Résultat mitigé pour l'offensive diplomatique ukrainienne à Davos

Le président ukrainien Volodomyr Zelensky est intervenu à deux reprises, en visio-conférence (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodomyr Zelensky est intervenu à deux reprises, en visio-conférence (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 26 mai 2022

Résultat mitigé pour l'offensive diplomatique ukrainienne à Davos

  • L'Ukraine a tenté de faire avancer sa demande d'obtenir le statut de pays candidat pour entrer dans l'Union européenne
  • Ses responsables politiques se sont entretenus avec des patrons de multinationales sur l'aide à apporter pour reconstruire le pays

DAVOS: Ils ont fait un long voyage pour venir convaincre les élites mondiales de les aider à repousser l'invasion russe. Mais les Ukrainiens repartent de Davos sans les armes lourdes supplémentaires ni les nouvelles sanctions qu'ils réclament.

Après trois mois de guerre, la réunion du Forum économique mondial (WEF) dans les Alpes suisses leur a donné une tribune pour s'adresser aux élites politiques et économiques mondiales.

Le président ukrainien Volodomyr Zelensky est intervenu à deux reprises, en visio-conférence. Et nombre de ministres, parlementaires et responsables politiques sont venus en personne, avec parmi la délégation le très actif ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba, ou encore le maire de Kiev, Vitali Klitschko, et son frère Wladimir, anciennes stars de la boxe.

Ivan Fedorov, le maire de Melitopol, a mis deux jours pour arriver. D'abord en voiture de Zaporijjia à Varsovie, puis en avion jusqu'à Zurich, avant de reprendre une voiture pour le reste du trajet.

"C'est très important pour nous (de venir à Davos) car pendant longtemps, la propagande et la diplomatie russe ont très bien fonctionné", a-t-il dit à l'AFP. "Les pays civilisés doivent montrer de l'unité avec l'Ukraine (...), pas avec des mots, mais avec des actions".

«Exercice de communication»

L'Ukraine a tenté de faire avancer sa demande d'obtenir le statut de pays candidat pour entrer dans l'Union européenne. 

Ses responsables politiques se sont entretenus avec des patrons de multinationales sur l'aide à apporter pour reconstruire le pays.

Et on a aussi parlé à Davos d'un éventuel corridor sécurisé pour réussir à exporter la production agricole de l'Ukraine, dont les ports sur la mer Noire sont aujourd'hui bloqués. 

Dmytro Kouleba a dit être en discussions avec les Nations unies sur la question, prévenant toutefois que cela nécessiterait un déminage du port d'Odessa, mais aussi des garanties de sécurités de la part de Moscou.

Le leitmotiv des Ukrainiens à Davos, c'était toutefois leur besoin immédiat d'aide militaire supplémentaire pour réussir à battre une Russie mieux armée.

Et pour mieux convaincre, ils ont rappelé au monde les atrocités commises pendant le conflit, couvrant notamment les murs d'une "Maison des crimes de guerre russe" de photos de ruines, de cimetières et de victimes de la guerre.

Volodymyr Zelensky a réclamé le "soutien d'une Europe unie", fustigeant la position de la Hongrie qui rechigne à sanctionner la Russie en cessant d'importer son pétrole dans l'UE.

Dmytro Kouleba a dénoncé "les pays qui traînent des pieds sur la fourniture d'armes lourdes à l'Ukraine", notamment des lanceurs capables d'envoyer simultanément plusieurs roquettes que Kiev réclame pour répondre à ceux utilisés par l'armée russe pour bombarder intensivement le Donbass.

Les Ukrainiens ont aussi affiché clairement leur intention de gagner la guerre, et pas juste de faire la paix au prix de cessions de territoire comme suggéré par l'ex-secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger lors d'une apparition en vidéo à Davos.

Ils ont reçu en la matière l'appui du nouveau chancelier allemand. "Poutine ne doit pas gagner sa guerre. Et j'en suis convaincu: il ne la gagnera pas", a déclaré jeudi Olaf Scholz. Qui n'a pas répondu en revanche aux critiques ukrainiennes sur le manque de célérité de Berlin pour fournir des chars et autres véhicules blindés.

L'ex-Premier ministre finlandais Alexander Stubb a indiqué à l'AFP avoir conseillé à des membres de la délégation ukrainienne d'utiliser Davos comme un "exercice de communication".

"L'Occident est clairement de leur côté, mais il y a toujours le risque qu'on se fatigue de la guerre", et il faut donc utiliser tous les moyens de pression, a-t-il dit.

L'opération à Davos a-t-elle été efficace?

"Certaines armes dont nous avons discuté ici (...) seront en chemin bientôt", a assuré Dmytro Kouleba. Tout en concédant: "J'arriverai à Kiev avant que les nouvelles armes arrivent ou que de nouvelles sanctions soient mises en oeuvre".

"Mais c'est le processus politique", a-t-il commenté. "Ca prend du temps."


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.