ATHENES: Le débat sur le retour éventuel en Grèce des frises du Parthénon, exposées au British Museum de Londres, "n'est pas clos", a assuré vendredi la ministre grecque de la Culture malgré une fin de non-recevoir de son homologue britannique.
"Le débat sur la question n'est pas clos (...) il y a de la communication", a affirmé Lina Mendoni lors d'un entretien à la radio privée Skaï. "La négociation est très difficile, mais elle n'est pas impossible".
Mercredi, la ministre britannique de la Culture Michele Donelan avait indiqué à la BBC à propos de ce dossier épineux au cœur de tensions entre Londres et Athènes: "J'ai été très claire à ce sujet: je ne pense pas qu'elles devraient retourner en Grèce".
Le débat sur la question a été récemment ravivé par des articles dans la presse britannique sur un retour en Grèce de ses trésors dans le cadre d'un prêt à long terme, un "échange culturel", qui permettrait de contourner une loi britannique empêchant le musée londonien de démanteler sa collection.
Depuis des décennies, la Grèce demande la restitution d'une frise de 75 mètres détachée du Parthénon ainsi que d'une des célèbres cariatides provenant de l'Erechtheion, petit temple antique également sur le rocher de l'Acropole, toutes deux pièces maîtresses du British Museum.
Londres affirme que les sculptures ont été "acquises légalement" en 1802 par le diplomate britannique Lord Elgin qui les a revendues au British Museum. Mais la Grèce soutient qu'elles ont été l'objet d'un "pillage" alors que le pays était sous occupation ottomane.
La restitution des frises du Parthénon est un sujet hautement sensible en Grèce. Au musée de l'Acropole, un espace laissé vide est d'ailleurs réservé à cette frise.
"Je comprends que la ministre britannique de la Culture transmet en ce moment la position officielle de son pays, mais la partie grecque continuera à faire pression (...) pour exiger le retour des sculptures du Parthénon à Athènes", a souligné Lina Mendoni.