Le pape quitte le Soudan du Sud, fin de son «pèlerinage oecuménique de paix»

«Bienvenue au Soudan du Sud!», ont entonné les fidèles dans un chant en anglais à son passage, en agitant des drapeaux du plus jeune Etat du monde et du Vatican. (AFP).
«Bienvenue au Soudan du Sud!», ont entonné les fidèles dans un chant en anglais à son passage, en agitant des drapeaux du plus jeune Etat du monde et du Vatican. (AFP).
Le pape François conclut son pèlerinage au Sud-Soudan par une messe en plein air le 5 février 2023, après avoir exhorté les dirigeants de ce pays fragile, déchiré par la violence et la pauvreté, à s'efforcer de ramener la paix. (AFP).
Le pape François conclut son pèlerinage au Sud-Soudan par une messe en plein air le 5 février 2023, après avoir exhorté les dirigeants de ce pays fragile, déchiré par la violence et la pauvreté, à s'efforcer de ramener la paix. (AFP).
Les participants lèvent la main alors que le pape François préside la sainte messe au mausolée de John Garang à Juba, au Sud-Soudan, le 5 février 2023. (AFP).
Les participants lèvent la main alors que le pape François préside la sainte messe au mausolée de John Garang à Juba, au Sud-Soudan, le 5 février 2023. (AFP).
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Publié le Dimanche 05 février 2023

Le pape quitte le Soudan du Sud, fin de son «pèlerinage oecuménique de paix»

  • Tout au long de sa visite de 48 heures, le pape a multiplié les appels à la paix dans ce pays à majorité chrétienne de 12 millions d'habitants
  • Dans l'avion le ramenant à Rome, le pape a donné sa traditionnelle conférence de presse, aux côtés des chefs des Eglises d'Angleterre et d'Ecosse

JUBA: Le pape François est rentré dimanche à Rome aux côtés des chefs des Eglises d'Angeterre et d'Ecosse, au terme d'une visite au Soudan du Sud déchiré par la violence et la misère durant laquelle il a appelé à "déposer les armes".

Tout au long de sa visite de 48 heures, le pape a multiplié les appels à la paix dans ce pays à majorité chrétienne de 12 millions d'habitants, en proie de 2013 à 2018 à une guerre civile entre les partisans des deux dirigeants ennemis Salva Kiir et Riek Machar qui a fait 380 000 morts et des millions de déplacés internes.

Dans l'avion le ramenant à Rome, le pape a donné sa traditionnelle conférence de presse, aux côtés des chefs des Eglises d'Angleterre et d'Ecosse, représentants des deux autres confessions chrétiennes du Soudan du Sud avec lesquels il a effectué ce "pèlerinage oecuménique de paix".

"Ma santé n'est pas la même qu'au début de mon pontificat, mon genou me gêne mais je vais de l'avant doucement et on verra…", a déclaré le pape de 86 ans, qui se déplace désormais en fauteuil roulant en raison de ses douleurs au genou.

Le pape a confirmé qu'il se rendrait à Marseille, dans le sud de la France, le 23 septembre et annoncé qu'un projet était à l'étude pour se rendre en Mongolie dans la foulée, confirmant une information du journal français La Croix. Il a par ailleurs évoqué un voyage en Inde en 2024.

«Encouragement»

De son côté, l'archevêque de Canterbury Justin Welby a dit achever cette visite avec "un profond sentiment d'encouragement". "Ce dont nous avons besoin maintenant, c'est d'un changement sérieux de la part des dirigeants."

"Il doit y avoir un effort de lutte contre la corruption et la contrebande pour contrer l'énorme accumulation d'armes. Il faudra continuer à travailler ensemble, avec le Vatican et avec la troïka" (Etats-Unis, Royaume-Uni et Norvège), a-t-il ajouté. "Dans deux ans, il y aura des élections, nous avons besoin de progrès sérieux d'ici la fin de 2023."

Dimanche matin, pour le dernier rendez-vous de sa visite à Juba, le pape a appelé à "déposer les armes de la haine et de la vengeance", lors d'une messe en plein air devant quelque 70 000 fidèles.

Nombre d'entre eux avaient afflué tout au long de la nuit par les routes poussiéreuses de la ville, vêtus de tenues traditionnelles. Certains portaient une croix autour du cou ou une image du pape.

Comme beaucoup de Sud-Soudanais, James Agiu attend que cette visite "apporte des changements dans le pays". "Pendant de nombreuses années, nous avons été en guerre, mais nous avons besoin de paix", a confié à l'AFP cet homme de 24 ans.

Samedi, François a appelé à rendre une "vie digne" aux déplacés internes de ce pays enclavé d'Afrique de l'Est qui en comptait en décembre quelque 2,2 millions, selon l'ONU, à cause des affrontements armés et des intempéries.

Crimes de guerre

Dès son arrivée, le pape avait appelé la classe politique à un "sursaut" pour la paix et fustigé le fléau de la corruption. L'ONG Transparency International classe régulièrement le pays en queue de peloton en la matière.

L'ONU et la communauté internationale accusent régulièrement les dirigeants sud-soudanais de maintenir un statu quo, d'attiser les violences, de réprimer les libertés politiques et de détourner les fonds publics. Les armées personnelles de Salva Kiir et Riek Machar sont également accusées de crimes de guerre.

Malgré un accord de paix signé en 2018 dans ce pays qui a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, les violences perdurent.

Jeudi, à la veille de l'arrivée du pape, au moins 21 personnes avaient été tuées lors d'un vol de bétail dans le sud du pays.

En 2019, François avait reçu les deux frères ennemis au Vatican et s'était agenouillé pour leur embrasser les pieds en les suppliant de faire la paix, un geste fort qui n'avait pourtant pas été suivi d'avancée concrète.

Avant Juba, François, qui effectuait son 40e voyage à l'étranger depuis son élection en 2013, s'était rendu à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.