Yémen: Minées et détruites, les routes du pays représentent un danger mortel

Une Toyota Land Cruiser accidentée, qui transportait 34 écoliers, a dévalé une falaise à Dhamar, au Yémen, faisant 11 morts et 23 blessés (Photo, Facebook).
Une Toyota Land Cruiser accidentée, qui transportait 34 écoliers, a dévalé une falaise à Dhamar, au Yémen, faisant 11 morts et 23 blessés (Photo, Facebook).
Short Url
Publié le Lundi 23 janvier 2023

Yémen: Minées et détruites, les routes du pays représentent un danger mortel

  • Des accidents tragiques relancent les appels à l'ouverture, à la réparation et au déminage des routes
  • Les Houthis ont placé des explosifs en grande quantité sur les routes principales du pays

AL-MUKALLA: Au moins 11 écoliers ont perdu la vie et 23 autres ont été blessés samedi lorsque leur véhicule bondé s'est écrasé en bas d'une falaise dans la province yéménite de Dhamar, au sud de la capitale Sanaa. Il s'agit du deuxième accident de la route mortel en moins d'une journée.
Ces incidents ont relancé les appels à l'ouverture, à la réparation et au déminage des routes.
Un habitant de la région a déclaré par téléphone à Arab News que 34 écoliers rentraient de l'école dans une région reculée du district de Wusab al-Ali, samedi, lorsque leur véhicule tout-terrain de marque Toyota a dévalé une falaise, faisant 11 morts et 23 blessés, dont 13 dans un état critique.
«Les écoliers vivent dans un village de campagne où les moyens de transport sont limités. Certains d'entre eux étaient entassés à l'intérieur de la voiture, tandis que d'autres s'accrochaient à l'arrière ou au toit pour pouvoir rentrer chez eux le plus vite possible», a indiqué sous couvert d'anonymat l'homme qui récolte des fonds pour venir en aide aux blessés.
«Les jeunes qui s'étaient agrippés à l'extérieur du véhicule ont pu se dégager lorsque la voiture les a projetés en bas de la falaise, tandis que les autres qui étaient à l'intérieur sont restés coincés et sont morts», a-t-il ajouté.
Les images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des jeunes gravement blessés sur des lits d'hôpitaux et d'autres recevant des soins dans les couloirs et les salles d'urgence des hôpitaux.
Les restes des personnes décédées étaient enveloppés dans des couvertures et posés à même le sol.
Des habitants ont également déclaré qu'un conducteur a trouvé la mort et que quatre membres de sa famille, dont deux enfants, ont été blessés lorsque leur voiture a basculé vendredi en bas d'une falaise dans le même district.
Malgré les critiques adressées au conducteur du tout-terrain pour avoir surchargé son véhicule d'écoliers, un grand nombre de personnes réclament la réparation des routes et la réouverture d'autres restées bloquées depuis huit ans.
«Ces morts et ces blessés vont-ils pousser les gens à trouver des moyens de réduire le nombre d'accidents de la route à Wusab et dans le reste du Yémen?», s’est interrogé sur Facebook Mansour Taleb, un habitant de Sanaa.
Les principales routes reliant les grandes villes ont été coupées lorsque les combats ont éclaté au début de l'avancée militaire des Houthis après leur prise de Sanaa fin 2014.
Les Houthis ont bloqué les principales autoroutes menant à Taiz, la troisième ville la plus peuplée du Yémen. En assiégeant cette zone densément peuplée, ils ont contraint les habitants à emprunter des routes dangereuses, non pavées et rocailleuses pour quitter la ville ou y entrer.
Ils ont également posé des explosifs en masse sur les routes principales et secondaires du pays pour empêcher les troupes gouvernementales de pénétrer dans leurs régions.
Les Houthis invoquent constamment le «blocus» pour justifier leur incapacité à réparer les routes de Sanaa et des autres villes yéménites qu'ils contrôlent, alors qu'ils perçoivent des milliards de riyals yéménites provenant des taxes et d'autres sources de revenus.
Après des années de négligence, les routes des régions contrôlées par le gouvernement sont aussi déplorables que celles des zones contrôlées par les Houthis.
Le gouvernement yéménite impute le manque de réparation des routes au conflit, aux Houthis et aux ressources financières limitées.
L'ouverture des routes dans la ville assiégée de Taiz et dans d'autres provinces yéménites est l'une des conditions non respectées de la trêve négociée par les Nations unies.
Pour les automobilistes et les citoyens yéménites, la fermeture des principaux axes routiers, les mines terrestres des Houthis et les routes accidentées sont autant de facteurs qui rendent les déplacements entre les villes yéménites ou vers les pays voisins plus dangereux et plus longs.
Un automobiliste yéménite de Sanaa se rendant en Arabie saoudite par le poste frontière de Wadea a déclaré à Arab News qu'il avait été contraint de traverser un désert et une route minée à Jouf avec sa famille, car la route principale reliant Sanaa aux autres provinces par Marib est bloquée.
«J'ai payé 1 000 riyals soudiens (266 dollars américains) à un chauffeur connaissant bien la route du désert pour conduire mon véhicule de Sanaa à Wadea. Le trajet est ainsi plus court d'une demi-journée que celui qui passe par Aden», a-t-il précisé alors qu'il se rendait en Arabie saoudite au volant de son 4x4 Toyota.
À la mi-janvier, une famille yéménite a évité la mort de justesse lorsque sa voiture a roulé sur une mine terrestre dans le désert de Jouf, provoquant une explosion qui a blessé les neuf personnes à bord.
Le ministère de l'Intérieur du gouvernement reconnu par la communauté internationale a recensé au cours de l'année dernière 2 692 accidents de la route qui ont fait 430 morts et 1 960 blessés dans les zones qu'il contrôle.
Le ministère de l'Intérieur des Houthis a déclaré dimanche que 59 personnes avaient été tuées ou blessées dans des accidents de la circulation à Sanaa et dans d'autres régions sous leur contrôle rien que dans la journée du samedi.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.