Le sommet de Davos représente pour le Moyen-Orient l'occasion de briller, selon Maroun Kairouz

Davos accueille cette année la réunion annuelle du Forum économique mondial, qui porte sur le thème La coopération dans un monde morcelé. (Photo de Manuel Lopez/World Economic Forum)
Davos accueille cette année la réunion annuelle du Forum économique mondial, qui porte sur le thème La coopération dans un monde morcelé. (Photo de Manuel Lopez/World Economic Forum)
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Publié le Mercredi 18 janvier 2023

Le sommet de Davos représente pour le Moyen-Orient l'occasion de briller, selon Maroun Kairouz

  • La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord est «au cœur» des efforts déployés au plan géopolitique dans le monde
  • Le Forum économique mondial réunit cette année à Davos un nombre record de chefs d'États arabes

DAVOS: Le Forum économique mondial ((World Economic Forum, ou WEF) se réunit à nouveau dans les montagnes enneigées de Davos, et beaucoup d’observateurs se demandent ce que les délégations des pays arabes pourront ajouter à cet événement.

«En deux mots, je pense qu'il est temps pour ces pays de briller», confie à Arab News Maroun Kairouz, responsable de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord auprès du Forum économique mondial.

«Le forum vient couronner des années d'efforts et d'engagement en faveur des réformes que nous avons mises en œuvre en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, au Qatar et à Oman.»

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Selon Maroun Kairouz, directeur du WEF pour la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord, le Golfe occupe une position de choix: il se trouve «au cœur» des efforts déployés au niveau géopolitique dans le monde. (Photo fournie)

«Les graines qu'ils ont semées il y a cinq ou six ans, voire vingt ans pour certains pays, portent aujourd’hui leurs fruits, ce qui les place dans cette position privilégiée.»

Le sommet de cette année porte sur le thème La coopération dans un monde morcelé, un sujet bien choisi compte tenu des crises qui menacent actuellement notre planète.

La guerre entre la Russie et l'Ukraine entamera bientôt sa deuxième année sans qu’aucun signe de relâchement ne soit perceptible. Cette réalité attise l'inflation dont pâtissent les familles à travers le monde.

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Les différentes délégations lors de la première journée du Forum économique mondial de Davos. (Photo d'AN par Tarek Ali Ahmad)

Dans ce contexte, l'incertitude monte et l'équilibre du pouvoir mondial s'accentue sous l'effet d’une concurrence géopolitique et géoéconomique de plus en plus acharnée entre les puissances mondiales, en particulier la Chine et les États-Unis.

Le sommet de cette année réunit à Davos un nombre record de chefs d'État arabes. Il ne fait aucun doute que la région est à même de jouer un rôle de médiateur dans les crises susmentionnées grâce à son positionnement géopolitique et économique.

Le Golfe occupe une position de choix: il se trouve «au cœur» des efforts déployés au niveau géopolitique dans le monde, confie M. Kairouz à Arab News.

De nombreux exemples en témoignent: la visite du président américain, Joe Biden, en Arabie saoudite, la participation de Xi Jinping, le président chinois, au sommet Chine-États arabes, qui s'est tenu en Arabie saoudite en décembre dernier, et le rôle que le prince héritier Mohammed ben Salmane joue dans la médiation entre la Russie et l'Ukraine pour l'échange de prisonniers.

«Pour évaluer la situation avec un peu de réalisme, il convient de souligner que cette région est essentielle au maintien de la stabilité mondiale, de la stabilité du secteur énergétique et de la stabilité économique dans le monde, même si certaines parties du monde poursuivent des intérêts dans d'autres régions du globe», explique M. Kairouz.

«Je pense que de nombreux pays ont pris conscience de cette réalité à la lumière des événements qui ont marqué l'année écoulée.»

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Les pays du Moyen-Orient s'imposent avec force dans le domaine des investissements; leurs fonds souverains investissent dans le monde entier, selon Borge Brende, président du WEF.

Le président du WEF, Borge Brende, rappelle lui aussi l'importance que revêt le monde arabe lors de l'ouverture de la réunion de cette année. «Le forum réunit cette année six pays représentés par des chefs d'État, des Premiers ministres et des délégations de premier plan», déclare-t-il lors d'une conférence de presse.

«Les pays du Moyen-Orient s'imposent avec force dans le domaine des investissements; leurs fonds souverains investissent dans le monde entier», souligne Borge Brende.

En effet, M. Kairouz félicite l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU) et le Qatar pour les progrès qu'ils viennent de réaliser aux niveaux économique et diplomatique. Il les exhorte toutefois à poursuivre leurs réformes sans relâche.

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Des agents de police montent la garde à l'entrée du centre des congrès dans la station alpine de Davos le jour de l'ouverture de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF), le 16 janvier 2023. (AFP)

Dans cette perspective, M. Kairouz estime que les pays du Golfe «joueront à nouveau un rôle de premier plan dans la lutte contre la récession mondiale qui se profile à l’horizon».

En effet, selon les recherches menées par le WEF, deux tiers des économistes chevronnés prévoient une récession mondiale cette année. Cette tendance s'explique par les tensions géopolitiques persistantes et par les restrictions monétaires supplémentaires imposées à la fois par les États-Unis et l'Europe.

«La récession mondiale prévue pour 2023 par les deux tiers des économistes chevronnés laisse présager une situation précaire pour l'économie mondiale», explique Saadia Zahidi, directrice générale du WEF, lors d'une conférence de presse organisée en amont de la réunion.

«L'environnement actuel est marqué par une forte inflation, une croissance insuffisante, une dette élevée et une fragmentation intense. Ces facteurs freinent les investissements nécessaires à la relance de la croissance et à l'amélioration du niveau de vie des personnes les plus vulnérables dans le monde.»

La réunion du WEF réunira cette année plus de deux mille sept cents dirigeants et diplomates venus du monde entier; les principaux pays y seront représentés.

Parmi les États arabes qui ne participeront pas au sommet de cette année figurent le Liban et le Yémen, deux pays ravagés par la crise. Selon M. Kairouz, les organisateurs ont invité les gouvernements de ces deux pays à participer au sommet, mais ces appels n'ont pas abouti.

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Davos le 16 janvier 2023. (AFP)

«Nous avons adressé des invitations à ces gouvernements, qui ont manifesté un certain intérêt à un moment donné», fait-il savoir.

«Malheureusement, les dynamiques qui sous-tendent ces pays les ont empêchés de participer. Comme vous le savez, le Liban, par exemple, souffre actuellement d'un vide présidentiel, ce qui empêche les ministres ou le Premier ministre de voyager dans de telles circonstances.»

Le Liban pâtit de la crise financière la plus grave de son histoire depuis la fin de l’année 2019. Si cette situation inédite fait sombrer des millions de personnes dans la pauvreté, elle n’empêche pas ses politiciens de se quereller; la nomination d'un nouveau président se trouve ainsi dans l'impasse depuis octobre dernier.

Il est impératif que les pays arabes participent au Forum économique mondial et à d'autres sommets de ce type. En effet, la menace du changement climatique provoqué par l'homme se traduit par la recrudescence des phénomènes météorologiques extrêmes et des atteintes à l'environnement dans l’ensemble du Moyen-Orient.

«D'ici à 2050, la région risque de perdre 14% de son PIB à cause de problèmes liés à l'eau», prévient M. Kairouz. «Il faut agir sans tarder. Sinon, cette région paiera le plus lourd tribut du changement climatique.»

M. Kairouz précise qu’il voit dans la COP27, qui s'est déroulée en Égypte en novembre dernier, et dans la COP28, qui se tiendra aux EAU dans le courant de l'année, «une excellente occasion pour la région de jouer un rôle de premier plan en 2035».

Il indique que «la région dispose des outils nécessaires – les instruments financiers et l'expertise pour gérer les grands projets – pour s'imposer comme un leader mondial en matière de lutte contre le changement climatique».

La réunion de Davos connaîtra en outre la plus forte participation d’hommes d'affaires. Plus de mille cinq cents chefs d'entreprise privés sont en effet inscrits dans sept cents organisations. Parmi eux, plus de six cents sont des chefs d'entreprise de premier plan et des partenaires du WEF.

En outre, la réunion réunira plus de cent vingt-cinq spécialistes et responsables des principales universités, institutions de recherche et groupes de réflexion du monde entier.

Les organisateurs précisent que la réunion du WEF adoptera également le principe de neutralité carbone pour la sixième année consécutive.


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Trump renforce les restrictions sur les investissements chinois dans des secteurs jugés stratégiques

L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ». (Photo AFP)
L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ». (Photo AFP)
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  • Ce mémo a pour objectif « de promouvoir les investissements étrangers tout en protégeant les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis, en particulier contre les menaces posées par des adversaires étrangers tels que la Chine »
  • Le CFIUS est un panel chargé d'évaluer les conséquences pour la sécurité nationale des États-Unis des rachats d'entreprises américaines par des groupes étrangers.

WASHINGTON : Donald Trump a signé un mémo visant à freiner les investissements chinois dans des secteurs stratégiques américains, dont la technologie et les infrastructures critiques, une initiative fermement dénoncée samedi par Pékin qui la juge « discriminatoire ».

Ce mémo a pour objectif « de promouvoir les investissements étrangers tout en protégeant les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis, en particulier contre les menaces posées par des adversaires étrangers tels que la Chine », a précisé vendredi soir la Maison-Blanche sur son site.

L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ».

La Maison-Blanche accuse également « certains adversaires étrangers », dont la Chine, d'investir dans des entreprises américaines afin « d'obtenir des technologies de pointe et de la propriété intellectuelle ».

Le nouvel exécutif américain compte solliciter la Commission aux investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS) afin « de restreindre les investissements chinois dans les secteurs stratégiques américains tels que la technologie, les infrastructures critiques, la santé, l'agriculture, l'énergie, les matières premières et autres », ajoute la Maison-Blanche.

Le CFIUS est un panel chargé d'évaluer les conséquences pour la sécurité nationale des États-Unis des rachats d'entreprises américaines par des groupes étrangers.

« Cette façon de faire des États-Unis élargit abusivement le concept de sécurité nationale, est discriminatoire et portera gravement atteinte à la confiance des entreprises chinoises désirant investir aux États-Unis », a dénoncé samedi un porte-parole du ministère chinois du Commerce.

Dans un communiqué, il a exhorté Washington à « respecter les lois de l'économie de marché et à cesser de politiser et d'instrumentaliser les questions économiques et commerciales ».

« La Chine suivra de près l'évolution de la situation aux États-Unis et prendra les mesures nécessaires pour défendre ses droits et intérêts légitimes », a-t-il conclu.

Cette décision du président américain intervient alors que les deux plus grandes économies du monde sont déjà en proie à des tensions commerciales.

Début février, Donald Trump a imposé 10 % de droits de douane supplémentaires, en plus de ceux déjà existants, sur les produits en provenance de Chine. Toutefois, il a estimé mercredi qu'un accord commercial avec Pékin était « possible ».


Lucid dévoile le Lucid Air Sapphire unique en son genre lors de la réunion de la Saudi Cup

Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
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  • ce véhicule exclusif est plus qu'un simple symbole de triomphe ; il représente une célébration du leadership du Royaume en matière de durabilité, d'innovation et d'excellence mondiale. » a déclaré Faisal Sultan, vice-président de Lucid Middle East.
  • Le véhicule sera offert au vainqueur de la Coupe d'Arabie saoudite.

RIYADH : Lucid a dévoilé sa Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, exclusivement conçue et construite pour le vainqueur de la course la plus lucrative du monde, la Saudi Cup 2025.

Faisal Sultan, vice-président de Lucid Middle East, a déclaré : « Présenté comme une récompense spéciale au vainqueur de la Saudi Cup, ce véhicule exclusif est plus qu'un simple symbole de triomphe ; il représente une célébration du leadership du Royaume en matière de durabilité, d'innovation et d'excellence mondiale. »

Lors de son discours, qui a eu lieu le premier jour de la Saudi Cup à l'hippodrome King Abdulaziz de Riyad, M. Sultan a ajouté : « J'ai également le privilège de présenter une création qui illustre l'apogée de ce que Lucid peut réaliser : Le premier Lucid Air Sapphire unique au monde ».

Le véhicule est doté d'une finition lavande, d'un système à trois moteurs et d'une dynamique de conduite offrant une puissance de 1 234 chevaux, ainsi que des freins en carbone-céramique.

M. Sultan a déclaré que le dévoilement de ce véhicule était le résultat du partenariat entre Lucid et la Saudi Cup.

Le vainqueur de la course de la Saudi Cup, qui aura lieu le 22 février, recevra 20 millions de dollars, ainsi que le véhicule.

M. Sultan a également dévoilé le dernier modèle de Lucid, le Lucid Gravity SUV, et a ajouté : « Les débuts du Lucid Gravity SUV à la Saudi Cup reflètent la vision commune de Lucid et son soutien à la vision audacieuse du Royaume pour l'avenir.

« Il est particulièrement approprié que ce véhicule révolutionnaire soit maintenant disponible dans ce pays, une nation qui se tient à la pointe de l'innovation et de la durabilité grâce à la Vision 2030. »

La Saudi Cup est un événement équestre de deux jours qui réunit certains des meilleurs jockeys du monde sur l'hippodrome King Abdulaziz, dont la cagnotte s'élève à plus de 38 millions de dollars.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Les banques saoudiennes enregistrent une hausse de 17% des prêts hypothécaires résidentiels

 La Vision 2030 favorise le développement du logement et soutient les aspirations à l'accession à la propriété (Shutterstock).
La Vision 2030 favorise le développement du logement et soutient les aspirations à l'accession à la propriété (Shutterstock).
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  •  Les données de la Banque centrale saoudienne montrent la plus forte émission depuis 2 ans
  •  L'accession à la propriété a atteint 63,74% en 2023, avec pour objectif d'atteindre 70% d'ici à 2030

RIYAD : Les banques saoudiennes ont émis 91,1 milliards de riyals saoudiens (24,28 milliards de dollars) de nouveaux prêts hypothécaires résidentiels aux particuliers en 2024, soit une augmentation de 17% par rapport à l'année précédente, selon les données officielles.

Les chiffres de la Banque centrale saoudienne, également connue sous le nom de SAMA, montrent qu'il s'agit de l'émission annuelle de prêts hypothécaires la plus élevée depuis deux ans.

Le quatrième trimestre de 2024 a représenté 33% du total, ce qui coïncide probablement avec la baisse des taux d'intérêt. Cette tendance souligne la forte demande de financement immobilier dans le Royaume, ainsi que l'impact des changements de politique monétaire sur les coûts d'emprunt.

Le Royaume progresse régulièrement vers son objectif de 70% d'accession à la propriété d'ici à la fin de la décennie.

Selon les dernières données officielles du programme de logement - une initiative dans le cadre de Vision 2030 - la propriété familiale saoudienne atteindra 63,74% en 2023.

Alors que les initiatives de diversification économique continuent de stimuler le développement du logement et les aspirations à l'accession à la propriété, le paysage hypothécaire du Royaume devrait rester dynamique, influencé par les tendances mondiales et nationales.

L'augmentation des émissions de prêts hypothécaires résidentiels est le signe d'une confiance croissante dans le marché immobilier saoudien. Avec la baisse des taux d'intérêt et les efforts continus du gouvernement pour développer l'accession à la propriété, le secteur du logement du Royaume semble prêt pour une croissance soutenue dans les années à venir.

L'un des principaux facteurs influençant les taux hypothécaires en Arabie saoudite est le Saudi Interbank Offered Rate, ou SAIBOR, qui sert de référence pour les prêts à taux variable.

Le riyal saoudien étant rattaché au dollar américain, les fluctuations des taux d'intérêt dans le pays nord-américain ont un impact direct sur le SAIBOR et, par conséquent, sur les coûts d'emprunt dans le Royaume.

En septembre, la Réserve fédérale américaine a amorcé un changement de politique monétaire en réduisant les taux d'intérêt de 50 points de base. Cette mesure a été suivie de deux réductions supplémentaires de 25 points de base chacune en novembre et en décembre.

L'assouplissement de la politique monétaire américaine s'est traduit par une baisse des taux SAIBOR, ce qui a rendu le financement du logement plus accessible et a contribué à l'expansion notable des prêts résidentiels.

Bien que la récente baisse des taux hypothécaires ait alimenté la demande, les mouvements futurs du SAIBOR dépendront de multiples facteurs, notamment la trajectoire de la politique de la Réserve fédérale, les conditions économiques de l'Arabie saoudite et la liquidité du secteur bancaire.

Lors du troisième forum du Fonds d'investissement public pour le secteur privé, qui s'est tenu à Riyad ce mois-ci, le ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, Majid al-Hogail, a annoncé que 65 promoteurs locaux ont investi plus de 200 milliards de RS dans le secteur du logement, soulignant ainsi le rôle clé du secteur privé dans le développement urbain.

M. al-Hogail a souligné que la Vision 2030 est à l'origine d'une transformation du secteur immobilier en Arabie saoudite, avec des développements allant de logements abordables à des projets de luxe.

Il a également insisté sur la nécessité de redéfinir l'urbanisme pour l'adapter à la diversification économique et à la croissance rapide de la population urbaine du Royaume.

Selon le ministre, les secteurs des municipalités et du logement ont contribué pour plus de 16% au produit intérieur brut réel de l'Arabie saoudite en 2024, tandis que les secteurs de l'immobilier et de la construction ont attiré près de 16% du total des flux d'investissements étrangers.

Il a également noté que les transactions résidentielles à Riyad ont augmenté de 51,6% entre juillet 2023 et juillet 2024, totalisant 18 500 ventes d'une valeur de 26,6 milliards de RS, citant un rapport de la société de services immobiliers CBRE.

M. al-Hogail a également souligné la croissance remarquable du financement immobilier, indiquant que le portefeuille de financement immobilier du secteur bancaire est passé de 165 milliards de RS à plus de 850 milliards de RS.

Il a attribué cette croissance à un environnement d'investissement stimulant et favorable, qui, selon lui, a atteint un stade favorable pour les acteurs du secteur privé local et international.

Les banques saoudiennes adoptent de multiples stratégies pour améliorer les liquidités et soutenir la croissance des prêts immobiliers. L'une d'entre elles consiste à émettre des Sukuk et des obligations conventionnelles afin de renforcer leur base de capital et de s'assurer qu'elles disposent de fonds suffisants pour continuer à accorder des prêts hypothécaires.

En outre, la Saudi Real Estate Refinance Co. joue un rôle essentiel en achetant des hypothèques aux banques, libérant ainsi des liquidités pour de nouveaux prêts et améliorant la stabilité du marché.

Le soutien du gouvernement reste également un facteur crucial, les initiatives du ministère du logement et du fonds de développement de l'immobilier fournissant des garanties et des subventions qui réduisent les risques de prêt des banques et encouragent la poursuite de l'émission de prêts hypothécaires.

En outre, les banques saoudiennes diversifient leurs sources de financement en formant des partenariats avec des investisseurs mondiaux et des banques étrangères, attirant ainsi davantage de capitaux dans le secteur du financement immobilier.

La transformation numérique joue également un rôle croissant, les banques intégrant des solutions fintech, des évaluations de crédit automatisées et des plateformes hypothécaires numériques pour rationaliser le traitement des prêts, réduire les coûts opérationnels et améliorer l'accessibilité pour les emprunteurs.

Ces efforts combinés aident les banques à maintenir un flux régulier de liquidités tout en soutenant le secteur immobilier en pleine croissance du Royaume.