AL-MOUKALLA, Yémen: Le gouvernement yéménite nie fermement avoir autorisé l’entrée de navires non inspectés dans le port occidental de Hodeïda sous contrôle houthi, ou encouragé les commerçants à utiliser le même port, affirmant que le Mécanisme de vérification et d’inspection des nations unies au Yémen (Unvim) était toujours opérationnel.
«Le gouvernement nie tout changement dans la procédure d’inspection après que les Houthis ont déclaré au secteur privé que toutes les restrictions imposées aux navires à destination de Hodeïda avaient été levées», a déclaré jeudi à Arab News un responsable du gouvernement yéménite, qui préfère garder l’anonymat, ajoutant que les processus de sécurité de l’Unvim ne seraient résiliés que par un autre Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies (ONU).
Mercredi, le ministère des Transports et le ministère du Commerce et de l’Industrie du gouvernement ont publié une déclaration conjointe très ferme pour nier toute modification de l’accord du gouvernement avec l’ONU concernant l’inspection des navires à destination de Hodeïda. Ils ont menacé d’engager des poursuites judiciaires et d’autres mesures punitives contre les contrevenants.
Le gouvernement «souligne qu’il prendra des mesures dissuasives contre les navires, les marchands et les courtiers maritimes qui violent ses décisions», indique le communiqué.
L’Unvim est situé à Djibouti et il a été créé en 2016 à la demande du gouvernement yéménite pour contrôler le carburant et les navires commerciaux ou humanitaires à destination des ports occupés par les Houthis afin de s’assurer qu’ils n’introduisent pas d’armes en contrebande au profit de la milice yéménite et qu’ils sont en conformité avec l’embargo imposé par l’ONU sur les armes au Yémen.
Pour protester contre la décision du gouvernement d’augmenter de 50% le taux de change douanier du dollar américain pour les produits de base non essentiels, les Houthis ont récemment empêché les commerçants locaux d’importer des produits par l’intermédiaire des régions contrôlées par le gouvernement et ils leur ont demandé d’utiliser le port de Hodeïda.
Des centaines de véhicules et de pétroliers transportant des marchandises, du pétrole et de l’acier ont été bloqués en raison des restrictions imposées par les Houthis aux points d’entrée de leur territoire.
Réfutant la déclaration du gouvernement, des commerçants yéménites d’Aden ont déclaré qu’un certain nombre de navires commerciaux avaient été détournés du port d’Aden vers Hodeïda, certains entrant dans le port sans inspection.
Abou Bakr Baobaid, président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Aden, affirme que des navires transportant de l’acier, du ciment et de l’huile de cuisson avaient amarré au port de Hodeïda et au port d’Al-Saleef, dans la ville de Hodeïda, et que certaines marchandises qui devaient être déchargées au port d’Aden ont été redirigées vers Hodeïda.
M. Baobaid soutient que le gouvernement yéménite n’accepte pas le fait que les Houthis aient non seulement persuadé les compagnies maritimes étrangères d’utiliser les ports sous leur contrôle, mais aussi redirigé certains navires d’Aden vers Hodeïda.
«Le gouvernement ne reconnaîtra jamais qu’on lui coupe l’herbe sous le pied», déclare le président à Arab News.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com