RAMALLAH: Les raids nocturnes menés par Israël contre les enfants palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ont été fermement condamnés.
L’organisation israélienne des droits de l’homme HaMoked affirme que les forces de sécurité israéliennes arrêtent chaque année des centaines d’enfants lors de raids planifiés qui causent des traumatismes à toutes les personnes impliquées.
Dans son rapport On Flimsy Grounds: Israel’s Pervasive Night Arrests of Palestinian Children («Sur des bases incertaines: les arrestations nocturnes systématiques des enfants palestiniens»), publié le 16 janvier, le groupe déclare que cette pratique était souvent un premier recours, même lorsqu’un enfant n’était détenu que pendant une courte période et libéré sans inculpation.
Parmi les cent vingt-cinq cas examinés l’année dernière, le groupe a découvert qu’aucune famille palestinienne n’avait reçu de convocation avant que les forces israéliennes ne prennent d’assaut leurs maisons.
HaMoked déclare que le refus d’Israël de recourir moins souvent à cette procédure suggère qu’elle est délibérément utilisée pour intimider la population palestinienne.
Cette récente accusation contre les forces israéliennes intervient au moment où le ministère palestinien de la Santé soutient qu’Omar Lotfi Khumour, 14 ans, a été tué d’une balle dans la tête lundi dernier dans le camp de réfugiés de Dheisheh, à Bethléem.
De très nombreux Palestiniens se sont rassemblés devant l’hôpital où l’adolescent a été conduit, scandant des slogans contre Israël.
Cette mort porte à quatorze – parmi lesquels quatre enfants – le nombre de Palestiniens tués par Israël depuis le début de l’année.
Le rapport de HaMoked repose sur des informations fournies par deux cent quatre-vingt-quatorze familles qui ont contacté l’organisation afin de localiser leurs enfants après leur détention. Parmi ces derniers, cent vingt-cinq ont été interpellés en pleine nuit.
«Le traitement par Israël des enfants palestiniens soumis à un interrogatoire constitue une grave violation de ses obligations juridiques internationales», indique le rapport.
Dans une pétition déposée auprès de la Haute Cour en 2021, le groupe avait forcé l’armée israélienne à introduire une «procédure de convocation des mineurs présumés avant une arrestation programmée».
HaMoked a lancé un appel pour réitérer sa demande. L’audience est prévue en mars.
L’étude montre que les arrestations nocturnes sont utilisées même contre les enfants soupçonnés d’infractions mineures.
Le groupe souligne que la grande majorité des cas examinés concernent des enfants qui sont rentrés chez eux dans les semaines qui ont suivi leur arrestation sans que, dans la plupart des cas, aucune accusation ne soit portée contre eux. Beaucoup ont été détenus pendant quelques jours, voire quelques heures seulement.
«Les arrestations nocturnes devraient être le dernier recours et Israël devrait épuiser tous les autres moyens avant qu’un énorme groupe de soldats ne prenne d’assaut une maison familiale au milieu de la nuit», déclare Jessica Montell, directrice générale de HaMoked, à Arab News.
«C’est une expérience extrêmement traumatisante, à la fois pour le garçon arrêté et pour toute sa famille.»
«Alors qu’Israël a introduit une nouvelle procédure qui vise à émettre une convocation au lieu d’une arrestation nocturne, les recherches de HaMoked de l’année dernière montrent qu’il n’y a aucune amélioration de la situation.»
«Nous avons documenté cent vingt-cinq cas d’arrestation nocturne l’année dernière, mais personne n’avait reçu de convocation.»
Ayed Abu Qtaish, directeur du programme de responsabilisation chez Defence for Children International, déclare à Arab News que les forces israéliennes se moquent clairement des décisions de justice antérieures en matière d’arrestations à l’improviste.
M. Abu Qtaish affirme également que la plupart de ces opérations ont lieu la nuit pendant que les enfants dorment et qu’elles s’accompagnent de violentes prises d’assaut des maisons par des forces lourdement armées. Ces dernières réveillent les enfants et les emmènent dans des centres d’interrogatoire, ce qui provoque un traumatisme psychologique.
Les forces de l’ordre remettent à la famille une demande de convocation pour enquête uniquement si l’enfant à arrêter ne se trouve pas à la maison, précise-t-il.
Amani Saraneh, du Club des prisonniers palestiniens, explique à Arab News que les forces de sécurité israéliennes ont arrêté huit cent quatre-vingt-deux enfants l’année dernière au cours de raids similaires. Elle rapporte que cent cinquante parmi eux se trouvent toujours en prison.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com