BAGDAD: Un célèbre militant écologiste en Irak, très impliqué dans la préservation de célèbres marais dans le sud du pays, a retrouvé la liberté deux semaines après son enlèvement par des hommes armés, a confirmé jeudi sa famille à l'AFP.
Jassim al-Assadi, 65 ans, avait été kidnappé le 1er février par des assaillants inconnus qui avaient immobilisé sa voiture sur une autoroute près de Bagdad.
L'ingénieur hydraulique dirige l'association de défense de l'environnement "Nature Iraq" et intervient régulièrement dans les médias irakiens et étrangers pour sensibiliser les Irakiens au sujet des marais, inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco et menacés ces dernières années par la sécheresse et les pénuries d'eau.
"Jassim al-Assadi a été libéré du joug de ses ravisseurs", a indiqué son frère Nazem, dans un message envoyé à l'AFP.
"Merci à ceux qui nous ont soutenus dans cette épreuve (...) merci au Premier ministre pour son soutien (...) et son souci de garantir la sécurité, merci aux forces de l'ordre", a-t-il ajouté.
Interrogé par l'AFP, Nazem al-Assadi a toutefois refusé de s'exprimer dans l'immédiat sur les circonstances de la libération de son frère, dont le mobile de l'enlèvement reste pour l'instant inconnu.
Si l'Irak a retrouvé un semblant de normalité et une relative stabilité sécuritaire après des décennies de conflits, les assassinats et enlèvements de militants ou de responsables restent courants, dans ce pays encore secoué par des conflits tribaux et où la société civile déplore l'existence de factions armées et une prolifération des armes très faciles à obtenir.
Né en 1957 dans la région des marais, Jassim al-Assadi a participé dès 2006 à diverses initiatives visant à restaurer ces marais situés dans le sud de l'Irak, quasi totalement asséchés dans les années 1990 sous Saddam Hussein.
Menacés par la sécheresse dans l'un des pays les plus exposés au changement climatique selon l'ONU, les marais souffrent de la baisse des précipitations, des températures estivales caniculaires qui accélèrent le phénomène d'évaporation, et surtout du débit réduit des fleuves Tigre et Euphrate, en raison de barrages construits en amont dans les pays voisins, la Turquie et l'Iran.