TUNIS : Le président Kais Saied doit annoncer samedi le nom du nouveau chef du gouvernement, après la démission de M. Fakhfakh le 15 juillet sur fond d'affaire de conflit d'intérêts. Les partis politiques au pouvoir en Tunisie ont présenté au chef de l'État leurs candidats à la succession du Premier ministre démissionnaire Elyes Fakhfakh, a indiqué vendredi la présidence de la République.
Le parti d'inspiration islamiste Ennahdha -première force au parlement avec 54 sièges sur 217- a annoncé vendredi avoir proposé Fadhel Abdelkefi, ancien ministre du Développement et de l'Investissement, et Khayam Turki, analyste financier et fondateur de plusieurs sociétés et institutions dans le domaine des créances financières. Deux noms également proposés par le parti Qalb Tounes (27 sièges) de l'homme d'affaires Nabil Karoui, qui s'est allié à Ennahdha alors qu'il avait affirmé lors des dernières législatives qu'il ne composerait jamais avec ce mouvement. Le parti de Tahya Tounes (11 sièges) de l'ancien Premier ministre Youssef Chahed a aussi proposé ces deux candidats. Il en a ajouté trois autres : l'ancien ministre des Finances Hakim ben Hammouda, l'ancienne ministre de la Santé Sonia ben Cheikh et le président de la Fédération tunisienne de football Wadii al-Jari.
Mais le Parti destourien libre (16 sièges) de l'anti-islamiste Abir Moussi -une figure de l'ancien régime de Zine El Abidine Ben Ali- et les pro-islamistes de la coalition Al-Karama (19 sièges) ont refusé de proposer un candidat.
La personne désignée aura un mois pour former son gouvernement, qui devra ensuite obtenir la confiance du Parlement à la majorité absolue d'ici septembre. Faute de quoi, l'Assemblée sera dissoute et de nouvelles élections législatives seront organisées. La Tunisie, où le dernier scrutin législatif s'est déroulé en octobre, aurait alors 90 jours pour tenir ce vote anticipé soit avant fin 2020.