Le pape François confronté à une «guerre civile» au sein de l'Eglise

Nominations, réformes, diplomatie: depuis la mort de Benoit XVI, les critiques ont redoublé d'intensité au Vatican contre la gouvernance du pape François, révélant un climat de "guerre civile" au sein d'une Eglise en pleine réflexion sur son avenir. (AFP)
Nominations, réformes, diplomatie: depuis la mort de Benoit XVI, les critiques ont redoublé d'intensité au Vatican contre la gouvernance du pape François, révélant un climat de "guerre civile" au sein d'une Eglise en pleine réflexion sur son avenir. (AFP)
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Publié le Samedi 11 février 2023

Le pape François confronté à une «guerre civile» au sein de l'Eglise

  • Loin d'être nouvelles, les critiques émises par le prélat allemand s'ajoutent aux reproches à l'encontre de la «méthode François»
  • Mi-janvier, à la mort du controversé cardinal australien George Pell, un journaliste italien a révélé que celui-ci était l'auteur d'une note anonyme attaquant frontalement Jorge Bergoglio

CITE DU VATICAN: Nominations, réformes, diplomatie: depuis la mort de Benoit XVI, les critiques ont redoublé d'intensité au Vatican contre la gouvernance du pape François, révélant un climat de "guerre civile" au sein d'une Eglise en pleine réflexion sur son avenir.

Quelques jours à peine après la mort du théologien allemand, le 31 décembre, son secrétaire particulier Mgr Georg Gänswein égratignait le pape argentin, affirmant que ce dernier avait "brisé le coeur" de son prédécesseur en limitant le recours à la messe en latin.

Loin d'être nouvelles, les critiques émises par le prélat allemand s'ajoutent aux reproches à l'encontre de la "méthode François", notamment de la part du clan conservateur de la Curie, le "gouvernement" du Saint Siège, qui lui reprochent une vision doctrinale trop laxiste et un certain autoritarisme.

Mi-janvier, à la mort du controversé cardinal australien George Pell, un journaliste italien a révélé que celui-ci était l'auteur d'une note anonyme attaquant frontalement Jorge Bergoglio.

Pell - ancien proche conseiller de François, qui avait notamment contribué à mettre de l'ordre dans les finances du Vatican - y qualifie le pontificat de "désastre à de nombreux égards" et pointe du doigt les "lourds échecs" de sa diplomatie, fragilisée par la guerre en Ukraine.

Mais c'est la publication fin janvier d'un livre du cardinal allemand Gerhard Müller, ancien préfet de la puissante congrégation pour la doctrine de la Foi, qui a mis le feu aux poudres.

Le théologien y lance une violente charge contre la gouvernance et le style du jésuite argentin, dénonçant l'influence d'une "coterie" autour de lui et s'inquiétant de sa "confusion doctrinale".

«Escalade inarrêtable»

Dans les couloirs du Vatican, l'ouvrage a fait grincer des dents. "Quand vous acceptez la barrette de cardinal, vous vous engagez à soutenir le pape. Les critiques se font en privé, pas en public", s'offusque un haut responsable de la Secrétairerie d'Etat, qui se dit "déçu".

Pour le vaticaniste italien Marco Politi, ce livre "est un nouveau pas dans l'escalade inarrêtable des adversaires du pape". "Il y a une guerre civile au sein de l'Eglise qui continuera jusqu'au dernier jour du pontificat", explique-t-il à l'AFP.

Interrogé dimanche dans l'avion qui le ramenait du Soudan du Sud, François a regretté que la mort de Benoît XVI ait été "instrumentalisée" par "des personnes sans éthique, qui agissent à des fins partisanes, et non des gens d'Eglise", a-t-il tancé.

Ces frictions internes apparaissent d'autant plus vives qu'elles interviennent en plein "Synode sur la synodalité".

Avec cette vaste consultation mondiale sur l'avenir de l'Eglise, dont la première phase de l'assemblée finale aura lieu en octobre à Rome, le pape entend décentraliser la gouvernance de l'Eglise, mais il se heurte à des divergences notables entre les franges réformiste et conservatrice.

«Mini concile»

Cette semaine, des délégations d’une quarantaine de pays se sont réunies à Prague pour échanger sur des thèmes au coeur de ces débats.

Avec ce synode mondial, "qui est presque comme un mini concile, on verra quel est le poids des différents courants à l'intérieur de l’Eglise", observe M. Politi.

Selon lui, les critiques à l'égard du souverain pontife "servent déjà à créer un courant de pensée capable d'influencer le prochain conclave", et par ricochet, le futur pontificat, ajoute-t-il.

Pourtant, selon de nombreux observateurs, elles ne semblent pas précipiter à ce stade un éventuel départ du pape, qui semble plus que jamais aux manettes tant que sa santé lui permet de poursuivre sa tâche.

A 86 ans, le chef de l'Eglise catholique, qui a toujours laissé la porte ouverte à une éventuelle démission, se déplace en fauteuil roulant en raison de ses douleurs au genou mais reste toujours aussi populaire, à l'image des foules qui l'ont acclamé en Afrique la semaine dernière.

"Ma santé n'est pas la même qu'au début de mon pontificat, mon genou me gêne mais je vais de l'avant lentement et on verra…", a-t-il affirmé dimanche. Et d'ajouter, avec ironie: "La mauvaise herbe ne meurt jamais!"


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.