Un cheikh discret derrière l'offre de rachat de Manchester United

Fils d'un ancien Premier ministre du Qatar, le cheikh Jassim Bin Hamad Al Thani, 42 ans, est présenté comme un supporter depuis l'enfance de Manchester United (Photo, AFP).
Fils d'un ancien Premier ministre du Qatar, le cheikh Jassim Bin Hamad Al Thani, 42 ans, est présenté comme un supporter depuis l'enfance de Manchester United (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 19 février 2023

Un cheikh discret derrière l'offre de rachat de Manchester United

  • «Le cheikh Jassim Bin Hamad Al Thani confirme avoir déposé une offre»
  • La QIB est l'une des plus grandes banques du Qatar

LONDRES: Le cheikh qatari qui cherche à prendre le contrôle de Manchester United est le fils discret de l'un des hommes les plus riches du Golfe, ayant accès aux milliards de dollars requis pour faire aboutir son offre.

Cheikh Jassim ben Hamad al-Thani dispose aussi du sens de la discipline et de la réserve nécessaires pour rallier l'élite de ce petit État gazier qui est derrière sa candidature.

"S'il a rendu cette candidature publique, vous pouvez être sûr que tout le monde, à commencer par l'émir, veut que ça marche", souligne le responsable d'une multinationale qui travaille avec le pays depuis des décennies.

"Le Qatar a organisé la Coupe du monde et doit maintenant suivre", ajoute-t-il sous couvert d'anonymat, les commentaires publics n'étant pas toujours bien accueillis au Qatar.

Les médias qataris se sont contentés samedi de rapporter l'offre, en citant le communiqué publié par le service de cheikh Jassim.

L'opération pourrait coûter plus de 5 milliards de dollars, selon la presse britannique, mais le communiqué ne précise pas d'où viendrait l'argent.

Présenté comme "un fan de longue date de Manchester United", cheikh Jassim est étroitement lié aux personnalités ayant fait du Qatar l'un des principaux investisseurs dans le monde.

Issu de la famille des Al-Thani, qui domine la vie politique et économique du pays, il préside la Qatar Islamic Bank (QIB) depuis des années et est diplômé de Sandhurst, l'académie militaire britannique.

Appuis au Qatar 

Né en 1982, l'année de la création de la QIB, cheikh Jassim rejoint très jeune le conseil d'administration de la banque, qui deviendra sous sa présidence une institution financière islamique de premier plan, proposant des produits conformes à la charia et disposant d'agences réservées aux femmes.

L'établissement a également contribué à la construction de gigantesques centres commerciaux, les rares commentaires publics de son président soulignant l'engagement de l'institution en faveur de la "diversification" de l'économie qatarie, dépendante des hydrocarbures.

La QIB, dont les actifs s'élèvent à 50 milliards de dollars, a annoncé en 2022 des bénéfices de plus d'un milliard de dollars, en hausse de plus de 12% sur un an.

Cheikh Jassim ben Hamad al-Thani a aussi siégé jusqu'en 2017 au conseil d'administration du Crédit Suisse, dont Qatar Investment Authority, le fonds souverain du pays, est le deuxième plus gros actionnaire.

Le potentiel futur patron du club anglais est l'un des quinze enfants de cheikh Hamad ben Jassim ben Jaber al-Thani, Premier ministre du Qatar de 2007 à 2013.

Cheikh Hamad, souvent désigné par ses initiales HBJ, a créé le fonds souverain à l'origine du rachat du Paris Saint-Germain et de monuments londoniens comme le grand magasin Harrods et le gratte-ciel Shard.

Il était proche de l'ancien émir et père de l'émir actuel, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, qui a joué un rôle déterminant dans l'essor du Qatar dans le monde du sport.

L'ancien Premier ministre, qui est à la tête d'un empire commercial ayant fait de lui un milliardaire, est lui aussi connu pour être un passionné de football.


Informatica est à la pointe de la transformation numérique saoudienne avec des solutions basées sur le cloud

L'Arabie saoudite s’engage à offrir une expérience touristique et des services «de classe mondiale» grâce à l’adoption de solutions numériques basées sur le cloud. Shutterstock.
L'Arabie saoudite s’engage à offrir une expérience touristique et des services «de classe mondiale» grâce à l’adoption de solutions numériques basées sur le cloud. Shutterstock.
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  • Dans une interview accordée à Arab News, le PDG de la société, Amit Walia, a exprimé son admiration pour la croissance rapide du tourisme et l’importance des efforts déployés que le Royaume pour améliorer l’expérience globale des visiteurs
  • Informatica permet aux entreprises de tirer parti de leurs informations et de l’IA en connectant et en gérant les données à travers n'importe quel système multi-cloud ou hybride, facilitant ainsi l’adoption de stratégies commerciales modernes

RIYAD: L'Arabie saoudite s’engage à offrir une expérience touristique et des services «de classe mondiale» grâce à des solutions numériques alimentées par le cloud, en s'associant au développeur de logiciels d'entreprise Informatica Inc, a déclaré un cadre supérieur. 

Dans une interview accordée à Arab News, le PDG de la société, Amit Walia, a exprimé son admiration pour la croissance rapide du tourisme et l’importance des efforts déployés que le Royaume pour améliorer l’expérience globale des visiteurs.

M. Walia a déclaré : «J'ai été très impressionné et étonné par l'attention portée au client final, le touriste, et par les efforts déployés pour faire de cette expérience la meilleure au monde. Il faut veiller à ce que l'information soit facilement accessible afin que l'expérience soit optimale».

Il a souligné que l'entreprise souhaitait contribuer à atteindre cet objectif et qu'elle pouvait participer au développement du tourisme et des infrastructures en Arabie saoudite.

M. Walia a mis en avant le potentiel d'améliorer l'expérience des visiteurs, qu'ils soient religieux ou non, en exploitant les données et la technologie dans des domaines tels que le transport, l'hébergement et les installations de loisirs.

Informatica permet aux entreprises de tirer parti de leurs informations et de l’IA en connectant et en gérant les données à travers n'importe quel système multi-cloud ou hybride, facilitant ainsi l’adoption de stratégies commerciales modernes.

Lors d'une entrevue avec Arab News lors du premier sommet majeur sur l'innovation en matière de données, l'Informatica Summit Saudi Arabia 2024, à Riyad, le PDG a souligné que l'objectif de cet événement était de tracer une feuille de route pour accélérer la transformation de l'Arabie saoudite en un État axé sur le cloud et les données, avant l'Exposition universelle de 2030.

Il a également affirmé que les capacités de l'entreprise à gérer les chaînes d'approvisionnement et à garantir la sécurité et la gouvernance des données peuvent améliorer l'efficacité opérationnelle du Royaume en tant qu'entreprise numérique.

M. Walia a également souligné la conviction d'Informatica selon laquelle son investissement en Arabie saoudite accélérera la transformation numérique du pays axée sur l'IA et le Cloud, ce qui bénéficiera en in fine à son avancement.

«Tous les grands partenaires se sont standardisés sur Informatica. Nous sommes convaincus que nous pouvons non seulement aider le Royaume à atteindre son objectif 2030, mais nous pensons qu'il pourrait l’atteindre plus tôt. Nous souhaitons pleinement contribuer à cette réussite» , a-t-il déclaré.

Insistant sur le rôle crucial de la technologie cloud dans la transformation numérique, en particulier dans le contexte de l'IA, Walia a affirmé que l'infrastructure cloud est essentielle pour permettre ces développements technologiques.

Il a souligné l'importance de la gestion des données, affirmant que des données de haute qualité sont cruciales pour obtenir des résultats précis dans les applications d'IA. 

L'entreprise s’apprête à ouvrir son tout premier bureau dans le Royaume au cours des prochains mois, renforçant ainsi sa présence dans la région.

Le PDG s'est montré confiant quant au développement d'Informatica en Arabie saoudite, prévoyant une croissance dépassant celle de toute autre région, y compris son expansion en Europe.

«Je suis fermement convaincu que notre croissance dans le Royaume sera bien plus rapide que dans n'importe quelle autre région du continent européen. Nous investissons en conséquence», a déclaré M. Walia.  

Au cours de l'entretien, M. Walia a indiqué que l'entreprise avait collaboré avec Google Cloud pour mettre en place une infrastructure régionale de fourniture de données, garantissant ainsi la sécurité. 

Il a en outre expliqué que les partenariats avec des intégrateurs de systèmes mondiaux et des agences locales visent à standardiser les pratiques en matière de gouvernance et de protection de la vie privée dans tout le pays.

«Il s'agit d'un partenariat très étroit. Nous travaillons avec Google Cloud depuis ses débuts. Notre objectif ici, dans le Royaume, est de nous assurer que toutes nos plateformes cloud pour la gestion des données sont disponibles localement», a déclaré M. Walia. 

Il poursuit: «Nous prévoyons d'aborder ce sujet de manière plus approfondie dans les mois et les semaines à venir, afin de devenir le socle de toutes les initiatives relatives à une gestion sécurisée et de qualité des données pour le Royaume».  

Il a conclu l'entretien en soulignant l'importance de la gestion des données à l'ère des avancées induites par l'IA. À cet effet, M. Walia a souligné que même si l'IA est puissante, elle ne génère de la valeur que si elle est associée à des données de haute qualité.

 «L'IA ne génère pas intrinsèquement de valeur. Elle n'apporte de la valeur que lorsqu'elle est associée à des données de qualité. Or, les données ne sont pas nécessairement bonnes par nature; elles peuvent être de mauvaise qualité et fragmentées. La gestion des données est cruciale. C'est précisément ce que nous faisons chez Informatica.», a-t-il déclaré.

Et M. Walia d'ajouter : «Informatica gère les données depuis 30 ans. Nous sommes la première entreprise à le faire à grande échelle. Notre plateforme gère 92 milliards de transactions par mois et enregistre une croissance de 100 % chaque année.»

En avril, Informatica a lancé sa plateforme Cloud de gestion intelligente des données alimentée par l'IA en Arabie saoudite, ce qui représente une avancée inédite pour le Royaume.

Cette initiative a impliqué la mise en place d'un nouveau point de livraison à Riyad sur Google Cloud, permettant à l'entreprise de renforcer son soutien aux partenaires et aux organisations locales avec sa plateforme de gestion des données dans le cloud, conformément aux réglementations locales.


Aramco propose des actions pour plus de 10 milliards de dollars à la Bourse saoudienne

Saudi Aramco a fait part jeudi de son intention de vendre 1,545 milliard d'actions d'une valeur de plus de 10 milliards de dollars. (Photo fournie)
Saudi Aramco a fait part jeudi de son intention de vendre 1,545 milliard d'actions d'une valeur de plus de 10 milliards de dollars. (Photo fournie)
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  • Il s'agit de la deuxième cotation de l'entreprise après une introduction en bourse en décembre 2019 qui a levé 25,6 milliards de dollars
  • La vente sur la Bourse saoudienne, qui représente près de 0,6 % des actions émises par la société, commencera ce dimanche, indique Aramco

RIYAD: Saudi Aramco a annoncé ce jeudi qu'elle prévoyait de vendre 1,545 milliard d'actions d'une valeur de plus de 10 milliards de dollars (1 dollar = 0,92 euro).

Dans un communiqué, Aramco a annoncé qu’elle inaugurerait une «offre publique secondaire de 1,545 milliard d'actions», avec une fourchette de prix prévue entre 26,7 et 29 riyals saoudiens (1 riyal saoudien = 0,25 euro).

La vente sur la Bourse saoudienne, qui représente près de 0,6 % des actions émises par la société, commencera ce dimanche, indique Aramco.

Il s'agit de la deuxième cotation de l'entreprise après une introduction en bourse en décembre 2019 qui a levé 25,6 milliards de dollars, la plus grande introduction en bourse de l'Histoire.

L'Arabie saoudite est le plus grand exportateur de pétrole brut au monde et, avant l'annonce de jeudi, le gouvernement détenait quelque 82% des actions de la société.


En Chine, le géant déchu de l'immobilier Evergrande condamné pour fraude

Un complexe commercial Evergrande abandonné appelé Evergrande Palace, visible à Pékin le 29 janvier 2024. (Photo, AFP)
Un complexe commercial Evergrande abandonné appelé Evergrande Palace, visible à Pékin le 29 janvier 2024. (Photo, AFP)
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  • Les déboires du groupe, ex-numéro un de l'immobilier en Chine, alimentent depuis 2020 la défiance dans un secteur longtemps très lucratif mais désormais boudé
  • Evergrande est condamné à une amende de 4,2 milliards de yuans, ce qui équivaut à 532 millions d'euros

PÉKIN: Le promoteur chinois Evergrande, à l'endettement astronomique et devenu symbole en Chine de la crise de l'immobilier, a écopé d'une amende de 532 millions d'euros pour des infractions, a annoncé vendredi le régulateur des marchés boursiers.

Les déboires du groupe, ex-numéro un de l'immobilier en Chine, alimentent depuis 2020 la défiance dans un secteur longtemps très lucratif mais désormais boudé, sur fond de ralentissement économique et de logements inachevés.

"Entre 2019 et 2020, Evergrande Real Estate (filiale immobilière du groupe, NDLR) a gonflé son chiffre d'affaires et ses bénéfices, ce qui a entraîné une émission frauduleuse d'obligations sur le marché boursier", a relevé le régulateur.

Evergrande est par conséquent condamné à une amende de 4,2 milliards de yuans, a-t-il précisé dans un communiqué, ce qui équivaut à 532 millions d'euros.

Le régulateur reproche également à Evergrande d'avoir "omis" de publier ses résultats annuels, comme il est pourtant tenu de le faire, et de n'avoir pas communiqué sur son "incapacité à rembourser" ses dettes.

Le fondateur du groupe, Xu Jiayin, écope pour sa part d'une pénalité de 47 millions de yuans (6 millions d'euros), a précisé le régulateur qui l'interdit à vie de marché boursier.

Aussi connu sous son nom cantonais Hui Ka Yan, M. Xu se trouverait en résidence surveillée, selon des informations de presse de l'an dernier dont Evergrande n'a jamais confirmé ou démenti la véracité.

Descente aux enfers

Le groupe avait toutefois admis que son ex-dirigeant faisait "l'objet de mesures coercitives en raison de soupçons de crime ou délit en infraction à la loi", sans donner davantage de détails sur la nature des faits reprochés.

Le terme de "mesures coercitives" désigne généralement en Chine une forme de privation de liberté afin de garantir le bon déroulement d'une procédure pénale.

Le groupe Evergrande, dont la descente aux enfers fait régulièrement les gros titres, avait à la fin juin 2023 une ardoise colossale estimée à 328 milliards de dollars (307 milliards d'euros d'alors).

Compte tenu de son endettement, il n'est pas clair dans l'immédiat comment Evergrande paiera ses amendes.

En janvier, un tribunal de Hong Kong avait ordonné la liquidation du groupe qui poursuit toutefois ses activités. Sa cotation est cependant suspendue en Bourse.

Les déboires d'Evergrande ont entraîné en Chine une crise de confiance qui a rattrapé des groupes jusque-là réputés solides financièrement, à l'image de Country Garden, un des concurrents d'Evergrande.

L'immobilier a longtemps représenté au sens large plus du quart du PIB de la Chine et constituait un important vivier d'emplois.

Mais ce secteur-clé est désormais sous pression, avec des prix en chute qui dissuadent les Chinois d'investir dans la pierre.

Les mesures de soutien de Pékin au secteur n'ont eu pour le moment que peu d'effets.