Un policier tué et un adolescent blessé à Jérusalem après des violences à Gaza et en Cisjordanie

Des Palestiniens inspectent un studio de photographie de mariage endommagé suite aux frappes israéliennes dans la ville de Gaza, le 13 février 2023. Israël a frappé Gaza avec des frappes aériennes le 13 février, en réponse à une roquette tirée depuis l'enclave palestinienne le week-end dernier, a déclaré l'armée, alors que les troubles persistent en Cisjordanie occupée (Photo, AFP).
Des Palestiniens inspectent un studio de photographie de mariage endommagé suite aux frappes israéliennes dans la ville de Gaza, le 13 février 2023. Israël a frappé Gaza avec des frappes aériennes le 13 février, en réponse à une roquette tirée depuis l'enclave palestinienne le week-end dernier, a déclaré l'armée, alors que les troubles persistent en Cisjordanie occupée (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 14 février 2023

Un policier tué et un adolescent blessé à Jérusalem après des violences à Gaza et en Cisjordanie

  • En fin d'après-midi, un policier israélien a été blessé lors d'un contrôle de routine dans un autobus à l'entrée du camp de réfugiés palestiniens de Chouafat
  • Un peu plus tôt, un adolescent juif de 17 ans avait été légèrement blessé dans une attaque au couteau menée par un Palestinien de 14 ans

JÉRUSALEM-EST: Un policier israélien est mort et un adolescent juif a été blessé lundi à Jérusalem-Est lors de deux attaques au couteau menées par deux adolescents palestiniens, selon la police israélienne.

Ces nouvelles attaques surviennent sur fond de craintes d'un déchaînement de violence incontrôlable alors que le conflit israélo-palestinien connaît une nette escalade depuis le début de l'année, et après des affrontements nocturnes à Gaza et en Cisjordanie ayant fait un mort, palestinien.

En fin d'après-midi, un policier israélien a été blessé lors d'un contrôle de routine dans un autobus à l'entrée du camp de réfugiés palestiniens de Chouafat, a indiqué la police israélienne. Le policier a été poignardé par un adolescent et touché par une balle tirée par un civil en direction de l'assaillant mais ayant manqué sa cible.

Le policier, un Bédouin de 22 ans, est mort de ses blessures, a précisé la police.

L'adolescent de 13 ans, originaire de Chouafat, a été arrêté. La police a annoncé avoir arrêté trois membres de sa famille et avoir, durant une opération dans Chouafat, tiré en direction d'une voiture suspecte, blessant son conducteur.

Un peu plus tôt, un adolescent juif de 17 ans avait été légèrement blessé dans une attaque au couteau menée par un Palestinien de 14 ans dans la Vieille Ville de Jérusalem, selon des sources policières. L'agresseur, originaire lui aussi de Chouafat, dans la partie orientale de Jérusalem, occupée et annexée par Israël, a été arrêté.

Disant agir "en riposte" à une roquette tirée samedi soir à partir de la bande de Gaza et détruite par la défense antiaérienne israélienne, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé dans la nuit "un complexe souterrain contenant des matières premières utilisées pour la fabrication de roquettes appartenant" au Hamas, le mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza.

«Cibles à Tel-Aviv»

Selon le ministère de l'Intérieur du Hamas à Gaza, les frappes nocturnes ont fait de "gros dégâts à quatre maisons, une salle de mariage et une station-essence" à proximité du camp militaire visé par les missiles israéliens, dans le sud-ouest de la ville de Gaza. Aucune victime n'a été signalée.

Mushir al-Masri, un haut responsable du Hamas, a mis en garde : de nouvelles frappes israéliennes entraîneront une riposte de la branche armée de son mouvement dont les roquettes, a-t-il affirmé, pourraient atteindre "des cibles à Tel-Aviv et au-delà".

Mince territoire côtier, la bande de Gaza et ses 2,3 millions d'habitants sont sous blocus israélien depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

A Naplouse, ville du nord de la Cisjordanie occupée, où l'armée multiplie depuis près d'un an ce qu'elle présente comme des opérations nocturnes "antiterroristes" à la recherche de "suspects", les forces israéliennes ont mené un nouveau raid dans la nuit de dimanche à lundi.

Un Palestinien de 21 ans a été tué lors d'un échange de tirs pendant cette incursion, au cours de laquelle les soldats ont arrêté cinq personnes.

Depuis le début de l'année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 47 Palestiniens (parmi lesquels des membres de groupes armés et des civils, dont des mineurs), neuf civils (dont trois mineurs) et un policier israéliens et une Ukrainienne, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

«Punir Israël»

Dans un geste susceptible d'exacerber les tensions, le cabinet de sécurité israélien a annoncé dimanche qu'il allait légaliser neuf colonies juives en Cisjordanie occupée. Le cabinet a présenté cette mesure comme une réponse à une série d'attaques palestiniennes à Jérusalem-Est, dont une ayant fait trois morts vendredi.

Ces colonies étaient jusque-là illégales au regard du droit israélien car établies sans l'aval du gouvernement, mais pour l'ONU toute l'entreprise de colonisation juive en Cisjordanie est illégale au regard du droit international.

Le cabinet de sécurité a également fait savoir qu'il avait l'intention d'annoncer un nouveau cycle de constructions de logements pour les colons en Cisjordanie.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est dit lundi "profondément préoccupé" par ces deux décisions, dénonçant "de telles mesures unilatérales, qui exacerbent les tensions et sapent les efforts pour la négociation d'une solution à deux Etats".

"Il est temps que le monde punisse Israël pour son mépris des résolutions des Nations unies", a déclaré lundi le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh.

Israël occupe la Cisjordanie depuis la guerre israélo-arabe de juin 1967. Plus de 475 000 Israéliens résident dans des colonies en Cisjordanie (hors Jérusalem-Est), où vivent 2,8 millions de Palestiniens.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".