Nouvelle mobilisation de policiers contre la réforme de la PJ

Les policiers se rassemblent à l'extérieur du principal commissariat de police de Bordeaux le 6 février 2023 pour protester contre une réforme planifiée par le gouvernement de la police judiciaire française. (Photo, AFP)
Les policiers se rassemblent à l'extérieur du principal commissariat de police de Bordeaux le 6 février 2023 pour protester contre une réforme planifiée par le gouvernement de la police judiciaire française. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 06 février 2023

Nouvelle mobilisation de policiers contre la réforme de la PJ

  • Des rassemblements ont eu lieu à Marseille, Lille, Bordeaux, Versailles, Rennes ou Nanterre, devant le siège de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ)
  • Le projet de réforme prévoit de placer tous les services de police d'un département - renseignement, sécurité publique, police aux frontières et PJ - sous l'autorité d'un seul directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet

PARIS: Des centaines de policiers se sont à nouveau rassemblés lundi en France contre la réforme de la police judiciaire, après la publication la semaine dernière de deux rapports, dont l'un venu du Sénat, qui étrillent le projet voulu par Gérald Darmanin.

Des rassemblements ont notamment eu lieu à Marseille, Lille, Bordeaux, Versailles, Rennes ou Nanterre, devant le siège de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).

Sans la "DCPJ = la France à la mafia", pouvait-on lire sur des feuilles de format A4 tenues par des policiers rassemblés de dos devant l'antenne de la PJ de Nantes.

Les rassemblements "spontanés" sont venus "de la base" à la suite des "déclarations du ministre (Gérald Darmanin) après la publication des rapports", a dit Yann Bauzin, président de l'Association nationale de la PJ (ANPJ), créée en août contre la réforme.

Au total, selon l'ANPJ, environ 1 000 policiers se sont mobilisés (la PJ compte 5.600 agents).

La semaine dernière, deux rapports ont été publiés, dont l'un piloté par le sénateur LR Philippe Dominati qui a jugé le projet inadapté et a demandé au ministre de le modifier.

L'autre, mené par les inspections générales de l'administration (IGA), de la police (IGPN) et de la justice (IGJ), n'a pas remis en cause le bien-fondé du projet mais a formulé 19 recommandations, dont des garanties sur les moyens à accorder à la lutte contre la criminalité organisée.

Mardi, un troisième rapport, celui de la mission d'information de l'Assemblée nationale, doit être à son tour publié.

Yann Bauzin reproche à Gérald Darmanin, qui a déjà annoncé la désignation de "préfigurateurs" de la réforme, de vouloir faire passer sa réforme en force.

"Le rapport des inspections est très circonspect et pas du tout triomphal. Le rapport Dominati sabre le projet en ce qui concerne la PJ. Et le ministre semble passer outre", a-t-il déploré. "Il est incompréhensible que le ministre prennent le risque d'imposer cette réforme. Les collègues ne l'acceptent pas".

« Malaise général »  

Le projet de réforme prévoit de placer tous les services de police d'un département - renseignement, sécurité publique, police aux frontières et PJ - sous l'autorité d'un seul directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.

La réforme, qui doit être mise en œuvre tout au long de l'année 2023, a suscité une fronde inédite au sein de la police judiciaire.

Celle-ci craint un "nivellement vers le bas" de la filière qui intègrera les services d'investigation de la sécurité publique, plombés par un stock énorme d'affaires en souffrance, et un renforcement du poids du préfet dans les enquêtes.

Des rassemblements d'enquêteurs avaient déjà eu lieu un peu partout en France à l'automne.

"Il faut ouvrir les yeux, on n'est pas devant des gens qui demandent plus de salaire ou des heures de travail, il faut prendre en compte leurs inquiétudes", a souligné un représentant de l'ANPJ à Marseille, identifié sous le prénom de Thomas.

Dans cette ville, le limogeage du très respecté directeur zonal de la PJ Eric Arella, après une manifestation de policiers opposés à la réforme, avait suscité l'indignation en octobre.

A Bordeaux, certains policiers brandissaient des pancartes "Soutien au groupe Stups de la PJ d'Annecy". Selon ces manifestants, la réforme va contraindre les policiers chargés localement de la lutte contre les trafics de drogue à déménager d'Annecy à Annemasse. "S'ils restent, ils feront autre chose", a accusé une enquêtrice sous couvert d'anonymat.

Devant l'hôtel de police de Rennes, une vingtaine d'agents de la police judiciaire ont dénoncé une "réforme vouée à tuer le métier", selon un policier de la brigade des stupéfiants qui préfère rester anonyme, et un "malaise général à la PJ".

"Il faut que notre ministre nous entende", a renchéri un de ses collègues identifié comme Christophe, présent avec une trentaine d'autres devant le commissariat central de Toulouse. "On ne demande pas de choses exubérantes, on demande juste à préserver notre outil de travail".


Rodéo urbain en Gironde: une jeune femme de 18 ans tuée à moto

Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise. (AFP)
Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise. (AFP)
Short Url
  • La victime était sur une moto, sans casque, et a chuté durant l'accident, a précisé la police, confirmant une information de Sud Ouest
  • Deux autres personnes, âgées de 19 et 23 ans, ont été blessées dans l'accident et transportées "en urgence absolue" vers le CHU de Pellegrin à Bordeaux, toujours selon la même source

BORDEAUX: Une jeune femme de 18 ans est morte dimanche soir après une collision entre deux motos sur une route prisée des amateurs de rodéo urbain à Bassens, près de Bordeaux, a-t-on appris lundi auprès de la police et de la mairie.

La victime était sur une moto, sans casque, et a chuté durant l'accident, a précisé la police, confirmant une information de Sud Ouest.

Deux autres personnes, âgées de 19 et 23 ans, ont été blessées dans l'accident et transportées "en urgence absolue" vers le CHU de Pellegrin à Bordeaux, toujours selon la même source.

Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise.

En août dernier, une jeune homme de 22 ans avait trouvé la mort sur ce même boulevard dans des circonstances similaires.

"Nous sommes hyper tristes en pensant à cette jeune et à sa famille, mais à la tristesse s'ajoute de la colère car tout le monde connaît ce problème et on nous laisse le gérer seuls", a expliqué à l'AFP le maire de cette commune portuaire.

"Je n'arrive pas à me résoudre que des jeunes, qui font beaucoup de route, viennent mourir sur ma commune", a ajouté M. Rubio, déplorant que "ce phénomène existe depuis plusieurs années", avec des interventions de pompiers "chaque weekend pour des poignets ou chevilles cassés" et des effectifs policiers "avec très peu de moyens mobilisables pour intervenir".

Selon la préfecture, 221 "opérations anti-rodéos" ont été menées en Gironde par 1.131 policiers mobilisés depuis le début de l'année.

Un arrêté antirodéo permettant depuis août 2023 la surveillance par drones d'un quinzaine de périmètres de la métropole bordelais, pourrait prochainement être "élargi" à ce secteur de Bassens, a précisé la préfecture de Gironde à l'AFP.

tsq/gf/abl

 

© Agence France-Presse


Un policier condamné pour des violences sur un manifestant kurde à Marseille

Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt. (AFP)
Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt. (AFP)
Short Url
  • La procureure avait reconnu que le prévenu pouvait avoir fait "une erreur de bonne foi" quand il avait cru identifier en fin de manifestation la victime comme l'un des auteurs de jets de projectiles sur les policiers
  • Mais l'interpellation, si elle était justifiée selon le parquet, n'était en rien proportionnée. Le policier se voit aussi reprocher d'avoir dressé un faux procès-verbal d'interpellation

MARSEILLE: Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt.

Aujourd'hui en poste à Bobigny, le fonctionnaire était jugé pour un coup de poing porté au visage d'un manifestant, des violences qui n'étaient "pas justifiées et disproportionnées" selon le délibéré du tribunal.

Le policier a également été condamné à une interdiction d'exercer sur la voie publique pendant un an.

Les faits s'étaient déroulés le 24 décembre 2022, au terme d'une violente manifestation organisée à Marseille, au lendemain de l'assassinat de trois Kurdes à Paris.

La procureure avait reconnu que le prévenu pouvait avoir fait "une erreur de bonne foi" quand il avait cru identifier en fin de manifestation la victime comme l'un des auteurs de jets de projectiles sur les policiers, plus tôt dans l'après-midi.

Mais l'interpellation, si elle était justifiée selon le parquet, n'était en rien proportionnée. Le policier se voit aussi reprocher d'avoir dressé un faux procès-verbal d'interpellation.

Sa victime, carreleur de profession, avait subi une fracture du nez et un "blackout", et ne souvenait pas de l'agression.

Le policier devra lui verser 4.000 euros au titre des souffrances endurées, et 2.000 euros au titre du préjudice moral.

Ce policier avait déjà été condamné, le 31 mai par la même chambre correctionnelle, à six mois de prison avec sursis pour des faits similaires, cette fois-là sur un jeune couple en marge d'une manifestation pour les retraites, une condamnation dont il a fait appel.

 


Israël: un ministre d'extrême droite estime qu'un cessez-le-feu au Liban serait «une grosse erreur»

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.  Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien. Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
Short Url
  • Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X
  • Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien

JERUSALEM: Un allié d'extrême droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé lundi qu'un accord de cessez-le-feu au Liban, actuellement en cours de discussion, serait "une grosse erreur".

Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X.

Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.

Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban.

Lors d'une tournée au Liban et en Israël la semaine dernière, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, a fait état de "progrès supplémentaires" vers une trêve.

"Comme je l'avais déjà prévenu à Gaza, je préviens maintenant également: Monsieur le Premier ministre, il n'est pas trop tard pour mettre un terme à cet accord! Il faut continuer jusqu'à la victoire absolue!", a martelé M. Ben Gvir.