ExxonMobil disposait de prédictions exactes sur le réchauffement climatique il y a 40 ans, selon une étude

Depuis plusieurs années déjà, ExxonMobil est accusé d'avoir tenu un double discours sur le changement climatique (Photo, AFP).
Depuis plusieurs années déjà, ExxonMobil est accusé d'avoir tenu un double discours sur le changement climatique (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 13 janvier 2023

ExxonMobil disposait de prédictions exactes sur le réchauffement climatique il y a 40 ans, selon une étude

  • ExxonMobil, l'un des plus gros groupes pétroliers du monde, a «modélisé et prédit le réchauffement de la planète avec une exactitude troublante»
  • Malgré cela, l'entreprise a durant des années publiquement jeté le doute sur l'état des connaissances scientifiques en la matière

WASHINGTON: Dès les années 1980, le grand groupe pétrolier ExxonMobil disposait de prédictions sur le réchauffement climatique d'une justesse remarquable, réalisées par ses propres scientifiques, et qui se sont révélées être précisément ce qui s'est produit plusieurs décennies plus tard, a confirmé une nouvelle étude parue jeudi.

Malgré cela, l'entreprise a durant des années publiquement jeté le doute sur l'état des connaissances scientifiques en la matière, a souligné cette étude, publiée dans la prestigieuse revue Science.

ExxonMobil, l'un des plus gros groupes pétroliers du monde, a "modélisé et prédit le réchauffement de la planète avec une exactitude troublante, pour finir par passer les décennies suivantes à nier cette même science climatique", a déclaré Geoffrey Supran, co-auteur de ces travaux.

Depuis plusieurs années déjà, ExxonMobil est accusé d'avoir tenu un double discours sur le changement climatique, provoqué par les immenses quantités de gaz à effet de serre rejetées par l'humanité dans l'atmosphère, notamment via la combustion de charbon ou de pétrole pour produire de l'énergie.

Plusieurs procédures juridiques ont même été lancées contre l'entreprise aux Etats-Unis, dont certaines sont toujours en cours. Des auditions ont été organisées au Parlement européen et au Congrès américain.

Mais c'est la première fois que les projections réalisées par les scientifiques du groupe sont analysées de façon systématique et comparées à celles d'autres chercheurs de l'époque, ainsi qu'au réchauffement effectivement observé par la suite.

Le point de départ sont des documents – archives publiques et publications scientifiques – révélés en 2015 par des journalistes d'Inside Climate News et du Los Angeles Times, montrant que l'entreprise savait depuis longtemps que le changement climatique était réel et causé par les activités humaines.

Une première étude scientifique, réalisée en 2017 par les mêmes chercheurs que celle publiée jeudi, avait prolongé cette enquête journalistique en analysant précisément le langage utilisé par l'entreprise d'abord dans ces documents, puis publiquement.

"Mais même si par le passé, nous nous étions focalisés sur le langage et la rhétorique contenue dans ces documents, d'un coup nous avons réalisé qu'il y avait (...) tous ces graphiques et tableaux sur qui personne ne s'était jamais penché", a expliqué Geoffrey Supran.

«Excellents scientifiques»

"Cette question a fait plusieurs fois surface ces dernières années", a déclaré un porte-parole de la compagnie. "A chaque fois, notre réponse est la même: ceux qui évoquent ce que 'Exxon savait' ont faux dans leurs conclusions." ExxonMobil n'a jamais nié l'authenticité des documents en question.

Au total, les chercheurs ont analysé 32 documents internes produits par des scientifiques d'ExxonMobil entre 1977 et 2002, et 72 publications scientifiques dont ils étaient co-auteurs entre 1982 et 2014.

Ces documents contiennent 16 projections de températures. "Dix d'entre elles sont cohérentes avec les observations" réalisées par la suite, note l'étude. Parmi les six autres, deux prédisaient un réchauffement encore supérieur.

En moyenne, elles prédisaient un réchauffement d'environ 0,2°C par décennie, ce qui correspond effectivement au rythme actuel. Et les prédictions formulées par d'autres chercheurs de l'époque étaient peu ou prou similaires.

ExxonMobil "ne savait pas juste vaguement quelque chose à propos du changement climatique il y a des décennies", a souligné Geoffrey Supran, professeur actuellement à l'université de Miami, mais qui a mené ces travaux à Harvard. "Ils en savaient autant que les scientifiques indépendants et gouvernementaux, et vraisemblablement assez pour prendre des mesures et alerter le public."

Or, les responsables du groupe ont fait tout le contraire, martèle l'étude, qui cite des propos de l'ancien PDG d'ExxonMobil Lee Raymond en 2000: "Nous n'avons pas une compréhension scientifique suffisante du changement climatique pour faire des prédictions raisonnables."

En 2013, le PDG d'alors, Rex Tillerson, déclarait qu'il existait des "incertitudes" autour des "principaux facteurs du changement climatique".

Certains des chercheurs employés par la compagnie ont témoigné devant le Congrès américain. L'un d'eux, Martin Hoffert, interrogé en 2019 par l'élue démocrate Alexandria Ocasio-Cortez qui soulignait à quel point ses prédictions s'étaient révélées exactes, avait alors simplement répondu: "Nous étions d'excellents scientifiques."

Jeudi, l'Organisation météorologique mondiale a confirmé que les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées.

Lors d'une conférence de presse sur ces rapports annuels de température (lors de laquelle l'étude n'a pas été évoquée), le climatologue de la Nasa Gavin Schmidt a estimé que "dénoncer et faire honte" à des compagnies individuelles "n'aidait pas beaucoup" à trouver les solutions adéquates pour se passer des énergies fossiles.

"Ce n'est pas comme si nous pouvions dire, +ExxonMobil, arrête de produire des énergies fossiles+, et avoir ainsi réglé le problème", a-t-il souligné. "Tous ces produits sont utilisés par les gens."


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.