DAVOS: Favoriser la collaboration et une approche centrée sur l’humain dans l’économie numérique est la clé de la transformation future du secteur, a déclaré mardi Deemah al-Yahya, secrétaire générale de l’Organisation de coopération numérique (DCO) saoudienne, lors d’une table ronde à Davos.
Alors qu’une grande partie de la population mondiale n’a toujours pas accès à l’internet, Mme Al-Yahya a indiqué que le monde ne pouvait pas se permettre d’avoir un «fossé numérique entre les nations» et une inégalité entre les très riches et les démunis.
«Au vu de la vitesse de la transformation numérique et de l’augmentation rapide de l’économie numérique, qui devrait représenter 70% du produit intérieur brut (PIB) mondial d’ici à 2030, si nous ne travaillons pas ensemble et ne coopérons pas maintenant, nous passerons à côté d’une grande opportunité», a-t-elle souligné.
La secrétaire de la DCO a prévenu que trop souvent, même dans les régions où la connexion internet était disponible, des questions d’accessibilité financière empêchaient les personnes de s’impliquer dans l’économie numérique. Un problème qui, selon elle, ne peut être résolu uniquement par une seule nation, un seul gouvernement ou le secteur privé.
«Nous devons mettre en place les bonnes méthodes de coopération au sein de l’écosystème numérique pour créer une économie numérique mondiale inclusive, et la DCO crée cet espace», a-t-elle affirmé.
«Pourquoi devrions-nous croire que nous pouvons prospérer sans une économie numérique? C’est une nécessité: elle améliore notre qualité de vie et notre façon de travailler, et nous aide à devenir plus productifs.»
«Nous devrions nous focaliser sur la manière de mieux utiliser la technologie pour créer plus d’emplois et augmenter le PIB, plutôt que d’imaginer une vie sans (économie numérique)», a-t-elle poursuivi.
Il est également vital de placer l’humanité du développement au premier plan des nouvelles technologies et des investissements qui les financent, a noté Mme Al-Yahya, ajoutant qu’il «est tellement important de mettre l’humain au centre de tout ce que nous faisons» et qu’il ne s’agit pas «d’utiliser la technologie simplement par plaisir».
Grâce à ses visites dans les pays membres de la DCO, Mme Al-Yahya a pris connaissance des priorités de chaque État. Elle a expliqué que dans un État membre, seulement 20% de la population avait accès à une connexion internet acceptable, mais que ce pays était en train d’élaborer une politique en matière de cryptomonnaies.
Cependant, elle a prévenu que cette approche n’était pas la bonne. «Sur quoi devrions-nous miser? Plus nous observons ces technologies et suivons le battage médiatique autour d’elles, plus nous passons à côté des véritables infrastructures qui permettront aux jeunes de ces pays de créer des innovations qui serviront leur pays», a-t-elle assuré.
Mme Al-Yahya a ajouté que la DCO et d’autres organisations contribuaient à ce que la réglementation gouvernementale sur les nouvelles technologies de l’économie numérique encourage l’innovation au lieu de la freiner. «Le récit et l’état d’esprit doivent changer», a-t-elle lancé. «Plus les technologies sont créées, plus elles sont réglementées d’une manière qui ne les aide pas à prospérer car les gouvernements ne les comprennent pas. Nous nous efforçons donc de faire en sorte que le secteur privé soit impliqué dans la cocréation et la conception des politiques et des réglementations», a-t-elle conclu.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com