Réouverture des frontières terrestres de la Côte d'Ivoire: «la fin du calvaire»

A Noé, tous doivent encore se soumettre aux contrôles douaniers et à des tests anti-Covid, mais les chauffeurs sourient, soulagés (Photo, AFP).
A Noé, tous doivent encore se soumettre aux contrôles douaniers et à des tests anti-Covid, mais les chauffeurs sourient, soulagés (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 17 février 2023

Réouverture des frontières terrestres de la Côte d'Ivoire: «la fin du calvaire»

  • De nombreux habitants de cette localité vont enfin pouvoir retrouver leurs proches vivant juste à côté, au Ghana, qu'ils n'ont pas revus depuis mars 2020
  • En moins d'une heure, trois cars de voyageurs nigériens passent la frontière pour se rendre à Abidjan

NOE: C'est "la fin du calvaire pour toute la population", se réjouit le chef du village ivoirien de Noé, frontalier du Ghana: fermées depuis la Covid-19, les frontières terrestres de la Côte d'Ivoire viennent de rouvrir.

De nombreux habitants de cette localité vont enfin pouvoir retrouver leurs proches vivant juste à côté, au Ghana, qu'ils n'ont pas revus depuis mars 2020 quand les frontières ont fermé à l'apparition de la pandémie.

"Je n’ai pas vu une partie de ma famille, ni certains de mes amis depuis trois ans: cet après-midi, je pars au Ghana pour les saluer enfin", dit avec émotion Eloukou Yapo, un habitant de Noé.

"Certains habitants de Noé ont même attendu à la frontière", tôt jeudi matin après son ouverture, car "ils n'y croyaient pas", assure cet enseignant qui est aussi président du groupement des jeunes du village.

Le même jour, sous les immenses arches en métal situées aux extrémités du pont qui sépare Noé d'Elubo, au Ghana, Ghanéens et Ivoiriens et d'autres Ouest-Africains affluent dans les deux sens à pied, en voiture, en car ou à moto.

En moins d'une heure, trois cars de voyageurs nigériens passent la frontière pour se rendre à Abidjan.

A Noé, tous doivent encore se soumettre aux contrôles douaniers et à des tests anti-Covid, mais les chauffeurs sourient, soulagés.

Eloukou Yapo raconte qu'on "ne pouvait traverser la frontière que pour des évènements importants, comme des funérailles et même pour ça, on devait +s’arranger+ avec les garde-frontières".

Les jeunes de Noé - qui représentent entre 60% et 70% des quelque 5 000 habitants du village - ont vécu des années "très, très compliquées" selon lui, surtout professionnellement.

"La plupart d’entre eux sont commerçants, ils vont au Ghana pour acheter des produits et les revendent ici", explique-t-il. Si la frontière ivoiro-ghanéenne - longue de presque 700 km - est fermée, le commerce y est impossible et les rentrées d'argent inexistantes. "Certains se sont reconvertis en chauffeurs, ou dans la maçonnerie".

"A l'annonce de l'ouverture des frontières, j'ai dansé! Vraiment c'est une bouffée d'oxygène pour nous", confirme Adama Madougou Hassan, un commerçant.

«Trajets dangereux»

Les produits achetés au Ghana "sont beaucoup moins chers" selon Eloukou Yapo, "à tel point que certains clients venaient parfois d’Abidjan", à environ 175 km à l'ouest de Noé.

Selon ses habitants, Noé est la localité ivoirienne qui compte le plus d'échanges commerciaux avec le Ghana.

Les deux peuples partagent également des similitudes culturelles, et appartiennent parfois aux mêmes ethnies, ce qui facilite les échanges.

C'est la fin d'un "calvaire pour toute la population", affirme le chef du village de Noé, Nanan Assi Atchan II. "Pendant ces trois ans, certains habitants ont risqué leur vie" lors de "trajets dangereux", pour braver l'interdiction. "Ils se sont fait passer pour des pêcheurs", ont pris une pirogue et "traversé la rivière", explique-t-il.

La Côte d'Ivoire, frontalière du Ghana, mais aussi du Liberia, de la Guinée, du Mali et du Burkina Faso, a été relativement épargnée par la Covid-19 avec environ 800 morts, selon les chiffres officiels.

Des millions de personnes originaires de ces pays vivant sur le sol ivoirien ont dû pendant trois ans emprunter des chemins de traverse clandestins pour se rendre dans leur pays d'origine et continuer à commercer. Et les prix des transports entre la Côte d'Ivoire et ses voisins avaient bondi.

En annonçant la réouverture des frontières mercredi, le gouvernement avait invité "tous les voyageurs à passer désormais par les voies de passage officielles".

Un moyen de pouvoir à nouveau contrôler les flux migratoires, alors que la Côte d'Ivoire est en particulier confrontée à un afflux de réfugiés du Burkina Faso qui fuient les violences jihadistes dans leur pays. Quelque 8 700 d'entre eux sont récemment arrivés dans le nord, selon les autorités ivoiriennes.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.