Le roi Salmane est sûr que le Sommet du G20 à Riyad donnera « des résultats importants et décisifs »

Le roi Salman bin Abdulaziz Al-Saud prononçant le discours d'ouverture du sommet du G20 (Bandar Al-Jaloud / Palais royal de Riyad / fournie/AFP
Le roi Salman bin Abdulaziz Al-Saud prononçant le discours d'ouverture du sommet du G20 (Bandar Al-Jaloud / Palais royal de Riyad / fournie/AFP
Short Url
Publié le Dimanche 22 novembre 2020

Le roi Salmane est sûr que le Sommet du G20 à Riyad donnera « des résultats importants et décisifs »

  • Le roi Salmane a souligné que le Sommet de Riyad prend en compte les intérêts de tous les pays et non seulement ceux des États membres du G20
  • La réunion a rassemblé des économies qui représentent environ 85% du PIB mondial afin de discuter des questions socio-économiques les plus difficiles

RIYAD : Dans son discours d’ouverture lors du 15e sommet du Groupe des vingt (G20) samedi, le roi Salmane d’Arabie saoudite a déclaré qu’il était optimiste quant aux résultats du Sommet, tenu virtuellement pour la première fois depuis sa formation en raison de la pandémie de coronavirus.

 

«Je suis sûr que le Sommet de Riyad donnera des résultats importants et décisifs et entraînera l’adoption de politiques économiques et sociales qui redonneront espoir et réconfort aux peuples du monde», déclare-t-il.

Il faut espérer que le Sommet des dirigeants du G20 qui s’étend sur deux jours, sous la présidence de l’Arabie saoudite, jettera les bases d’un redressement plus inclusif, résilient et durable de la crise de Covid-19. La réunion a rassemblé des économies qui représentent environ 85% du PIB mondial afin de discuter des questions socio-économiques les plus difficiles.

 

«Il est regrettable que nous ne puissions pas vous accueillir en personne à Riyad en raison des circonstances exceptionnelles que nous vivons cette année», a déclaré le roi Salmane aux autres dirigeants du G20. «Nos peuples et nos économies souffrent toujours de ce choc. Cependant, nous ferons de notre mieux pour surmonter cette crise à travers la coopération internationale.»

Le Sommet des 21 et 22 novembre, qui devrait être dominé par la pandémie et ses répercussions économiques, n’est pas la première réunion des dirigeants à Riyad. En mars dernier, quelques semaines seulement après que la Covid-19 a été déclarée «pandémie», le roi Salmane a organisé un rassemblement virtuel extraordinaire visant à forger une stratégie commune pour faire face à ce défi sans précédent.

Le roi a noté que les 20 puissances économiques mondiales avaient contribué jusqu’à présent à hauteur de 21 milliards de dollars (1 dollar = 0,84 euro) à la lutte contre la Covid-19 et «pris des mesures extraordinaires pour aider nos économies en injectant plus de 11 trillions de dollars afin de soutenir les individus et les commerces».

«Nous avons exprimé notre engagement lors de notre Sommet extraordinaire afin de mobiliser des ressources de toute urgence, et nous avons tous fait don, dès le début de la crise, de plus de 21 milliards de dollars pour soutenir les efforts mondiaux de lutte contre la pandémie», a déclaré samedi le roi Salmane. «Nous avons pris des mesures extraordinaires pour aider nos économies en injectant plus de 11 trillions de dollars afin de soutenir les individus et les commerces».

«Nous avons également étendu nos filets de sécurité sociale afin de protéger les personnes susceptibles de perdre leur emploi ou leur source de revenus. À cette fin, nous avons fourni une aide d'urgence aux pays en voie de développement, notamment l'Initiative de suspension du service de la dette du G20 aux pays à faible revenu.»

«Cette année a été extraordinaire. La pandémie de Covid-19 a été un choc sans précédent qui a eu un impact sur le monde entier en peu de temps et qui a causé des pertes économiques et sociales au niveau mondial», a-t-il ajouté.

Chaque année, la présidence du G20 est assurée par un pays différent et, en décembre 2019, l’Arabie saoudite est devenue le premier pays arabe à assumer ce rôle. Généralement, chaque présidence prend fin avec le Sommet des dirigeants du G20, un rassemblement important des chefs d’État, inauguré en 2008.

Le calendrier habituel du G20 a été changé en raison des restrictions mises en place par la présidence du Groupe en réponse à la pandémie. Le dirigeants et les ministres du G20 ont donc tenu des réunions virtuelles pour coordonner la réponse internationale à la crise et mettre l’économie mondiale sur la voie de la reprise.

Le roi Salmane a insisté sur le fait que le Sommet de Riyad prenait en compte les intérêts de tous les pays, non seulement ceux des États membres du G20. «Le thème de notre présidence est “Réaliser les opportunités du XXIe siècle pour tous”», a-t-il noté avant d’ajouter: «Bien que la pandémie nous ait obligés à ajuster rapidement nos objectifs pour faire face à ses répercussions, les domaines sous ce thème général, à savoir “Autonomiser les personnes”, “Préserver la planète” et “Créer de nouvelles frontières”, demeurent essentiels pour surmonter ce défi mondial et bâtir un avenir meilleur pour notre peuple.»

Le roi Salmane a exhorté les dirigeants du G20 à lutter contre les vulnérabilités exposées par la Covid-19, tout en œuvrant à protéger les vies et les moyens d’existence. «Bien que nous soyons optimistes quant aux progrès réalisés dans le développement de vaccins et de médicaments et d’outils de diagnostic contre la Covid-19, nous devons œuvrer pour créer les conditions d'un accès abordable et équitable à ces outils pour tous les peuples», dit-il.

Avec l’adoption de l’Initiative de Riyad sur l'avenir de l'Organisation mondiale du commerce, qui vise à rendre le système commercial multilatéral plus apte à faire face à tous les défis, le roi Salmane a souligné: «Nous devons continuer à soutenir l’économie mondiale et rouvrir nos économies et nos frontières afin de faciliter la circulation des marchandises et des personnes. Nous devons fournir le soutien nécessaire aux pays en voie de développement de manière coordonnée pour maintenir les progrès déjà réalisés au cours des dernières décennies.»

Soulignant que le sommet inaugural des dirigeants a eu lieu en réponse à la crise financière mondiale de 2008, le roi Salmane a affirmé que «les résultats obtenus sont une preuve suffisante que le G20 est le forum le plus important pour la coopération internationale et pour faire face aux crises mondiales. Aujourd'hui, nous travaillons de nouveau ensemble pour lutter contre une autre crise mondiale, plus profonde, qui a ravagé les populations et les économies».

En ce qui concerne l'avenir, le roi Salmane a indiqué que «le G20 promeut l'accès aux opportunités pour tous, en particulier pour les femmes et les jeunes, et bâtit un avenir qui protège nos terres, nos océans et nos ressources naturelles. Les dirigeants du G20 se sont réunis pour donner de l'espoir, pour s'entendre sur une voie à suivre qui garantit la protection de la population et la construction d'un avenir meilleur».

Lors de la cérémonie d’ouverture virtuelle, de nombreux chefs de gouvernement et chefs d’État ont prononcé de courts discours souhaitant tout le succès à ce Sommet.

Boris Johnson, le Premier ministre britannique, a loué la ville saoudienne de Neom, qui représente, selon lui, «un avenir plus vert» pour le monde. «Si nous étions en Arabie saoudite aujourd’hui, nous aurions visité la nouvelle ville passionnante de Neom, dont j’ai pu inspecter les origines il y a quelques années, construite sur les sables de combustibles fossiles mais alimentée par de l'hydrogène vert, sous un climat enviable et un soleil d'une fiabilité enviable pour fournir une énergie solaire inépuisable.»

«Cet avenir ne sera possible que si les puissances économiques mondiales mènent des actions plus ambitieuses, de manière plus rapide, pour éviter que le changement climatique ne s’aggrave», a-t-il ajouté.

Selon le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, le Sommet est une occasion unique d’établir une feuille de route collective afin d’œuvrer pour «la prospérité, la durabilité, l'égalité et le bien-être, au profit de nos économies, mais surtout au profit de tous les citoyens».

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a mentionné que la pandémie de Covid-19 avait donné plus d’importance et de responsabilités au G20. «Les décisions prises lors du Sommet de Riyad seront décisives, non seulement pour atténuer l'impact négatif de la pandémie mais aussi pour répondre aux attentes du G20», a-t-il affirmé.

Quant au président brésilien Jair Bolsonaro, il a indiqué que depuis l’apparition du coronavirus, les dirigeants avaient mis l’accent sur l’importance de s’occuper en même temps de la santé des personnes et de l’économie.

«Le temps nous a donné raison. Nous devons respecter notre ferme engagement d’œuvrer à la croissance économique, à la liberté de nos peuples et à la prospérité du monde dans son ensemble.»

Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, a déclaré que le Sommet de Riyad reflètera l’engagement du G20 à se remettre rapidement de la crise et à trouver des solutions aux défis majeurs auxquels l’humanité est actuellement confrontée.

«Nous devons nous unir dans l’utilisation des opportunités offertes par cette crise pour créer une nouvelle et meilleure réalité», a-t-il lancé. «L'Italie, qui assumera la prochaine présidence en 2021, est déterminée à s'appuyer sur les résultats du Sommet de Riyad et à continuer de promouvoir l'action importante du G20.»

 

 


Le Liban avertit le Hamas de ne pas compromettre la sécurité nationale du pays

Le Liban a averti le groupe militant palestinien Hamas de ne pas mener d'opérations qui compromettent la sécurité ou la souveraineté du pays, a déclaré vendredi le Conseil suprême de défense de Beyrouth. (Dossier)
Le Liban a averti le groupe militant palestinien Hamas de ne pas mener d'opérations qui compromettent la sécurité ou la souveraineté du pays, a déclaré vendredi le Conseil suprême de défense de Beyrouth. (Dossier)
Short Url
  • Les forces militaires et de sécurité ont arrêté plusieurs personnes soupçonnées d'avoir tiré des roquettes depuis le territoire libanais vers Israël
  • Le conseil a été informé que « les organismes compétents entameront leurs procédures judiciaires la semaine prochaine

BEYROUTH : Le Liban a averti le groupe militant palestinien Hamas de ne pas mener d'opérations qui compromettent la sécurité ou la souveraineté du pays, a déclaré vendredi le Conseil supérieur de défense de Beyrouth.

L'avertissement de la plus haute instance militaire du Liban est intervenu quelques semaines après l'arrestation de plusieurs Libanais et Palestiniens soupçonnés d'avoir tiré des roquettes depuis le Liban vers le nord d'Israël.

Le conseil a recommandé une série de décisions au cabinet libanais, dont celle de "mettre en garde le Hamas contre l'utilisation du territoire libanais pour mener des actions qui menacent la sécurité nationale libanaise".

Il a ajouté que "tout acte qui violerait la souveraineté du Liban fera l'objet des mesures les plus sévères".

La session du conseil de vendredi a été présidée par le président Joseph Aoun pour la première fois depuis son élection.

Le général de brigade Mohammed Al-Mustafa, porte-parole du Conseil, a déclaré que "les responsables militaires et sécuritaires ont soumis de multiples rapports sur la situation dans plusieurs régions libanaises, notamment en ce qui concerne les tirs de roquettes du Liban vers le territoire occupé, la détention des suspects et l'émission des directives nécessaires pour assurer la bonne mise en œuvre des procédures judiciaires à leur encontre".

Les organes militaires et de sécurité ont arrêté plusieurs personnes soupçonnées d'avoir lancé des roquettes depuis le territoire libanais en direction de la partie israélienne les 22 et 28 mars.

Le Conseil a été informé que "les organismes compétents entameront leurs procédures judiciaires la semaine prochaine contre les détenus, ainsi que contre toute personne jugée impliquée".

Selon Al-Mustafa, M. Aoun a souligné au cours de la réunion "l'importance de renforcer la sécurité, la stabilité et d'étendre l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire libanais, compte tenu de ses implications positives à différents niveaux, sur la base du document d'accord national, du discours de serment et de la déclaration ministérielle du gouvernement".

M. Aoun a confirmé "la nécessité d'être ferme avec quiconque tente de transformer le Liban en une plate-forme pour perturber la stabilité, tout en soulignant l'importance de la cause palestinienne, et en rejetant l'implication du Liban dans tout conflit ou son exposition au danger".

Au cours de la réunion, le Premier ministre Nawaf Salam a souligné "la nécessité de déposer les armes illégales, conformément au document d'accord national et à la déclaration ministérielle, et d'empêcher le Hamas ou toute autre faction de porter atteinte à la sécurité nationale et à la stabilité du Liban".

Il a déclaré que "la sécurité du territoire libanais est au-dessus de tout", soulignant "le droit du peuple palestinien à l'autodétermination, en vertu du droit international et de l'initiative de paix arabe".

Une source de sécurité a révélé à Arab News que cette mesure s'inscrit dans le contexte de la demande de l'armée libanaise que le Hamas livre quatre individus cachés dans le camp de réfugiés palestiniens d'Ain Al-Hilweh, soupçonnés d'être impliqués dans la planification de tirs de roquettes.

Ils sont considérés comme des cadres militaires, alors que les quatre individus déjà détenus par l'armée ne sont que des exécutants qui ont mis en place et lancé les roquettes.

« Le Hamas a tenté de dissuader les agences de sécurité d'arrêter les quatre cadres en téléphonant à des personnalités politiques, notamment au président du Parlement, Nabih Berri, un allié du Hezbollah », a rapporté une source. 

Toutefois, il a été répondu que l'affaire relevait de la compétence de l'armée libanaise et que personne n'interviendrait en faveur du Hamas contre les intérêts libanais.

"Le Hamas a atteint un niveau d'audace inacceptable, d'autant plus que le mouvement a lié la remise de ses armes aux autorités libanaises à la remise par le Hezbollah de ses propres armes", a regretté Hisham Debsi, directeur du Centre Tatweer pour les études stratégiques et le développement humain et également chercheur palestinien.

M. Debsi a ajouté que "le processus de désarmement des camps palestiniens se déroulera par étapes et en coordination avec l'Autorité palestinienne et le mouvement Fatah". C'est là que réside l'importance de la prochaine visite du président palestinien Mahmoud Abbas au Liban le 21 mai".

Il s'agira de la troisième visite de M. Abbas au Liban, après celles de 2007 et 2009.

Devant le palais présidentiel, après avoir rencontré l'ancien président Michel Suleiman, M. Abbas a affirmé : "Nous mettrons en œuvre toutes les demandes des autorités libanaises concernant la remise des armes palestiniennes, qui ne servent plus la cause palestinienne mais lui sont plutôt défavorables."

« Le Hezbollah, en revanche, donne la priorité à la résolution de la question des armes dans les camps avant de discuter de ses propres armes. À mon avis, il s'agit d'une tactique pour gagner du temps. Je pense que cette manœuvre a échoué, comme le montre la position du Conseil supérieur de la défense aujourd'hui, après que le Hamas a franchi une ligne rouge libanaise en lançant des roquettes - une erreur fatale », a précisé M. Debsi.

« Il est inacceptable de négliger les dépôts d'armes dans les camps, qu'ils aient été acheminés clandestinement par le Hezbollah ou d'autres partis. Les autorités libanaises connaissent l'emplacement des dépôts de roquettes et de munitions. L'un de ces dépôts, situé dans le camp de Burj Al-Shemali, a explosé, causant la mort de 24 personnes », a-t-il souligné.

« La remise des armes et le rejet de toute enclave de sécurité à l'intérieur des camps est une question politique. Ce qu'il faut, c'est soumettre les camps à la loi et demander des comptes aux Palestiniens conformément à la loi », a-t-il expliqué. 

« Le désarmement des camps est une étape vers leur réconciliation avec l'État libanais, sur la base de la souveraineté et de la loi dans les camps », a noté M. Debsi. 

Il a également souligné que "les réfugiés palestiniens, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de leurs maisons dans les camps, sont dans un état général de mécontentement à l'égard de toutes les parties palestiniennes, car leurs préoccupations sont ailleurs".

Ghassan Ayoub, un responsable des médias du camp d'Ain Al-Hilweh chargé du dossier des personnes recherchées, a déclaré à Arab News : "La question des armes palestiniennes n'a pas encore été officiellement discutée entre les autorités libanaises et l'Organisation de libération de la Palestine. Lorsqu'elle sera abordée, elle devra se fonder sur le principe des droits et des devoirs. Nous avons vécu des expériences sanglantes avec la question de la remise d'armes dans les camps, ce qui a conduit en 1982 au massacre de Sabra et Chatila contre des Palestiniens désarmés à l'époque."

M. Ayoub a déclaré que les armes trouvées parmi les réfugiés palestiniens dans les camps sont des kalachnikovs et des armes de poing, que l'on trouve couramment dans les foyers libanais également.

Il a souligné que ces armes ne sont plus efficaces par rapport à l'armement israélien de pointe utilisé dans les attaques contre le Liban, la bande de Gaza et la Cisjordanie.

Il a ajouté que les camps palestiniens avaient initialement exprimé leur sympathie à l'égard de l'opération du Hamas contre le déluge d'Al-Aqsa, mais que l'opinion publique avait changé à mesure que les souffrances des Palestiniens s'intensifiaient.

"Aujourd'hui, la priorité des gens est d'arrêter le génocide des Palestiniens et de stabiliser la vie des réfugiés dans les camps du Liban", a averti M. Ayoub.

Nous n'avons pas le choix, car ce qui se passe au Liban nous touche directement. Nous ne sommes pas de simples expatriés ici : nous vivons pleinement notre vie, à tous les niveaux, et nous refusons d’être considérés comme des étrangers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Plus de 20 frappes israéliennes à travers la Syrie, "les plus violentes" cette année

Un avion de chasse israélien tire une roquette alors qu'il survole une zone près de la capitale syrienne Damas, le 30 avril 2025. Les médias d'État syriens ont déclaré qu'Israël avait mené des frappes le 30 avril, à l'extérieur de Damas, où des affrontements sectaires meurtriers entre les forces de sécurité et des combattants druzes locaux ont éclaté pendant la nuit. (AFP)
Un avion de chasse israélien tire une roquette alors qu'il survole une zone près de la capitale syrienne Damas, le 30 avril 2025. Les médias d'État syriens ont déclaré qu'Israël avait mené des frappes le 30 avril, à l'extérieur de Damas, où des affrontements sectaires meurtriers entre les forces de sécurité et des combattants druzes locaux ont éclaté pendant la nuit. (AFP)
Short Url
  • Plus de 20 frappes israéliennes ont visé des sites militaires à travers la Syrie dans la nuit de vendredi à samedi
  • L'agence officielle syrienne Sana a annoncé qu'un "civil" avait été tué, l'armée israélienne confirmant de son côté avoir visé des infrastructures militaires près de la capitale de la Syrie

DAMAS: Plus de 20 frappes israéliennes ont visé des sites militaires à travers la Syrie dans la nuit de vendredi à samedi, les bombardements "les plus violents" cette année, a indiqué une ONG, après qu'Israël a annoncé une frappe près du palais présidentiel à Damas.

L'agence officielle syrienne Sana a annoncé qu'un "civil" avait été tué, l'armée israélienne confirmant de son côté avoir visé des infrastructures militaires près de la capitale de la Syrie, pays avec lequel Israël est toujours en état de guerre.

"Plus de 20 frappes israéliennes ont visé des entrepôts et des sites militaires à Deraa, près de Damas et dans les région de Hama et de Lattaquié", avait annoncé plus tôt l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseau de source dans le pays en guerre.

L'ONG a estimé qu'elles étaient "les plus violentes depuis le début de l'année".

Des journalistes de l'AFP dans la capitale ont entendu le vrombissement des avions et plusieurs détonations.

Sana, qui avait rapporté plusieurs actions près de Damas et à travers le pays, a précisé qu'"un civil a(vait) été tué dans les frappes de l'aviation israélienne aux abords de Harasta, près de Damas",

Depuis la chute du président Bachar al-Assad en décembre, Israël, qui considère les nouvelles autorités avec méfiance, a mené des centaines d'attaques contre des sites militaires en Syrie, affirmant vouloir empêcher que des armes ne tombent entre les mains des nouvelles autorités qu'il qualifie de "jihadistes".

Israël a également envoyé des troupes dans une zone démilitarisée du plateau du Golan.

- Avertissement -

Vendredi à l'aube, Israël avait annoncé avoir bombardé près du palais présidentiel d'Ahmad al-Chareh, en guise d'avertissement contre toute atteinte à la minorité druze de Syrie.

Ce que la présidence syrienne a qualifié de "dangereuse escalade" a aussi été condamné par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Cela est survenu après des violences confessionnelles en début de semaine entre groupes armés liés au pouvoir syrien et combattants druzes qui ont fait plus de 100 morts près de Damas et dans le sud, voisin d'Israël, selon l'OSDH.

Selon l'analyste indépendant Michael Horowitz, Israël "espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain".

"C'est un message clair envoyé au régime syrien. Nous ne permettrons pas que des forces (syriennes) soient dépêchées au sud de Damas ou menacent de quelque manière que ce soit la communauté druze", ont affirmé le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense, Israël Katz.

- "Terrain de jeu" -

Le Qatar a fustigé une "agression flagrante contre la souveraineté" de la Syrie et l'Arabie saoudite a "réaffirmé son rejet catégorique des agressions israéliennes sapant la stabilité" de la Syrie.

"La Syrie ne doit pas devenir le terrain de jeu des tensions régionales" a mis en garde l'Allemagne, appelant le nouveau pouvoir syrien à assurer "la protection de la population civile" et "tous les acteurs" à "la plus grande retenue".

Israël avait menacé d'agir "avec force" si Damas ne protégeait pas sa communauté druze.

Depuis l'arrivée au pouvoir, le 8 décembre, d'une coalition menée par des islamistes sunnites, Israël a pris fait et cause pour les druzes de Syrie. Cette communauté ésotérique, issue d'une branche de l'islam chiite, est également implantée en Israël et au Liban.

Dans ce contexte, M. Chareh a reçu vendredi à Damas le chef druze libanais Walid Joumblatt, qui avait appelé ses coreligionnaires en Syrie à "refuser l'ingérence d'Israël".

L'OSDH a également fait état vendredi de quatre combattants druzes tués dans la journée dans une frappe de drone dans la province de Soueïda, bastion de la minorité druze dans le sud, sans en préciser l'origine.

- "Terrifiés" -

Lundi et mardi, des violences à Jaramana, en banlieue de Damas à majorité druze, à Sahnaya, à 15 kilomètres de la capitale, où vivent des druzes et des chrétiens, et à Soueïda, ont fait 102 morts dans les deux camps, selon l'OSDH.

Ces combats ont été déclenchés par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir à Jaramana, après la diffusion d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message.

Jeudi soir, le plus influent chef religieux druze en Syrie, cheikh Hikmat al-Hajri, avait dénoncé une "campagne génocidaire" visant des "civils" de sa communauté.

Les autorités syriennes, qui ont depuis réaffirmé leur "engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze", ont mis en cause des éléments échappant à son contrôle.

Ces combats ont réveillé le spectre des massacres qui avaient fait début mars plus de 1.700 morts, en grande majorité des membres de la minorité alaouite, dont est issue le président déchu, dans l'ouest.

Des accords entre Druzes et Damas avaient rétabli le calme.

"Mais nous sommes terrifiés", a témoigné Arij, une habitante de Sahnaya âgée de 35 ans. "Beaucoup de chrétiens et de druzes ont fui pour Damas".


Israël dit avoir intercepté un tir de missile depuis le Yémen, revendiqué par les rebelles

Les rebelles Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont affirmé dans un communiqué avoir visé une base aérienne "à l'est de la région occupée de Haïfa, à l'aide d'un missile balistique hypersonique". (AFP)
Les rebelles Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont affirmé dans un communiqué avoir visé une base aérienne "à l'est de la région occupée de Haïfa, à l'aide d'un missile balistique hypersonique". (AFP)
Short Url
  • "A la suite de sirènes qui ont retenti il y a peu de temps dans plusieurs régions d'Israël, un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté", a indiqué l'armée israélienne dans un bref communiqué sur Telegram
  • L'engin a été intercepté avant qu'il ne pénètre en territoire israélien, est-il précisé

JERUSALEM: Les forces armées israéliennes ont annoncé vendredi avoir intercepté un missile lancé à partir du Yémen, un tir revendiqué par les rebelles houthis, soutenus par l'Iran.

"A la suite de sirènes qui ont retenti il y a peu de temps dans plusieurs régions d'Israël, un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté", a indiqué l'armée israélienne dans un bref communiqué sur Telegram.

L'engin a été intercepté avant qu'il ne pénètre en territoire israélien, est-il précisé.

Les rebelles Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont affirmé dans un communiqué avoir visé une base aérienne "à l'est de la région occupée de Haïfa, à l'aide d'un missile balistique hypersonique".

Ces insurgés soutenus par l'Iran ont mené des dizaines d'attaques avec des missiles et des drones contre Israël,  depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

Ils ont également pris pour cible des navires qu'ils estiment liés à Israël en mer Rouge, une zone essentielle pour le trafic maritime mondial.

Ces attaques avaient cessé avec la trêve entrée en vigueur le 19 janvier entre Israël et le Hamas, mais les Houthis les ont relancées après la reprise par Israël de son offensive à Gaza le 18 mars.

Les "opérations de soutien se poursuivront jusqu'à ce que l'agression contre Gaza cesse et que le siège soit levé", a déclaré leur porte-parole militaire, Yahya Saree, selon le communiqué.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, avaient commencé en janvier 2024 à frapper les positions des Houthis pour les contraindre à cesser leurs tirs. La campagne s'est intensifiée après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier.

Le Pentagone a indiqué fin avril avoir frappé plus de 1.000 cibles au Yémen depuis mi-mars, tuant "des combattants et des dirigeants houthis".