Madrid et Rabat veulent intensifier leur partenariat, malgré des critiques en Espagne

Le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch reçoit le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez à son arrivée à Rabat, le 1er février 2023. (Photo, AFP)
Le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch reçoit le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez à son arrivée à Rabat, le 1er février 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 03 février 2023

Madrid et Rabat veulent intensifier leur partenariat, malgré des critiques en Espagne

  • M. Sánchez a eu un entretien téléphonique avec le roi Mohammed VI au cours duquel ils ont convenu de «consolider la nouvelle étape des relations entre le Maroc et l'Espagne, selon un communiqué espagnol
  • Une vingtaine d'accords doivent être signés jeudi pour faciliter les investissements espagnols au Maroc et nouer des partenariats dans l'éducation et la culture

RABAT: Après une profonde crise diplomatique, l'Espagne et le Maroc se sont engagés jeudi à intensifier leur partenariat, malgré des critiques à Madrid contre de trop nombreuses concessions du Premier ministre Pedro Sanchez.

Accompagné d'une douzaine de ministres, M. Sanchez a co-présidé une "réunion de haut niveau" avec son homologue Aziz Akhannouch, la première depuis 2015.

"Nous avons posé les bases du type de relations que nous voulons" au niveau bilatéral, "des relations basées sur la confiance, le respect et le dialogue permanents", a dit M. Sanchez.

Avant son arrivée à Rabat mercredi, le Premier ministre socialiste s'était entretenu au téléphone avec le roi Mohammed VI qui l'a invité à revenir "très prochainement" au Maroc en visite officielle pour "renforcer cette dynamique positive", selon le cabinet royal. Invitation qu'il a acceptée "avec plaisir".

"Les relations maroco-espagnoles n'ont jamais atteint ce niveau de coopération et de coordination", s'est félicité M. Akhannouch.

M. Sanchez a mis fin en mars 2022 à un an de brouille diplomatique avec le Maroc en acceptant d'appuyer les positions marocaines sur le Sahara occidental.

La crise avait éclaté en avril 2021 après l'hospitalisation en Espagne du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali, ennemi juré du Maroc.

Les deux parties se sont engagées à "éviter tout ce qui peut offenser l'autre, en particulier en ce qui concerne nos sphères respectives de souveraineté", selon le dirigeant espagnol.

Cette lune de miel Rabat-Madrid survient au moment où la France, autre partenaire historique de Rabat, est clouée au pilori par la classe politique et les médias marocains qui l'accusent d'"orchestrer" une campagne anti-marocaine à Bruxelles et de traîner des pieds sur une reconnaissance de la "marocanité" du Sahara occidental.

Mais cette nouvelle idylle n'est pas du goût de tout le monde en Espagne.

La formation de gauche radicale Podemos, membre de la coalition gouvernementale, n'a pas souhaité être du voyage à Rabat, arguant de son opposition au virage "unilatéral" de M. Sanchez sur le Sahara.

Le fait que M. Sanchez n'ait pas été reçu par Mohammed VI a aussi été perçu comme un camouflet en Espagne par l'opposition de droite et la presse.

Le Parti populaire, principale force d'opposition, a déploré une "humiliation" et l'"image de faiblesse" donnée par l'Espagne.

"L'absence de Mohammed VI gâche le sommet", a estimé le quotidien El Païs (centre-gauche) tandis que le journal El Mundo (conservateur) titrait: "Mohammed VI montre sa position de force à l'égard de l'Espagne en posant un lapin à Sanchez".

Protocole financier

Une vingtaine d'accords ont été signés jeudi en vue de faciliter les investissements espagnols au Maroc, notamment dans les secteurs de l'eau, de l'agroalimentaire, du tourisme ou du transport ferroviaire.

"Notre mission maintenant est de concrétiser l'ensemble des accords convenus", a souligné le Premier ministre marocain.

Les aides du gouvernement espagnol à des projets au Maroc vont notamment doubler à 800 millions d'euros. Premier partenaire commercial du royaume, l'Espagne y est le troisième investisseur étranger.

Concernant les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, au nord du Maroc, seules frontières terrestres de l'UE sur le continent africain, M. Sanchez a promis que des bureaux de douanes allaient y "ouvrir de manière ordonnée et progressive" mais sans donner de calendrier.

Dans un communiqué final, Madrid a réitéré son soutien, exprimé en mars, pour le plan marocain prévoyant une autonomie limitée pour le Sahara Occidental, sous souveraineté marocaine.

Egalement au menu des discussions: "l'intensification de la coopération contre immigration clandestine" et la lutte antiterroriste.

Sur l'importante question migratoire, les deux pays voisins ont paraphé deux accords "qui cherchent à ouvrir des voies d'immigration régulière répondant à l'intérêt des deux pays", a précisé M. Sanchez.

Madrid a mis en avant la baisse de plus de 25% de l'immigration illégale en 2022 grâce à sa coopération policière avec Rabat, avec 31.219 migrants entrés illégalement en Espagne en 2022.

Enfin, le Maroc est considéré par Madrid comme un allié clé dans la lutte antiterroriste.

Un dossier prioritaire pour Madrid après une attaque fin janvier imputée à un jeune Marocain en situation irrégulière contre deux églises à Algésiras (sud) dans laquelle un sacristain a été tué.


Quatre morts et 13 blessés dans un glissement de terrain en Algérie

Quatre personnes sont mortes et 13 autres ont été blessées dans un glissement de terrain à Oran, ville côtière de l'ouest de l'Algérie, ont annoncé les autorités dimanche. (AFP)
Quatre personnes sont mortes et 13 autres ont été blessées dans un glissement de terrain à Oran, ville côtière de l'ouest de l'Algérie, ont annoncé les autorités dimanche. (AFP)
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  • Quatre personnes sont mortes et 13 autres ont été blessées dans un glissement de terrain survenu à Oran, une ville côtière de l'ouest de l'Algérie, ont annoncé les autorités dimanche.
  • Les autorités n'ont pas commenté les raisons du glissement de terrain.

ALGER : Quatre personnes sont mortes et 13 autres ont été blessées dans un glissement de terrain survenu samedi soir à Oran, une ville côtière de l'ouest de l'Algérie.

Le glissement de terrain s'est produit samedi en fin de journée dans le quartier Hai Essanouber de la ville, a indiqué la protection civile.

Les quatre personnes décédées étaient âgées de 5 à 43 ans et les 13 autres victimes, âgées de 12 à 75 ans, ont subi des blessures diverses.

Les autorités n'ont pas commenté les raisons du glissement de terrain, qui, selon le ministère de l'Intérieur, « a provoqué l'effondrement de cinq maisons en tôle ».

Le ministère a déclaré que le bilan était « définitif » car personne n'est encore porté disparu à la suite du glissement de terrain.
 


Trêve à Gaza : « Un peu de progrès » lors d'une réunion jeudi à Doha, selon le Premier ministre qatari

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  • Le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a affirmé dimanche avoir constaté « un peu de progrès » lors d'une réunion jeudi à Doha,
  • « Nous devons toutefois encore trouver une réponse à la question essentielle : comment mettre fin à ce conflit. C'est, à mon sens, le point clé de l'ensemble des négociations », a-t-il ajouté.

DOHA : Le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a affirmé dimanche avoir constaté « un peu de progrès » lors d'une réunion jeudi à Doha, dans le cadre des efforts du médiateur qatari pour obtenir une trêve dans la bande de Gaza.

Interrogé lors d'une conférence de presse pour savoir s'il avait rencontré à cette occasion le chef du Mossad, David Barnea, comme l'ont rapporté des médias israéliens, M. Thani n'a pas confirmé l'avoir rencontré, mais a répondu : « Nous avons pu observer un peu de progrès jeudi. »

« Nous devons toutefois encore trouver une réponse à la question essentielle : comment mettre fin à ce conflit. C'est, à mon sens, le point clé de l'ensemble des négociations », a-t-il ajouté.

« La réunion de jeudi s’inscrit dans le cadre de ces efforts où nous essayons de trouver une percée », a déclaré le Premier ministre qatari, sans donner plus de détails. 

Le Hamas est « prêt à un échange de prisonniers (otages israéliens contre prisonniers palestiniens) en une seule opération et une trêve de cinq ans », a déclaré samedi l'un de ses responsables à l'AFP sous couvert d'anonymat.

Le mouvement avait rejeté une proposition israélienne le 17 avril, prévoyant notamment une trêve de 45 jours en échange du retour de dix otages vivants, captifs depuis le 7 octobre. Il réclame un accord « global » pour mettre fin au conflit.

Le Premier ministre qatari a indiqué dimanche que les efforts en cours portaient sur « le meilleur accord global possible qui mette fin à la guerre, permette la libération des otages et évite de diviser l'accord en plusieurs phases, car nous sommes déjà passés par ces phases ».  


Gaza : le ministère de la Santé du Hamas relève son bilan des morts depuis le début de la guerre

Un Palestinien se tient au-dessus de corps couverts, tués lors d'une frappe israélienne sur une école transformée en abri, à la morgue de l'hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza, le 23 avril 2025. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
Un Palestinien se tient au-dessus de corps couverts, tués lors d'une frappe israélienne sur une école transformée en abri, à la morgue de l'hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza, le 23 avril 2025. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
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  • e ministère de la Santé du Hamas a revu dimanche à la hausse son bilan de la guerre à Gaza après confirmation de la mort de plusieurs centaines de disparus, faisant désormais état de 52 243 personnes tuées dans le territoire palestinien.
  • « Un total de 697 martyrs ont été ajoutés aux statistiques cumulées, après finalisation et vérification de leurs données par le comité de suivi des personnes disparues », a indiqué le ministère dans un communiqué.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : Le ministère de la Santé du Hamas a revu dimanche à la hausse son bilan de la guerre à Gaza après confirmation de la mort de plusieurs centaines de disparus, faisant désormais état de 52 243 personnes tuées dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre 2023.

« Un total de 697 martyrs ont été ajoutés aux statistiques cumulées, après finalisation et vérification de leurs données par le comité de suivi des personnes disparues », a indiqué le ministère dans un communiqué.

« Le bilan total de l'agression israélienne s'élève à 52 243 martyrs et 117 639 blessés depuis le 7 octobre 2023 », a-t-il ajouté.

Jusqu'à présent, ces centaines de personnes étaient considérées comme portées disparues, a expliqué à l'AFP Khalil Al-Daqran, porte-parole de l'hôpital Al-Aqsa.

« Leurs familles les avaient signalés comme disparus, mais leurs corps ont ensuite été retrouvés sous les décombres ou dans des zones inaccessibles aux équipes médicales en raison de la présence de l'armée israélienne », a-t-il dit. 

« Pourquoi cela n'est-il pas annoncé au fil du temps ? Parce que le comité judiciaire publie son rapport à intervalles réguliers, et non quotidiennement. Ils suivent leur propre protocole de travail, et une fois leur rapport remis, il est officiellement adopté », a renchéri Ismail Al-Thawabta, un porte-parole des autorités du Hamas.

Israël a régulièrement mis en doute la crédibilité des statistiques du ministère de la Santé à Gaza, mais celles-ci sont jugées fiables par l'ONU.