PARIS: Faire le pont entre les rénovations passées et celle à l'œuvre aujourd'hui: à Paris, une exposition offre une plongée dans les vies de la cathédrale Notre-Dame, en partie détruite par l'incendie d'avril 2019 et qui doit rouvrir au public fin 2024.
Organisée à la Cité de l'Architecture et du patrimoine, l'exposition ouvre mercredi jusqu'au 29 avril 2024. Elle montre comment la cathédrale a traversé les siècles grâce aux travaux de rénovations qui s'y sont succédé.
"On a choisi de montrer deux phases emblématiques dans l'histoire des rénovations de Notre-Dame: celle du XIIIe (reconstruction du transept, ndlr) et celle du XIXe siècle, qui est la plus connue avec Viollet-le-Duc", explique Lisa Bergugnat, l'une des commissaires de l'exposition.
Maquettes, dessins, moulages: l'exposition montre comment les travaux actuels se sont nourris des documents et des savoir-faire laissés par les précédentes restaurations.
"On entend souvent dire: ah, on serait incapable de reconstruire à l'identique. Or, c'est précisément ce qu'on fait. Et si on est capable de le faire, c'est parce qu'on a cet héritage derrière nous", a dit en début de visite la présidente du musée, Catherine Chevillot.
"On a les techniques. Elles ont évolué au fil des siècles mais il y a eu une transmission. C'est aussi cela que nous voulons mettre en avant", complète Isabelle Marquette, l'autre commissaire.
De nombreux vestiges du chantier de Notre-Dame sont aussi à découvrir, parmi lesquels le coq qui ornait le haut de la flèche de Notre-Dame. Mais ce sont les seize statues en bronze (douze apôtres et quatre évangélistes) -derniers vestiges de la flèche de Notre-Dame- qui valent le coup d'œil.
Elle avaient été retirés pour être restaurés quatre jours avant l'incendie de Notre-Dame, le 15 avril 2019. Leur restauration s'est achevée à l'été 2021. Elles ont, depuis, rejoint la Cité de l'Architecture et du patrimoine. Elles étaient installées en bas de la flèche, au sommet de la cathédrale.
Parmi elles, une se distingue des autres: celle de saint-Thomas, qui a les traits d'Eugène Viollet-Le-Duc, l'architecte qui a durablement marqué la cathédrale.
"C'est une occasion exceptionnelle! On ne pourra jamais plus bénéficier d'un regard aussi près de ces statues", assure Isabelle Marquette. Elles retrouveront la cathédrale au même moment que la flèche, qui doit être réinstallée avant la fin de l'année.