ALGER: Saïd Bouteflika, frère de l’ex-président algérien Abdelaziz Bouteflika, a été condamné à 12 ans de prison ferme par le tribunal de Sidi M’Hamed pour corruption et recel de revenus de corruption. Il écope également d’une amende de 8 millions de dinars (soit un peu plus de 54 000 euros).
Longtemps soupçonné d’être aux commandes du pays suite à la détérioration de la santé d’Abdelaziz Bouteflika, a été jugé en même temps que d’autres hommes d’affaires.
L'ancien magnat de l'automobile Mahieddine Tahkout a écopé d’une peine plus lourde: 15 ans de prison ferme, alors que Ali Haddad et Ahmed Mazouz – aussi des hommes d’affaires de l’ère Bouteflika – ont pour leur part été condamnés à une peine de 12 ans de prison ferme.
Les frères Kouninef, dont Réda, Abdelkader, Noah-Tark et Karim) on eux écopé d’une peine de 10 ans de prison. Leur sœur Souad – en fuite à l’étranger – a été condamné à 15 ans de prison. La justice a par ailleurs confirmé l’émission d’un mandant d’arrêt international contre cette dernière.
Conjointement, les accusés devront s’acquitter d’une amende record de 400 milliards de dinars, soit plus de 2,7 milliards d’euros.
En juin 2022, Saïd Bouteflika avait déjà été condamné en appel à une peine de 8 ans de prison pour trafic d'influence, non-déclaration de biens, abus de pouvoir, blanchiment d'argent, financement clandestin d'un parti politique, enrichissement illicite et dissimulation de revenus obtenus par la corruption.
Les peines n’étant pas cumulables en Algérie, Saïd Bouteflika et ses co-accusés devront purger les peine les plus longues prononcées à leur encontre.
Du sur-place dans l’Indice de perception de la corruption
Depuis le vaste mouvement de protestation du Hirak de 2019 qui avait poussé Abdelaziz Bouteflika vers la porte de sortie, le pays s’est lancé dans une vaste campagne anti-corruption au rythme de procès largement médiatisés.
Si les autorités se targuent du succès de cette campagne, beaucoup d’opposants et activistes – principalement en exil – y voient des procès-spectacles destinés à faire la promotion du bilan de l’actuel président Abdelmadjid Tebboune.
Pour sa part, l’ONG Transparency International qui dresse annuellement l’indice de perception de la corruption, a fait état d’une légère amélioration du pays dans son dernier classement. Alors qu’en 2021, l’Algérie occupait la 117e place, en 2022 elle se hisse à la 116e place.