OCI: L'islamophobie atteint des niveaux «inquiétants»

L'OCI a tenu une réunion extraordinaire pour condamner les récentes profanations du Saint Coran en Suède, aux Pays-Bas et au Danemark. (Photo fournie)
L'OCI a tenu une réunion extraordinaire pour condamner les récentes profanations du Saint Coran en Suède, aux Pays-Bas et au Danemark. (Photo fournie)
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Publié le Mercredi 01 février 2023

OCI: L'islamophobie atteint des niveaux «inquiétants»

  • L'OCI se réunit pour répondre à la profanation du Saint Coran
  • L'organisation a exprimé à l’unanimité sa condamnation des atteintes au Saint Coran qui viennent d’être perpétrées récemment en Suède, aux Pays-Bas et au Danemark

DJEDDAH: Le comité exécutif de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) a tenu une réunion extraordinaire mardi au siège de l'organisation à Djeddah.
Lors de cette réunion, l'organisation a exprimé à l’unanimité sa condamnation des atteintes au Saint Coran qui viennent d’être perpétrées récemment en Suède, aux Pays-Bas et au Danemark. Elle a également abordé les mesures qu'elle pourrait prendre à l'encontre des auteurs de ces attaques islamophobes.
Rasmus Paludan, un militant d'extrême droite qui possède la double nationalité danoise et suédoise, a été autorisé par la police à manifester devant l'ambassade de Turquie à Stockholm le 21 janvier, où il a brûlé un exemplaire du Coran. Quelques jours plus tard, le Néerlandais Edwin Wagensveld, dirigeant de la branche néerlandaise du mouvement d'extrême droite Pegida, a déchiré et piétiné les pages d'un exemplaire du Coran à proximité de la Chambre basse du Parlement néerlandais.
Plusieurs organisations régionales et internationales, dont l'OCI, ont émis des déclarations dans lesquelles elles ont fermement dénoncé ces actes.
Au cours de la réunion, Saleh Hamad al-Suhaibani, représentant de l’Arabie saoudite auprès de l'OCI, a déclaré que le Royaume condamnait fermement la profanation du Coran, qui prône amour, bonté, justice et égalité.

 

Focus

Les incidents remontent au début du mois, lorsque Rasmus Paludan, un militant d'extrême droite qui possède la double nationalité danoise et suédoise, a été autorisé par la police à manifester devant l'ambassade de Turquie à Stockholm le 21 janvier, où il a brûlé un exemplaire du Coran.

Quelques jours plus tard, le Néerlandais Edwin Wagensveld, dirigeant de la branche néerlandaise du mouvement d'extrême droite Pegida, a déchiré et piétiné les pages d'un exemplaire du Coran à proximité de la Chambre basse du Parlement néerlandais.

Le Royaume condamne toute forme d'extrémisme et de haine et il préconise en revanche les valeurs fondamentales de l'islam que sont le dialogue et la coexistence, affirme M. Al-Suhaibani.
«Ces actes méprisables contredisent de manière criante les principes et les valeurs humaines, morales et religieuses des nations respectueuses de la paix et de la coexistence. Face à la répétition de ces actes, il est légitime de poser les questions suivantes: sous le prétexte de la liberté d'expression, certains gouvernements sont-ils incapables de freiner le phénomène de l'islamophobie et de prendre les mesures nécessaires pour que cessent les provocations et que soient punis les auteurs de ces actes?»
L'islamophobie désigne la crainte ou la haine envers l'islam, qui se manifeste souvent par des actes marqués par l'intolérance, une discrimination intentionnelle et des agressions flagrantes à l'encontre des musulmans.
Pour Hissein Brahim Taha, secrétaire général de l'OCI, ces actions ne constituent pas de simples actes irresponsables. Elles sont plutôt des actes criminels dirigés contre les musulmans. «Les gouvernements concernés sont tenus de prendre des mesures punitives strictes, étant donné que ce sont les mêmes personnes qui se livrent aux mêmes actes provocateurs», déclare-t-il.
«Ces actions scandaleuses témoignent une fois de plus de l'ampleur préoccupante que prennent l'islamophobie, les crimes de haine, l'intolérance et la xénophobie.»
«Face à cette situation, nous sommes convaincus de la nécessité de prendre des mesures immédiates pour prévenir de tels incidents provocateurs à l'avenir.»
Pour M. Taha, il est indispensable de transmettre un message fort à tous les gouvernements, institutions et individus pour qu'ils comprennent que ces actions ne peuvent être justifiées au nom de la liberté d'expression. Selon lui, nombreuses sont les lois internationales (dont le Pacte international relatif aux droits civils et politiques) qui précisent explicitement que la liberté d'expression ne constitue pas un droit illimité, car elle s'accompagne de responsabilités et de devoirs précis.
Mehmet Metin Eker, le représentant permanent de la Turquie auprès de l'OCI, a déclaré que la Turquie condamnait fermement les récentes profanations contre le Saint Coran.
«Malheureusement, les attaques contre le Saint Coran se répètent aux Pays-Bas et au Danemark, car les autorités suédoises n'ont pas pris les mesures nécessaires pour éviter la profanation du 21 janvier. Nous espérons donc que les autorités suédoises, néerlandaises et danoises prendront les mesures nécessaires contre les auteurs de ces crimes de haine», ajoute-t-il.
La haine contre l'islam atteint des proportions alarmantes dans de nombreux pays du monde, notamment en Europe, poursuit-il, en évoquant les statistiques relatives aux actes violents et islamophobes commis par des militants européens depuis 2019.
«Nous observons avec une grande inquiétude, comment les politiciens d'extrême droite emploient un discours xénophobe et hostile à l'islam... Ce populisme favorise les attaques racistes contre les musulmans», souligne M. Eker qui a évoqué le massacre survenu en Nouvelle-Zélande en 2019, au cours duquel cinquante et un musulmans ont été tués dans une attaque terroriste contre deux mosquées.
Selon M. Eker: «Dans ce contexte, l'OCI doit prendre une mesure importante, qui consiste, à notre avis, à renforcer le rôle de l'Observatoire de l'islamophobie, ce qui permettrait de collaborer plus étroitement avec les partenaires internationaux, et de suivre les efforts consentis par les pays occidentaux pour contrer la montée de l'islamophobie.»
L'OCI dénonce les idées qui ridiculisent, insultent ou diffament les Livres saints, les symboles et les figures sacrées de toutes les religions. L'organisation ne manquera pas d'exprimer ses préoccupations chaque fois que le Saint Coran sera bafoué ou les figures sacrées de l'islam insultées, sachant que ces actes ont pour but d'inciter à la haine contre la religion ou ses adeptes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.