Davos au chevet de l'Ukraine, de la planète et d'une mondialisation vacillante

Une vue générale montre le centre de congrès avant la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos. (Photo de Fabrice Coffrini / AFP)
Une vue générale montre le centre de congrès avant la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos. (Photo de Fabrice Coffrini / AFP)
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Publié le Lundi 16 janvier 2023

Davos au chevet de l'Ukraine, de la planète et d'une mondialisation vacillante

  • Cette année, la réunion organisée par le Forum économique mondial (WEF) dans la station de ski des Alpes suisses se tient dans le contexte géopolitique et géo-économique le plus complexe depuis des décennies
  • La pandémie de Covid-19, les conflits commerciaux entre Chine et Etats-Unis, et la guerre en Ukraine ont contribué ces dernières années à multiplier les lignes de fracture géopolitiques et alimenter des politiques plus protectionnistes

PARIS : Les élites politiques et économiques mondiales se retrouvent la semaine prochaine à Davos avec l'ambition affichée de «coopérer dans un monde fragmenté», entre guerre en Ukraine, dérèglement climatique et mondialisation en crise existentielle.

Cette année, la réunion organisée par le Forum économique mondial (WEF) dans la station de ski des Alpes suisses «se tient dans le contexte géopolitique et géo-économique le plus complexe depuis des décennies», a souligné le président du WEF, Borge Brende, lors d'un briefing cette semaine pour les journalistes.

La pandémie de Covid-19, les conflits commerciaux entre Chine et Etats-Unis, et la guerre en Ukraine ont contribué ces dernières années à multiplier les lignes de fracture géopolitiques et alimenter des politiques plus protectionnistes.

«L'une des causes principales de cette fragmentation est un manque de coopération», et elle se traduit par «des politiques court-termistes et égoïstes», a regretté le fondateur du WEF, Klaus Schwab, dénonçant «un cercle vicieux».

Au point même pour certains de s'interroger sur l'avenir de la mondialisation, depuis un demi-siècle au coeur de la philosophie défendue à Davos.

Il y a eu un temps «d'espoir de retour à l'ancienne normale, qui était cette sorte de monde globalisé», indique à l'AFP Karen Harris, partenaire et économiste chez la société de conseil Bain & Company. «Je crois qu'il y a une reconnaissance aujourd'hui que cette ère est en train de se terminer», même s'il restera selon elle des coopérations «autour d'une plus petite série de questions».

«Même le climat devient une bataille plus isolationniste», note-t-elle, évoquant l'Inflation Reduction Act (IRA), qui prévoit de larges aides pour les entreprises implantées aux Etats-Unis dans le secteur des véhicules électriques ou des énergies renouvelables, ou même les taxes carbone aux frontières, en cours de mise en place en Europe.

Un an de guerre

Près d'un an après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le conflit et ses effets sur les politiques mondiales d'énergie et de défense vont occuper une grande partie des débats à Davos.

Si les Russes sont absents pour la deuxième année consécutive, une délégation ukrainienne est attendue en Suisse, et le président Volodymyr Zelensky a prévu d'intervenir à distance.

L'occasion pour eux de s'adresser à des centaines de figures politiques comme le chancelier allemand Olaf Scholz, le secrétaire-général de l'Onu Antonio Guterres ou celui de l'Otan Jens Stoltenberg, à quelque 600 chefs d'entreprises, de nombreux médias, et des représentants de la société civile: des ONG, des chercheurs, et même des stars comme l'acteur Idris Elba ou la soprano Renee Fleming.

Le climat s'affiche comme un autre sujet clé, les organisateurs ambitionnant que les discussions aident à préparer la prochaine série de discussions mondiales dans le cadre de la COP28, qui se tiendra en fin d'année dans les très pétroliers Emirats Arabes Unis.

Des militants prévoient de leur côté d'utiliser la réunion pour rappeler aux pays riches et aux groupes d'énergie le besoin de financer la transition énergétique des pays en développement et de payer pour les dommages des catastrophes naturelles qui accompagnent le dérèglement climatique.

La JSS (jeunesse socialiste suisse) appelle ainsi à manifester dimanche à Davos pour «un impôt ciblant les riches pour le climat et l'annulation de la dette» des pays du sud.

Comme chaque année, l'activité la plus importante à Davos se passe toutefois en coulisses, chefs d'entreprises, investisseurs et politiques profitant d'être réunis en un même lieu pour discuter en marge de la conférence officielle.

«En quatre jours, dans une suite privée, ils peuvent faire plus d'affaires qu'en plusieurs mois de vols autour du monde», relève le journaliste américain Peter S. Goodman, auteur d'un livre sorti l'an dernier et intitulé «L'Homme de Davos: comment les milliardaires ont dévoré le monde».

Pour lui, la contribution la plus importante que Davos pourrait apporter serait de pousser pour une réforme de la fiscalité mondiale, afin de réduire les inégalités.

Karen Harris espère aussi à Davos «des discussions franches» sur ce que les évolutions de l'économie mondiale vont signifier, pas seulement pour les Etats-Unis, l'Europe ou la Chine, mais aussi «pour les marchés émergents, qui si souvent sont les perdants dans les développements économiques».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.