DJEDDAH: Une nouvelle offensive terrestre turque en Syrie est «possible à tout moment», a déclaré samedi un haut collaborateur du président Recep Tayyip Erdogan, malgré un rapprochement entre Damas et Ankara négocié par Moscou.
Le Kremlin tente de mettre fin à plus d'une décennie d'hostilité entre les deux pays voisins, qui a commencé lorsque la Turquie a soutenu les efforts des rebelles pour renverser le président Bachar el-Assad au début de la guerre civile syrienne.
Depuis, la Turquie a également lancé une série d'incursions dans le nord de la Syrie, la plupart visant les forces kurdes qu'elle considère comme des «terroristes».
Le conseiller en politique étrangère d'Erdogan, Ibrahim Kalin, a déclaré que la pression russe en faveur de la paix ne signifiait pas que la Turquie abandonnait l'option de lancer une nouvelle campagne qu'Ankara prévient depuis des mois.
«Une opération terrestre est possible à tout moment en fonction du niveau des menaces que nous recevons», a annoncé Kalin aux journalistes. «La Turquie ne vise jamais l'État syrien ni les civils syriens.»
Ses commentaires sont intervenus deux jours après la déclaration faite par El-Assad quant aux futurs pourparlers avec Ankara qui devraient avoir pour objectif «la fin de l'occupation» de certaines parties de la Syrie par la Turquie. Ankara possède des bases militaires dans le nord de la Syrie et soutient également certaines milices locales qui luttent contre le régime.
Erdogan, qui a qualifié El-Assad de «terroriste» en 2017, s'est ouvert à l'idée de rencontrer le président syrien avant les élections générales de Turquie, désormais attendues en mai.
Kalin a signalé que les deux parties tiendraient une «série de réunions» en vue d'un éventuel sommet présidentiel.
Pendant ce temps, l'administration du président américain, Joe Biden, a déclaré au Congrès qu'elle préparait la vente potentielle de 20 milliards de dollars américains (1 dollar américain = 0,92 euro) d'avions de chasse F-16 à la Turquie, suscitant une objection immédiate de la part d'un législateur américain de premier plan qui s'oppose depuis longtemps à cet accord.
«Comme je l'ai dit clairement à plusieurs reprises, je m'oppose fermement à la proposition de l'administration Biden de vendre de nouveaux avions F-16 à la Turquie», a souligné le sénateur Bob Menendez, président démocrate de la commission des affaires étrangères du Sénat.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com