OTTAWA: Le gouvernement canadien a annoncé samedi un accord avec 325 communautés autochtones pour les dédommager à hauteur de 2,8 milliards de dollars canadiens (environ 2,1 mds USD) pour les sévices subis entre la fin du 19e siècle et les années 1990.
"Le Canada s'engage à réparer les préjudices collectifs causés par le système des pensionnats et la perte de la langue, de la culture et du patrimoine", a fait valoir dans un communiqué le ministère des Relations Couronne-Autochtones.
Pendant près d'un siècle, quelque 150 000 enfants autochtones ont été enrôlés de force dans 139 pensionnats, souvent régis par l'Eglise catholique, à travers le pays, où ils ont été coupés de leur famille, de leur langue et de leur culture.
Des milliers n'en sont jamais revenus.
La somme record annoncée samedi vise à dédommager ces 325 communautés de l'Ouest canadien pour "revitaliser l'éducation, la culture et la langue autochtones afin d'appuyer les survivants dans leur processus de guérison et de renouement avec leur patrimoine", selon le communiqué officiel.
Depuis bientôt deux ans, ce sombre passé colonial a ressurgi à mesure qu'ont été découvertes des tombes d'enfants près de ces institutions où étaient enrôlés de force les enfants autochtones. Déjà plus de 1 300 tombes ont été identifiées, les plus récentes il y a une dizaine de jours.
"Le Canada a mis beaucoup trop de temps à assumer son histoire, à assumer le génocide qu'il a commis et à reconnaître le tort collectif causé à nos Nations par le système des pensionnats", a déclaré Garry Feschuk, ancien chef de la Nation shishalh et l'un des instigateurs de ce recours collectif, estimant que "ce règlement est un premier pas dans la bonne direction".
"Tous les survivants méritent la justice et l'indemnisation", a reconnu Marc Miller, ministre fédéral des Relations Couronne-Autochtones.
Les modalités précises pour le décaissement de ces 2,8 milliards de dollars canadiens seront arrêtées par la Cour fédérale le 27 février prochain.
Une commission d'enquête nationale avait qualifié en 2015 ce système de pensionnats de "génocide culturel".