Le Parlement yéménite proteste face à l'augmentation des prix du carburant, de l'électricité et de l'eau

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Publié le Lundi 16 janvier 2023

Le Parlement yéménite proteste face à l'augmentation des prix du carburant, de l'électricité et de l'eau

  • Les députés exhortent le gouvernement à revenir sur ses décisions et à trouver d'autres moyens permettant de générer des revenus sans porter préjudice à la population
  • «Ces décisions ne tiennent pas compte des conditions de vie des citoyens et ne prévoient pas d'alternatives pour les militaires, les fonctionnaires et les personnes à faibles revenus»

AL-MOUKALLA: Le Parlement yéménite a ouvertement dénoncé la décision du gouvernement d'augmenter les prix des carburants et des services publics, ainsi que d'autres sources de revenus. Ce n'est pas la première fois que le gouvernement s'oppose aux politiques du gouvernement.

L'autorité exécutive du Parlement affirme que la décision d'augmenter les prix des carburants et des services d'eau et d'électricité prise par le gouvernement fait abstraction des conditions de vie misérables des citoyens et de la situation économique qui s'aggrave.

L'autorité exige que le gouvernement revienne sur ses décisions et qu’il trouve d'autres moyens pour générer des revenus sans porter préjudice à la population.

«Ces décisions ne tiennent pas compte des conditions de vie des citoyens et ne prévoient pas d'alternatives pour les militaires, les fonctionnaires et les personnes à faibles revenus», précisent les députés dans un communiqué.

Sous la direction du Premier ministre du Yémen, Maïn Abdelmalik Saïd, le Conseil économique suprême a approuvé une hausse des droits de douane sur les produits non essentiels (50%), une élévation du prix du carburant (100%), une hausse du prix du gaz domestique (50%) ainsi qu’une augmentation graduelle des factures d'électricité et d'eau dans les régions contrôlées par le gouvernement.

Le conseil estime en outre que ces mesures sont destinées à stabiliser la valeur du riyal yéménite (YER), à renforcer l'économie et à réduire la pauvreté.

Les responsables de haut niveau, y compris les députés, les défenseurs des droits de l'homme et la population dans son ensemble accusent le gouvernement de plonger le pays dans une situation humanitaire encore plus catastrophique.

Dans un entretien accordé à Arab News dimanche dernier, le vice-président du Parlement, Mohsen BaSorah, précise que le gouvernement yéménite était tenu de lutter contre la corruption, de restreindre les dépenses des ministres ainsi que d'augmenter les salaires et les pensions avant de mettre en œuvre les mesures économiques qu'il vient de prendre.

«Le gouvernement a le droit de prendre des décisions qui visent à augmenter les revenus. Mais ces décisions doivent être raisonnables de manière à préserver les intérêts de la population», soutient Mohsen BaSorah.

Pour ce dernier, le gouvernement doit favoriser l'exploration du pétrole, collecter les recettes publiques dans les provinces, dissoudre les bureaux de change illégaux accusés de dévaluer la monnaie nationale et verser de manière régulière les salaires des employés du ministère et des fonctionnaires du secteur civil.

«Il incombe au gouvernement de supprimer les sources de corruption, de réduire ses dépenses ainsi que d'augmenter les salaires, les allocations et les pensions, qui ont été revus pour la dernière fois en juillet 2005», poursuit M. BaSorah.

Les Yéménites rapportent que la pension mensuelle minimale a été réduite à 25 dollars, contre 100 dollars en 2005 (1 dollar = 0,92 euro).

De leur côté, les professeurs d'université affirment que leurs salaires mensuels représentent aujourd'hui 250 dollars, contre 1 000 dollars il y a dix ans.

«Les salaires des citoyens et des militaires sont versés de manière irrégulière, tandis que les salaires des fonctionnaires sont payés mensuellement en deux devises», s'indigne M. BaSorah.

Les ministres yéménites ont refusé de répondre aux demandes de commentaires d’Arab News.

En effet, les frappes menées par la milice houthie sur les installations pétrolières du Hadramout et de Chabwa ont interrompu les exportations de pétrole, qui représentent la principale source de revenus du Yémen. Le gouvernement a prévenu le mois dernier qu'il risquait de ne pas payer les fonctionnaires qui vivaient dans les régions qu'il contrôle.

Le prix de l'essence a préalablement connu une augmentation qui a fait grimper le coût des produits de base et des moyens de transport. Cette situation a donné lieu à de violentes manifestations dans les zones contrôlées par le gouvernement.

Les mesures économiques prises par le gouvernement ont incité des journalistes yéménites, parmi lesquels Fatehi ben Lazreq, le rédacteur en chef du site d'information Aden al-Ghad, à recourir aux tribunaux pour contraindre le gouvernement à revenir sur sa position.

Dimanche, le journaliste a révélé à Arab News qu'il avait déposé une plainte contre le gouvernement yéménite auprès d'un tribunal d'Aden. Selon lui, les Yéménites ne sont pas en mesure de tolérer de nouvelles mesures économiques.

«Le Yémen connaît une situation économique déplorable. La hausse du cours du dollar douanier – de 500 YER (soit 2 dollars) à 750 YER – va exacerber les problèmes», affirme M. Ben Lazreq.

Ce dernier appelle le gouvernement à trouver d'autres sources de financement auprès de la Coalition pour restaurer la légitimité au Yémen ou du Fonds monétaire international (FMI). Il l'exhorte à réduire ses dépenses et le nombre de ses missions diplomatiques.

«Nous avons intenté une action en justice contre le Premier ministre et le Conseil économique, dirigé par Hossam al-Charjabi. Nous condamnons leur décision qui contrevient à la loi et qui consiste à augmenter les prix du carburant, du gaz, de l'électricité et des douanes», précise M. Ben Lazreq, qui a déposé une plainte auprès du tribunal administratif spécialisé d'Aden.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.