Cinq policiers inculpés pour meurtre après l'arrestation brutale d'un Afro-Américain

Cette combinaison d'images de réservation fournies par le bureau du shérif du comté de Shelby montre, de la rangée du haut à partir de la gauche, Tadarrius Bean, Demetrius Haley, Emmitt Martin III, rangée du bas à partir de la gauche, Desmond Mills, Jr. et Justin Smith (Photo, Bureau du shérif du comté de Shelby via AP).
Cette combinaison d'images de réservation fournies par le bureau du shérif du comté de Shelby montre, de la rangée du haut à partir de la gauche, Tadarrius Bean, Demetrius Haley, Emmitt Martin III, rangée du bas à partir de la gauche, Desmond Mills, Jr. et Justin Smith (Photo, Bureau du shérif du comté de Shelby via AP).
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Publié le Vendredi 27 janvier 2023

Cinq policiers inculpés pour meurtre après l'arrestation brutale d'un Afro-Américain

  • Ces agents de la police de Memphis, grande ville du Tennessee, tous Afro-Américains, sont visés par plusieurs chefs d'inculpation, dont meurtre
  • Le président Joe Biden a réclamé jeudi dans un communiqué une «enquête rapide, complète et transparente» sur ce drame

WASHINGTON: Cinq policiers ont été inculpés et incarcérés jeudi pour meurtre à la suite du décès début janvier d'un Afro-Américain, quelques jours après une arrestation "épouvantable" dans le sud des Etats-Unis, selon les autorités.

Ces agents de la police de Memphis, grande ville du Tennessee, tous Afro-Américains, sont visés par plusieurs chefs d'inculpation, dont meurtre, coups et blessures ou encore enlèvement, a annoncé le procureur Steve Mulroy lors d'une conférence de presse.

Le président américain Joe Biden a réclamé jeudi dans un communiqué une "enquête rapide, complète et transparente" sur ce drame.

Le 7 janvier, les policiers - depuis licenciés - avaient voulu arrêter Tyre Nichols, 29 ans, pour une infraction routière.

Alors que les agents s'approchaient, une "confrontation avait eu lieu" et "le suspect s'était enfui", avaient expliqué les forces de l'ordre.

Rattrapé, Tyre Nichols avait finalement été interpellé mais s'était plaint d'avoir du mal à respirer et avait été hospitalisé.

Il était décédé trois jours plus tard.

«Passage à tabac»

Les détails de cette arrestation ne sont pas encore clairs: une vidéo des faits existe, mais a pour l'instant uniquement été montrée aux proches de la victime et à leurs avocats.

Selon ces derniers, "la police l'a battu au point qu'il était méconnaissable".

"Il s'agit d'un passage à tabac pur et simple, sans interruption, de ce jeune homme pendant trois minutes", a déclaré Me Antonio Romanucci.

Lors de la conférence de presse jeudi, les autorités ont évité de décrire précisément le déroulé des faits, renvoyant aux images.

Mais ce qui s'est passé était "inadmissible" et "criminel" et "n'aurait pas dû se produire", a martelé David Rausch, directeur du bureau d'enquête du Tennessee, se disant "choqué" et "écoeuré" par ce qu'il a vu.

"En un mot, c'est absolument épouvantable."

«Inhumain»

Les avocats de la famille de la victime, dont le célèbre Ben Crump - qui avait représenté la famille de George Floyd - ont salué l'inculpation des policiers. Cette nouvelle "nous donne de l'espoir alors que nous continuons à réclamer justice pour Tyre", ont-ils commenté.

Jeudi, en évoquant ses rencontres avec les proches de Tyre Nichols, le procureur Steve Mulroy a dressé le portrait d'un "fils presque parfait". "Une personne joviale et heureuse, qui aimait le skateboard", a-t-il dit.

Les cinq agents inculpés ont été licenciés la semaine dernière. L'investigation interne de la police avait démontré qu'ils avaient fait usage de la force de façon excessive.

D'autres policiers font encore l'objet d'une enquête.

Les agents mis en cause sont "directement responsables des violences physiques commises sur M. Nichols", a déclaré mercredi la cheffe de la police de Memphis Cerelyn Davis, estimant qu'il ne s'agissait "pas seulement d'une erreur professionnelle, mais d'un manque d'humanité".

"Cet acte était odieux, irresponsable et inhumain."

Violence policière

La vidéo de l'arrestation sera rendue publique vendredi après 18H00 locales (minuit GMT samedi).

"Je m'attends à ce que vous soyez scandalisés" en voyant ces images, a admis Cerelyn Davis.

Jugeant également probable l'organisation de manifestations, la cheffe de la police a appelé à ne pas "inciter à la violence ou à la destruction".

Dans son communiqué, Joe Biden dit se joindre à la famille de Tyre Nichols en appellant à ce que les manifestations soient "pacifiques".

"La colère est compréhensible, mais la violence n'est jamais acceptable", a-t-il ajouté.

L'affaire trouve un écho particulier dans un pays encore marqué par la mort de George Floyd, en mai 2020, et les manifestations Black Lives Matter, contre le racisme et les violences policières, qui avaient suivi.

Et le drame a relancé le débat sur la violence policière dans le pays.

"Nous ne pouvons ignorer le fait que les interventions policière mortelles ont davantage touché les personnes noires", a rappelé le président Biden.

Le président démocrate exhorte le Congrès à passer un projet de loi de réforme de la police, adopté à la Chambre des représentants en 2021 mais qui n'a pas passé l'obstacle du Sénat.

Depuis le meurtre de George Floyd, le Congrès américain a été incapable d'adopter toute réforme ambitieuse de la police aux Etats-Unis, y compris l'interdiction des prises d'étranglement.

Le président de l'organisation de défense des droits civiques NAACP, Derrick Johnson, a pour sa part appelé les élus du Congrès à regarder la vidéo de l'arrestation, puis à agir.

"Nous pouvons nommer toutes les victimes de violences policières, mais nous ne pouvons pas citer une seule loi que vous avez passée pour régler le problème."


Un enfant meurt chaque jour en tentant de franchir la Méditerranée centrale, selon l'Unicef

Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie. (Photo AFP)
Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie. (Photo AFP)
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  • Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie.
  • Les droits consacrés par la Convention relative aux droits de l'enfant ne connaissent pas de frontières ni de rivages.

ROME : Selon un rapport publié mardi par l'Unicef, environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie.

L'Unicef se fonde sur le fait que parmi les personnes arrivées sur le sol européen par cette voie migratoire, un sur six est un enfant, pour estimer ce chiffre.

Ce chiffre pourrait être sous-estimé, car de nombreux naufrages passent inaperçus, faute de survivants pour témoigner.

Par ailleurs, sept enfants sur dix voyagent seuls, sans leurs parents, selon l'agence onusienne chargée des enfants.

« Beaucoup d’enfants qui tentent de traverser la Méditerranée centrale fuient la guerre, les conflits, la violence et la pauvreté », indique le rapport, précisant que « plus de la moitié des enfants et des jeunes interrogés déclarent avoir subi des violences physiques et un tiers affirment avoir été détenus contre leur gré ». 

« Les gouvernements doivent protéger les droits et l'intérêt supérieur des enfants (...). Les droits consacrés par la Convention relative aux droits de l'enfant ne connaissent pas de frontières ni de rivages : ils accompagnent les enfants lorsqu’ils les traversent », a déclaré Regina De Dominicis, haut responsable de l'Unicef, citée dans le rapport.

L'agence onusienne rappelle que si l’adoption du Pacte européen sur la migration et l’asile devant entrer en vigueur mi-2026 « peut permettre de mieux organiser la gestion des migrations, ce dernier doit être mis en œuvre en parfaite conformité avec les obligations légales de défense de l'intérêt supérieur de l’enfant ».

L'Unicef appelle également à renforcer les opérations de recherche et de sauvetage en mer pour prendre en compte les besoins spécifiques des enfants. 

« À son arrivée, chaque enfant doit immédiatement bénéficier d'une représentation juridique ainsi que de solides mesures de protection. Les mesures de restriction des déplacements ne doivent jamais entraîner la détention d'un enfant dans un centre de rétention, que ce soit lors des procédures de contrôle, de passage des frontières, de demande d’asile ou de renvoi », conclut l'Unicef. 


La Turquie cherche à renforcer son ancrage sur le continent africain

Cette photo prise et diffusée par le bureau de presse de la présidence turque le 12 avril 2025 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) rencontrant le président somalien Hassan Sheikh Mohamud lors de la 4e édition du Forum diplomatique d'Antalya (ADF2025) à Antalya. (Photo by Handout / Turkish Presidency Press Office / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le bureau de presse de la présidence turque le 12 avril 2025 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) rencontrant le président somalien Hassan Sheikh Mohamud lors de la 4e édition du Forum diplomatique d'Antalya (ADF2025) à Antalya. (Photo by Handout / Turkish Presidency Press Office / AFP)
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  • La Turquie cherche désormais à y étendre son influence en proposant sa médiation dans des conflits.
  • Très impliqué sur les dossiers syrien et ukrainien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renforcé son image d'interlocuteur clé en Afrique en négociant, il y a quelques mois, un accord de paix entre la Somalie et l'Éthiopie.

ANTALYA, TURQUIE : La Turquie, qui pousse ses pions en Afrique depuis plusieurs années, cherche désormais à y étendre son influence en proposant sa médiation dans des conflits, à la faveur notamment du retrait de la France et des États-Unis.

Témoignage des efforts d'Ankara pour consolider son ancrage sur le continent, un forum diplomatique organisé ce week-end à Antalya, dans le sud de la Turquie, a réuni, aux côtés du président syrien Bachar el-Assad, des ministres russe et ukrainien des Affaires étrangères, ainsi que de nombreux responsables africains, dont le chef de l'État somalien.

« Les pays africains cherchent des alternatives et la Turquie en représente une », a affirmé à l'AFP Eghosa Osaghae, directeur général de l'Institut nigérian des affaires internationales (NIIA), présent à Antalya. 

Très impliqué sur les dossiers syrien et ukrainien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renforcé son image d'interlocuteur clé en Afrique en négociant, il y a quelques mois, un accord de paix entre la Somalie et l'Éthiopie.

Selon M. Osaghae, la capacité d'Ankara à combler le vide laissé par la France, dont de nombreuses anciennes colonies se sont détournées ces dernières années, « dépendra en grande partie de l'attrait des offres turques ».

« Nous entretenons avec la France des relations dont nous sommes très fiers, mais la France ne nous empêche pas d'avoir d'autres partenariats », a déclaré à l'AFP Léon Kacou Adom, le ministre ivoirien des Affaires étrangères, lors du forum d'Antalya.

Le pays d'Afrique de l'Ouest, ancienne colonie française, souhaite collaborer avec la Turquie dans tous les secteurs, notamment le commerce, la communication, la sécurité, l'éducation et la formation, a-t-il souligné.

« Tout cela nous intéresse (...). La Turquie nous fait des offres que nous étudions », a-t-il ajouté.

- « Solutions aux problèmes africains » -

De nombreux pays africains sont confrontés à des menaces sécuritaires, émanant de groupes comme Boko Haram ou les shebab somaliens.

« Si la Turquie peut apporter son aide dans ces domaines, pourquoi pas ? », estime M. Osaghae. « Le point positif est que de nombreux pays africains coopèrent déjà militairement avec la Turquie. Cela peut être la pierre angulaire de l'influence turque », relève-t-il.

La Turquie, qui a proposé en janvier sa médiation entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, a signé ces dernières années des accords de défense avec plusieurs États africains dont la Somalie, la Libye, le Kenya, le Rwanda, l'Éthiopie, le Nigeria et le Ghana.

Ces accords ont ouvert des marchés à l'industrie de défense turque, notamment pour ses drones réputés fiables et bon marché.

« Nous nous efforçons de faire en sorte que l'Afrique trouve ses propres solutions aux problèmes africains », affirme Alp Ay, diplomate turc et représentant spécial d'Ankara dans les négociations entre la Somalie et la région séparatiste du Somaliland.

Selon un haut diplomate somalien, Ankara a joué « un rôle très utile en parvenant à réunir les deux pays pour résoudre ce problème ». « L'Afrique a désespérément besoin de médiateurs », résume pour sa part le politologue nigérian Eghosa Osaghae.

Si la responsabilité du respect de l'accord incombe désormais aux deux parties, la Turquie continuera toutefois de jouer son rôle de facilitateur, souligne le diplomate turc Alp Ay, qui envisage l'avenir avec « espoir ».

Recep Tayyip Erdogan s'est entretenu avec son homologue somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, samedi à Antalaya.

Au cours de leur rencontre, les deux hommes ont promis d'« accroître la coopération » entre les deux États, selon Ankara, qui dispose déjà d'un droit d'exploration des ressources énergétiques le long des côtes somaliennes. 


Zelensky exhorte Trump à se rendre en Ukraine pour voir les ravages de la guerre

Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. (AFP)
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  • « Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté son homologue américain, Donald Trump, à se rendre dans son pays pour prendre conscience de l'étendue des dégâts causés par l'invasion de la Russie. 
  • En se rendant en Ukraine, M. Trump « comprendra ce que Poutine a fait ».

WASHINGTON : le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté dimanche son homologue américain Donald Trump à se rendre dans son pays pour mieux comprendre la dévastation causée par l'invasion russe. 

« Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté son homologue américain, Donald Trump, à se rendre dans son pays pour prendre conscience de l'étendue des dégâts causés par l'invasion de la Russie. 

En se rendant en Ukraine, M. Trump « comprendra ce que Poutine a fait ».

Cette invitation intervient alors que M. Trump fait pression pour mettre rapidement un terme à ce conflit qui dure depuis plus de trois ans, les États-Unis ayant engagé des discussions directes avec la Russie malgré ses attaques incessantes contre l'Ukraine.

Washington a également discuté d'une éventuelle trêve avec des responsables ukrainiens.

Cette invitation fait suite à la vive polémique qui a éclaté à la Maison Blanche fin février entre le président ukrainien, M. Zelensky, et le vice-président américain, M. JD Vance, devant la presse.

M. Vance avait alors accusé l'Ukraine d'accueillir des dirigeants étrangers pour faire de la propagande en vue de gagner leur soutien. 

M. Zelensky a nié une nouvelle fois cette allégation et a déclaré à la chaîne CBS que si M. Trump décidait de se rendre en Ukraine, « nous ne préparerons rien, ce ne sera pas du théâtre ». Ce ne sera pas du théâtre. »