HELSINKI: Le Parlement finlandais va voter à l'avance l'adhésion du pays nordique à l'Otan, sans attendre les ratifications de la Turquie et de la Hongrie qui restent impératives, a annoncé vendredi une commission parlementaire.
Le vote, gagné d'avance du fait de l'important soutien des partis, devrait avoir lieu le 28 février, a annoncé le président de la Commission des Affaires étrangères, Jussi Halla-aho, lors d'une conférence de presse.
Outre la ratification des 30 membres actuels de l'Otan, les Parlements suédois et finlandais doivent aussi donner leur feu vert, puis transmettre formellement les actes de ratifications au département d'Etat américain, qui abrite le traité.
Cette dernière étape marque l'entrée officielle dans l'alliance militaire occidentale.
L'adoption du projet de loi finlandais permet d'éviter la vacance parlementaire qui commence début mars jusqu'au retour du Parlement après les élections législatives finlandais du 2 avril, selon les députés.
Mais il facilite aussi une entrée de la Finlande dans l'Otan avant la Suède, bloquée par un refus de la Turquie de ratifier son adhésion.
Dans le cas où seule Helsinki obtiendrait les deux ratifications manquantes - de la Turquie et de la Hongrie - la Finlande serait ainsi en mesure de valider son adhésion sans attendre son voisin suédois.
"L'objectif est que le processus législatif national soit terminé durant ce mandat", a souligné M. Halla-aho du parti des Finlandais (extrême-droite).
La Première ministre finlandaise Sanna Marin, dans une position difficile pour les élections d'avril selon les sondages, avait affirmé dimanche qu'il serait "bénéfique si le processus pouvait être fait en avance".
"Une fois que tous les pays auront ratifié, cela ne prendra que quelques heures pour que nous puissions entrer dans l'Otan", avait-elle souligné.
La décision de voter à l'avance a été prise à l'unanimité des partis, avec une réserve du parti de l'Alliance de gauche, qui aurait préféré attendre toutes les ratifications.
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a pour la première fois mardi évoqué publiquement l'hypothèse d'une entrée de la Finlande avant la Suède dans l'alliance, hypothèse avancée par le président turc Erdogan le mois dernier.
"Le choix de la Turquie est seulement et exclusivement entre ses propres mains", a affirmé vendredi le président finlandais Sauli Niinistö lors d'une conférence de presse à Munich.
"Nous ne voulons pas, et ne pouvons pas, retirer notre candidature", a-t-il répondu à l'hypothèse d'une ratification turque pour la seule Finlande.