantalon et de lui lécher le corps.

Comme elle se débattait, il lui a donné un coup de poing, a-t-elle déclaré aux enquêteurs. Il l'aurait ensuite pénétrée brièvement avec son sexe alors qu'elle le repoussait, le mordant et le griffant, avant de la frapper encore.

Laura P. a expliqué avoir réussi à lui échapper et lui avoir dit qu'elle porterait plainte: il lui a alors offert de l'argent et un bracelet, selon elle. Avant de la renverser sur le lit et de l'agresser à nouveau, a-t-elle ajouté.

«No proof»

Des employés de l'hôtel ont relaté avoir recueilli une jeune femme au t-shirt déchiré "en pleurs", "terrorisée", et stoppé l'homme vraisemblablement ivre qui la poursuivait.

"No proof" (pas de preuve), aurait lâché Saad Lamjarred avec un sourire arrogant, selon le témoignage d'un agent de sécurité.

Le chanteur a lui soutenu qu'il n'avait fait que se défendre, par "réflexe", quand Laura P. l'avait subitement attaqué alors qu'ils s'embrassaient en se déshabillant. Il a contesté toute pénétration et s'est dit "incapable" de frapper une femme. Il ne l'aurait poursuivie que pour éviter le "scandale" car il était connu.

Incarcéré dans la foulée, il a été libéré sous bracelet électronique en 2017 - avant d'être à nouveau brièvement placé en détention en 2018 car mis en examen pour le viol d'une autre jeune femme à Saint-Tropez (Var).

Laura P., aujourd'hui 27 ans, "viendra affronter" Saad Lamjarred à l'audience "pour ce procès qu'elle attend", a indiqué son conseil, Me Jean-Marc Descoubès. Les avocats du chanteur, Jean-Marc Fedida et Thierry Herzog, n'ont pas souhaité s'exprimer avant l'ouverture du procès.

«Ego surdimensionné»

Sa défense a avancé que Laura P. s'était rendue volontairement dans la chambre, qu'elle n'avait pas clairement manifesté son absence de consentement, et qu'aucun élément ne prouvait qu'il y avait eu pénétration.

Saad Lamjarred a initialement été renvoyé en correctionnelle pour "agression sexuelle" et "violences aggravées" avant que la cour d'appel n'estime que les faits devaient être qualifiés de viol.

Au cours de l'instruction, il a été mis en examen pour une autre affaire, jointe au dossier: il était accusé d'avoir violé et frappé une jeune Franco-Marocaine à Casablanca en 2015, dans des circonstances similaires. La plaignante s'est ensuite mise en retrait de la procédure en évoquant de lourdes pressions familiales, et le juge a ordonné un non-lieu pour ce volet.

Saad Lamjarred a aussi été mis en cause pour viol aux Etats-Unis en 2010, également dans des circonstances proches. Les poursuites ont finalement été abandonnées après une transaction avec la victime dont le montant n'a pas été dévoilé.

L'expert psychiatrique qui a examiné la star pendant l'enquête a décrit un homme au comportement "immature", doté d'un "égo surdimensionné qui limite sa tolérance aux frustrations".

Les accusations de viols à l'encontre de celui qui cumule des centaines de millions de vues sur Youtube avaient relancé au Maroc le débat sur les violences faites aux femmes, mais Saad Lamjarred a gardé le soutien de ses fans - et le roi Mohammed VI a participé à ses frais d'avocats.

Il encourt jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.


À Mayotte, après le cyclone Chido, fruits et légumes désertent les assiettes

Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
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  • Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien

Mtsangamouji, France: Bananes et maniocs à terre, c'est le garde-manger d'Abdou Abdillah qui s'est envolé le 14 décembre. Le cyclone Chido a ravagé sa petite parcelle située à Mtsangamouji, dans l'archipel français de Mayotte, ne lui laissant que des débris d'arbres et de plantes à déblayer.

"C'était pour nourrir mes enfants, ma mère", regrette le cultivateur de 58 ans en tronçonnant un cocotier tombé il y a un mois. Depuis Chido, les légumes et les fruits ont quitté son assiette. A la place, "on mange du riz et des frites", déplore-t-il.

La situation l'inquiète d'autant plus que le ramadan approche. Son début est prévu vers la fin du mois de février et il ne sait toujours pas ce que sa famille aura pour le foutari, le repas de rupture du jeûne.

Ousseni Aboubacar, qui cultive la parcelle voisine, partage la même inquiétude car la nourriture n'aura pas repoussé d'ici là. "Si nous avons de la pluie, il faudra attendre sept, huit mois", prévoit l'habitant de 54 ans.

Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien. Essentiellement vivrière, cette agriculture disséminée sur des milliers de petites parcelles familiales a été dévastée par le cyclone, qui a aussi ravagé de nombreuses habitations.

Sur une pente au bord d'un bidonville, Issouf Combo, 72 ans, porte des coups de chombo (machette) au sol. "Je replante du maïs", indique-t-il tout en mettant deux graines dans un trou.

Là où il y avait auparavant du manioc et des bananes, il n'y a plus que de la terre rouge semée de débris. Cette parcelle était la principale source de fruits et légumes de cet habitant de Mangajou.

Depuis Chido, Issouf Combo et sa famille font leurs courses au marché "mais ça coûte cher", précise son petit-fils de 17 ans, Nassem Madi.

- Prix en hausse -

Car sur les étals des marchés, les prix ont augmenté. Celui de Nini Irene, à Chirongui (sud), affiche le kilo d'oignons ou de clémentines à cinq euros, le kilo de pommes ou de poires à quatre: c'est un euro de plus qu'avant le cyclone.

La vendeuse de 27 ans, qui achète ses fruits et légumes à "des Africains" les faisant venir de l'extérieur de l'archipel, explique la hausse par la rareté nouvelle des cultures.

"On nous a donné des sacs de 20 kilos d'oignons. Avant Chido, c'était à 35 euros, et maintenant à 70 euros", explique-t-elle. Dans ses bacs, plus rien ne vient de Mayotte. Elle voit seulement de temps en temps des brèdes mafanes et des concombres locaux sur les stands de ses voisins.

Venu acheter des oignons, Archidine Velou arrive encore à trouver ce qu'il lui faut, sauf les bananes. "Nos aliments de base, c'est le manioc et les bananes, ça va être compliqué", dit l'homme de 32 ans en évoquant l'approche du ramadan, qui revient sur toutes les lèvres.

Un peu plus loin, Rouchoudata Boina s'inquiète surtout de ne plus trouver de brèdes mafanes, une plante très populaire dans la région.

Celles qui avaient survécu à Chido ont été éprouvées par la tempête tropicale Dikeledi, la semaine dernière, dit-elle. "Comment je vais faire avec mes enfants ?", questionne cette mère d'une fratrie de cinq dont l'alimentation, faute d'argent, se base désormais sur les féculents: pâtes le matin, pain l'après-midi, riz le soir.

Prévoyant la pénurie, la préfecture de Mayotte a pris le 23 décembre un arrêté assouplissant les règles d'importation de végétaux.

"Il y a un besoin important d'approvisionner Mayotte en produits frais", justifie auprès de l'AFP Patrick Garcia, chef du service alimentation à la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF). L'arrêté a engendré le renouvellement automatique pour six mois des permis d'importation de fruits et légumes.


Après la non-censure du PS, le gouvernement confiant pour le budget

Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
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  • Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget
  • "Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard

PARIS: Trêve hivernale pour François Bayrou ? Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget. Mais le PS réfute tout accord et martèle que la censure reste sur la table.

"Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard sur BFMTV-RMC, au lendemain du vote contre la censure du gouvernement d'une grande majorité du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.

Cette décision longuement mûrie par le PS "est basée sur des engagements que le Premier ministre a pris, qui calent les éléments les plus importants du budget", a analysé le ministre. "Donc sur le budget, je pense, mais c'est au Parti socialiste d'exprimer son point de vue, que nous avons un accord", a détaillé Éric Lombard.

Bercy trop confiant ? La réponse n'a pas tardé: "Non, il n'y a évidemment aucun accord avec les socialistes sur le budget", a martelé sur X le chef des députés PS Boris Vallaud.

"Notre décision d'hier est une mise à l'épreuve de la négociation et consolide nos premières avancées. Le chemin est encore long jusqu'au budget, la censure est toujours sur la table", a-t-il ajouté.

La veille, dans l'hémicycle, le patron du PS Olivier Faure, qui a pris un risque en assumant la mue réformiste d'un parti allié avec La France insoumise depuis 2022, avait déjà prévenu que son parti restait "dans l'opposition", prêt à dégainer une motion de censure si les engagements n'étaient pas tenus.

Dans une interview à Libération, le secrétaire général du PS Pierre Jouvet a précisé la ligne: "Le chemin est encore long jusqu’au budget" et le gouvernement sera "à chaque instant sous surveillance".

- "Relancer l'économie" -

En plus de la non-suppression de 4.000 postes dans l'Éducation, et de l'abandon du passage à trois jours de carence pour les fonctionnaires, les socialistes ont obtenu une négociation des partenaires sociaux sur la très controversée réforme des retraites de 2023.

Dans un cadre financier restreint, ils ont même arraché à la dernière minute l'engagement que le Parlement ait le dernier mot, même si l'accord trouvé entre les partenaires sociaux n'était que "partiel".

"Le fait qu'il y ait un budget qui soit en plus un budget où il n'y a pas de nouveaux impôts, va rassurer les entrepreneurs, va rassurer les chefs d'entreprise, va rassurer les artisans", d'autant plus que la BCE prévoit de poursuivre la baisse des taux, a souligné Eric Lombard.

Issu des rangs de la gauche, ce haut fonctionnaire est un ami personnel d'Olivier Faure. Et s'il a rencontré l'ensemble des groupes de gauche, sauf les Insoumis qui ont refusé, c'est bien avec les socialistes qu'il a été en contact permanent depuis dix jours.

Mais "si la copie finale n’est pas à la hauteur de nos attentes, qu’elle ne consacre pas plus de justice sociale, fiscale et écologique, affaiblit nos services publics (...) alors nous voterons contre ce budget sans état d’âme", a prévenu Pierre Jouvet.

- Examen au Sénat -

Dans le camp du Premier ministre, on se frotte tout de même les mains.

"Ça va apporter énormément aux socialistes dans leurs circonscriptions parce qu'ils ont quand même obtenu des trucs pour la gauche", veut croire un proche de François Bayrou.

Ne pas voter la censure donne "un signal très clair", assure un ministre et évite de laisser le gouvernement "de facto en tête à tête avec le RN".

Reste à savoir si l'examen du budget au Parlement ne fera pas hésiter un peu plus le PS.

En effet, la reprise du projet de loi de finances au Sénat depuis mercredi a fait grincer plus d'une voix à gauche. Le gouvernement, en quête d'économies, multiplie les coupes budgétaires de dernière minute, comme sur le budget des Sports, de la Culture ou sur l'aide publique au développement. Autant de coups de rabot rejetés par les sénateurs socialistes...

Sans compter que le gouvernement envisage, après l'examen au Sénat, de convoquer une commission mixte paritaire réunissant des élus des deux chambres pour forger un texte de compromis. Donc, en omettant la case Assemblée.


Faux Brad Pitt: une enquête pour escroquerie ouverte en France

Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
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  • A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien
  • Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière.

A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien.

Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine en lui envoyant de faux selfies, des documents d'identité falsifiés et en recourant à l'intelligence artificielle pour dissiper ses doutes.

Prétextant avoir besoin d'argent pour payer une opération pour un cancer du rein, le faux Brad Pitt a réussi à soutirer cette somme importante à cette femme, qui est aujourd'hui ruinée et a fait trois tentatives de suicide.

Depuis la diffusion de l'émission, elle fait l'objet de railleries de la part d'internautes moquant sa supposée crédulité. Le reportage a depuis été retiré de toutes les plateformes par TF1, après une "vague de harcèlement à l'encontre d'un témoin".

L'affaire est parvenue jusqu'à l'entourage de l'acteur, qui a mis en garde ses fans contre les escrocs utilisant son image.

"C'est terrible que des escrocs profitent de la forte connexion des fans avec des célébrités", a déclaré mardi un porte-parole de l'acteur au média Entertainment Weekly.

De escroqueries jouant sur les sentiments existent depuis le début des courriers électroniques, mais l'arrivée de l'intelligence artificielle a augmenté le risque de vol d'identité, canulars et fraude en ligne, selon les experts.