Vol MH17: «Fortes indications» selon lesquelles Poutine a approuvé la fourniture du missile

Des travailleurs locaux transportent un morceau d'épave du vol MH17 de Malaysia Airlines sur le site de l'accident d'avion près du village de Hrabove (Grabovo) dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine (Photo, Reuters).
Des travailleurs locaux transportent un morceau d'épave du vol MH17 de Malaysia Airlines sur le site de l'accident d'avion près du village de Hrabove (Grabovo) dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine (Photo, Reuters).
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Publié le Jeudi 09 février 2023

Vol MH17: «Fortes indications» selon lesquelles Poutine a approuvé la fourniture du missile

  • La JIT a affirmé qu'il y avait de «fortes indications» selon lesquelles le président russe avait approuvé le transfert du missile vers les séparatistes prorusses pendant les combats dans l'est de l'Ukraine en 2014
  • L'annonce de la JIT intervient moins de trois mois après qu'un tribunal néerlandais a condamné deux Russes et un Ukrainien pour le meurtre des passagers et des membres de l'équipage du MH17, après les avoir jugés en leur absence

LA HAYE: Il y a de "fortes indications" que le président russe Vladimir Poutine a personnellement approuvé la fourniture du missile qui a abattu l'avion du vol MH17 au-dessus de l'Ukraine en 2014, ont déclaré mercredi les enquêteurs internationaux.

Cependant, après huit ans d'investigations, ces enquêteurs ont annoncé la suspension de leurs investigations, puisque Poutine jouit d'une immunité en tant que chef de l'État et qu'il n'y a pas suffisamment de preuves concrètes pour poursuivre d'autres suspects.

L'avion de la Malaysia Airlines reliait Amsterdam à Kuala Lumpur lorsqu'il a été touché par un missile de fabrication russe le 17 juillet 2014, au-dessus de la partie de l'est de l'Ukraine aux mains des rebelles prorusses, provoquant la mort des 298 personnes à bord, dont 196 ressortissants néerlandais, 43 Malaisiens et 38 Australiens.

L'annonce des enquêteurs intervient moins de trois mois après la condamnation par un tribunal néerlandais de deux Russes et un Ukrainien jugés en leur absence pour leur rôle dans le crash.

"Il y a de fortes indications qu'une décision a été prise au niveau présidentiel, par le président Poutine, de fournir à la RPD (République populaire de Donetsk) le système de missile Buk TELAR", a déclaré la procureure néerlandaise Digna van Boetzelaer, lors d'une conférence de presse à La Haye.

"Bien que nous parlions de fortes indications, le seuil des preuves complètes et concluantes n'est pas atteint", a-t-elle ajouté.

La ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, et le procureur général, Mark Dreyfus, ont affirmé jeudi que la Russie avait tenté à plusieurs reprises de contrecarrer l'enquête, rendant ainsi "impossible" la collecte de preuves.

"L'invasion illégale et immorale de l'Ukraine par la Russie et son manque de coopération avec l'enquête ont rendu les efforts d'enquête en cours et la collecte de preuves impossibles pour le moment", ont-ils pointé lors d'une déclaration commune.

Ils ont ajouté que l'Australie "demanderait des comptes à la Russie pour son rôle dans le crash de l'avion civil".

La suspension de l'enquête est une "amère déception" mais "nous continuerons à demander à la Fédération de Russie de rendre compte de son rôle dans cette tragédie", a également déclaré sur Twitter le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.

Moscou a nié toute implication dans la destruction de l'avion et a qualifié le verdict du tribunal néerlandais en novembre de "scandaleux" et politiquement motivé.

«Décision du président»

Mais selon l'équipe internationale d'investigation conjointe (JIT) qui comprend des représentants des Pays-Bas, de l'Australie, de la Belgique, de la Malaisie et de l'Ukraine - les pays les plus touchés par le crash -, la chaîne de commandement en amont du drame est claire.

Des responsables russes ont même reporté la décision d'envoyer des armes aux séparatistes ukrainiens parce que M. Poutine était à une commémoration du Débarquement en Normandie en France en juin 2014, ont dit les enquêteurs.

Au cours de la conférence de presse, ils ont diffusé un appel téléphonique intercepté d'un conseiller disant que le retard avait eu lieu "parce qu'il n'y a qu'un seul qui décide (...), celui qui est actuellement à un sommet en France".

D'autres responsables, tels que le ministre russe de la Défense, Sergueï Shoigu, n'avaient pas le pouvoir de décision nécessaire et "c'était finalement la décision du président", ont déclaré les enquêteurs.

Néanmoins, l'enquête est désormais au point mort au vu du manque de coopération de Moscou et de l'insuffisance de témoins prêts à se manifester. "Toutes les pistes ont maintenant été épuisées, l'enquête est donc suspendue", a déclaré Digna van Boetzelaer.

"Le président de la Fédération de Russie jouit, à tout le moins, de l'immunité au regard du droit international compte tenu de sa position de chef de l'Etat", a expliqué la procureure. Une fois qu'il ne le sera plus, "nous pourrons nous pencher sur la suite", a-t-elle ajouté.

«Déception»

Les familles des victimes se sont dites déçues par la décision d'arrêter l'enquête.

"Nous espérions davantage, mais ne comptions pas vraiment dessus" a déclaré Piet Ploeg, président de la fondation MH17, qui a perdu son frère, sa belle-sœur et son neveu.

Les enquêteurs ont déclaré qu'ils avaient le sentiment d'avoir obtenu plus que ce qu'ils ne pensaient possible en 2014.

"Aurions-nous aimé aller plus loin ? Oui, bien sûr", a déclaré Andy Kraag, chef du département national néerlandais des enquêtes criminelles, ajoutant que "la réponse reste en Russie."

L'enquête n'est pas fermée et peut être rouverte en cas de nouveaux éléments et les preuves rassemblées pourraient également être utilisées par d'autres tribunaux, comme la Cour pénale internationale, ont souligné les enquêteurs.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.