Déficit hydrique: l'Algérie veut généraliser le dessalement

Visite de travail de Mohamed Arkab et Karim Hasni,   ministres de l'Énergie et des mines et des Ressources en eau et la Sécurité hydrique dans la wilaya de Tipaza le 30 avril 2022 (fournie)
Visite de travail de Mohamed Arkab et Karim Hasni, ministres de l'Énergie et des mines et des Ressources en eau et la Sécurité hydrique dans la wilaya de Tipaza le 30 avril 2022 (fournie)
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Publié le Samedi 11 février 2023

Déficit hydrique: l'Algérie veut généraliser le dessalement

  • L’Algérie ambitionne de généraliser la construction d’usines de dessalement d’eau de mer dans le cadre d’un plan d’urgence
  • «L’Algérie a adopté une stratégie en vue de garantir la production d’eau et d’assurer son autonomie grâce aux eaux de barrage»

PARIS: Afin d’assurer la sécurisation et la disponibilité des ressources en eau et pour répondre aux besoins de son économie, l’Algérie ambitionne de généraliser la construction d’ usines de dessalement d’eau de mer dans le cadre d’un plan d’urgence. Le gouvernement mise sur la généralisation de la construction de stations le long de sa bande côtière. L’objectif est de couvrir 80% des besoins de la population en eau potable.

Cinq stations de dessalement d’eau de mer, d’une capacité de production de 300 000 mètres cubes par jour, sont en cours de réalisation dans cinq wilayas (Tipaza, Oran, Boumerdès, El-Tarf et Béjaïa) par la compagnie Algerian Energy Compagny (AEC), une filiale de Sonatrach. «Ces mégaprojets revêtent une importance stratégique pour le pays», a déclaré Mohamed Arkab, ministre de l’Énergie et des Mines en avril dernier alors qu’il se trouvait à Tipaza à l’occasion d’une visite d’inspection des travaux.

Ahmed Kettab, Consultant et expert international, membre de l'Académie Eau-France et directeur de recherches à l'École polytechnique d'Alger (fournie)
Ahmed Kettab, Consultant et expert international, membre de l'Académie Eau-France et directeur de recherches à l'École polytechnique d'Alger (fournie)

«L’Algérie a adopté une stratégie en vue de garantir la production d’eau et d’assurer son autonomie grâce aux eaux de barrage», souligne Karim Hasni, ministre algérien des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique. «Les cinq futures stations permettront de porter les capacités de mobilisation des eaux de mer dessalées à 42%, contre 17% actuellement.» Selon le ministère de tutelle, un second programme de six stations supplémentaires est à l’ordre du jour. «L’Algérie compte quatorze stations de dessalement d’eau de mer opérationnelles. Elles seront dix-neuf après l’entrée en exploitation des projets, en 2024», indique-t-il.

Station de dessalement d'eau de mer de Corso d'une capacité de 80 000 m3 (fournie)
Station de dessalement d'eau de mer de Corso d'une capacité de 80 000 m3 (fournie)

Gestion des ressources hydriques

Expert et conférencier international, membre de l’Académie de l’eau, en France, et directeur de recherche à l’École polytechnique d’Alger, Ahmed Kettab explique à Arab News en français que le gouvernement doit adapter sa stratégie de gestion de l’eau à la donne climatique de ces dernières années. Cette dernière révèle, selon lui, une baisse de pluviométrie de l’ordre de 30% et une hausse inédite des températures. Le spécialiste recommande d’optimiser la gestion des ressources hydriques superficielles et souterraines, qui, selon lui, est «un préalable incontournable avant d’opter pour les usines de dessalement d’eau de mer».

Les entreprises algériennes sont désormais capables de réaliser de petites stations de dessalement», explique Ahmed Kettab, expert et conférencier international.

Ahmed Kettab préconise l’amélioration du recyclage des eaux usées et la lutte contre les déperditions. «Nous rejetons près de 80% des deux milliards d’eau potable que nous consommons. [Ce sont] des eaux qu’il faudra traiter et réutiliser pour les besoins de l’agriculture, de l’industrie et des loisirs.»

L’expert, qui plaide pour l’intensification de la coopération internationale dans ce secteur, recommande la construction de petits barrages en terre d’une capacité de 100 000 à 150 000 mètres cubes. Au sujet de la construction des stations de dessalement de l’eau de mer, il fait savoir qu’il faudra privilégier l’installation des stations d’une capacité moyenne à hauteur de 100 000 mètres cubes. «Les entreprises algériennes sont désormais capables de réaliser de petites stations de dessalement. Durant ces deux dernières décennies, l’Algérie aura dépensé quelque 20 milliards de dollars dans le secteur de l’eau, notamment pour la construction de barrages qui ont atteint 80 unités.» Ahmed Kettab précise qu’il y aura cent vingt-cinq à cent trente barrages à l’horizon 2025-2030.

Une station de dessalement d'eau de mer en cours de réalisation à Alger (fournie)
Une station de dessalement d'eau de mer en cours de réalisation à Alger (fournie)

Des disponibilités insuffisantes

Le pays connaît cet hiver des précipitations intéressantes, mais, selon les experts, elles restent insuffisantes pour pallier le déficit hydrique. Selon Ahmed Kettab, le taux de remplissage des barrages est estimé à 32%. Il appelle donc à la réalisation d’une évaluation par région, qui permettrait, selon lui, de déployer des moyens pour le transfert de l’eau vers les régions d’Algérie qui se trouvent en situation de stress hydrique, comme celles du centre et de l’ouest, ou encore vers les hauts plateaux via la nappe albienne dans le sud.


Gaza: le ministre de la Défense israélien annonce la saisie de «larges zones» pour créer des zones de sécurité

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
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  • Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès
  • "N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé mercredi l'extension de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza pour s'emparer de "larges zones" en vue de créer des zones de sécurité, appelant par ailleurs les Gazaouis à renverser le Hamas.

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué.

"J'appelle les habitants de Gaza à agir maintenant pour chasser le Hamas et rendre tous les otages", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès.

"N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi.

Israël a repris ses bombardements intensifs sur Gaza le 18 mars, puis lancé une nouvelle offensive terrestre, mettant fin à un cessez-le-feu de près de deux mois avec le Hamas.

Depuis la reprise des combats, 1.042 personnes ont été tuées, selon des données publiées mardi par le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, portant le bilan total à 50.399 morts depuis la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours retenues, à Gaza dont 34 sont décédées selon l'armée.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.