PARIS: Tout sauf un nouveau "quoi qu'il en coûte": alors que plusieurs organisations patronales multiplient les demandes d'aide au gouvernement pour amortir la flambée des coûts de l'énergie, le patron du Medef a fait entendre dimanche une voix discordante.
"On n’est pas entrepreneur pour, à chaque fois qu’il y a une difficulté, tendre la main" pour solliciter une aide, a martelé Geoffroy Roux de Bézieux sur LCI.
"Oui, il y a des entreprises qui sont fortement pénalisées par l’inflation de leurs coûts qu’elles n’arrivent pas à répercuter dans leurs prix", a concédé le président de la première organisation patronale française. "Oui, il y a des entreprises très consommatrices d’énergie qui ont aussi des problèmes", a-t-il poursuivi.
"Mais quand je regarde la globalité (des entreprises), aujourd'hui les carnets de commande tiennent" et les priorités des patrons sont plutôt "l’embauche et les salaires".
"A un moment, il faut aussi se dire 'on est patrons, un patron c’est fait pour surmonter les difficultés, ça se lève le matin avec l’envie de développer sa boîte quelle que soit la difficulté', sauf quand elles sont du type Covid" avec à la clé des fermetures administratives imposées par le gouvernement, a insisté Geoffroy Roux de Bézieux.
Ces derniers mois, nombre d'organisations professionnelles (CPME, U2P, Syndicat des indépendants notamment) ont multiplié les appels au ministère de l'Economie pour obtenir des dispositifs de soutien face à la flambée des prix de l'énergie, qui ont bondi de plus de 15% entre décembre 2021 et décembre 2022 selon l'Insee.
L'exécutif a déployé en retour une batterie de mécanismes comme l'amortisseur électricité, le tarif garanti pour les TPE ou le bouclier tarifaire, un arsenal dont le coût se chiffre en dizaines de milliards d'euros.
"On ne peut pas se permettre un 'quoi qu’il en coûte' permanent", a jugé dimanche Geoffroy Roux de Bézieux.
"La hausse de l’énergie a été très brutale, (mais) aujourd’hui les prix n’ont plus rien à voir avec les 1 000 ou les 600 euros du mégawattheure" qui avaient encore cours à l'été et à l'automne 2022, a-t-il fait valoir.
Dans l'économie française et mondiale, "il y a indiscutablement un ralentissement", mais "la France résiste toujours mieux dans les périodes de récession" grâce à "un modèle social" généreux qui agit comme "amortisseur", a-t-il argumenté.