A Bakhmout sous les bombes, des médecins ukrainiens font l'impossible pour la population

Ce médecin de 40 ans est l'un des cinq survivants de Bakhmut, qui a été ces derniers mois au cœur d'une lutte acharnée entre les forces russes et ukrainiennes dans la région de Donetsk en Ukraine. (AFP)
Ce médecin de 40 ans est l'un des cinq survivants de Bakhmut, qui a été ces derniers mois au cœur d'une lutte acharnée entre les forces russes et ukrainiennes dans la région de Donetsk en Ukraine. (AFP)
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Publié le Jeudi 12 janvier 2023

A Bakhmout sous les bombes, des médecins ukrainiens font l'impossible pour la population

  • Le docteur Moltchanova, 40 ans, est un des cinq derniers médecins qui tentent de venir en aide aux 8 000 civils restés dans cette ville de jadis 70 000 habitants, selon l'estimation des autorités locales
  • Bakhmout subit depuis des mois les assauts des troupes russes qui tentent d'avancer pour prendre le contrôle total de la région de Donetsk, officiellement annexée par Vladimir Poutine

BAKHMOUT : Dans son centre de soins de la ville ukrainienne de Bakhmout, enjeu de combats acharnés sur la ligne de front de l'est du pays, le docteur Elena Moltchanova jure qu'elle restera tant qu'il y aura des civils à soigner, malgré les bombes, le froid et le manque de tout.

Elle reçoit ses patients dans une petite pièce chauffée par un seul poêle à bois, où elle prodigue des soins, fournit des médicaments mais aussi remplit des certificats de décès.

Parfois ses visiteurs - les derniers habitants de cette ville bombardée quotidiennement et coupée des services les plus élémentaires - viennent seulement chercher là un abri et un peu de chaleur dans l'hiver et dans la guerre.

Le docteur Moltchanova, 40 ans, est un des cinq derniers médecins qui tentent de venir en aide aux 8 000 civils restés dans cette ville de jadis 70 000 habitants, selon l'estimation des autorités locales.

Bakhmout subit depuis des mois les assauts des troupes russes qui tentent d'avancer pour prendre le contrôle total de la région de Donetsk, officiellement annexée par Vladimir Poutine.

Avant la guerre, les couloirs de la clinique du docteur Moltchanova étaient éclairés, les toilettes fonctionnaient, et les visiteurs étaient accueillis à l'entrée.

Maintenant elle occupe le seul cabinet en activité, avec des piles de matériel médical en désordre, des sacs de pommes de terre et des papiers divers autour d'elle.

Elle a peur qu'un bombardement trop proche ne fasse exploser la baie vitrée éclairant son bureau.

Mais elle n'a pas l'intention de partir.

"Quand je suis devenue médecin, j'ai fait le serment d'Hippocrate, et je ne peux pas trahir ces gens", a-t-elle dit à l'AFP. "Ils viennent pour être soignés, et nous le faisons du mieux que nous pouvons".

Personnes âgées

Beaucoup de ceux qui sont restés dans l'enfer de Bakhmout et de la bourgade voisine de Soledar - théâtre des combats les plus acharnés ces dernières semaines - sont des personnes âgées ou handicapées.

La disponibilité des médicaments et des équipements, en particulier pour les troubles psychiatriques ou les pathologies chroniques comme le diabète, est au mieux épisodique, dit le docteur Moltchanova.

Les arrivages dépendent de ce qui est fourni par le gouvernement, les ONG, voire ce qui est récupéré dans des bâtiments bombardés, comme les deux fauteuils roulants amenés par des soldats mercredi après-midi.

"Il n'y a pas assez de seringues et d'aiguilles à insuline. Les stocks de médicaments pour le cœur s'épuisent très rapidement. Il y a suffisamment de paracétamol mais cela ne guérira pas les patients malades", déplore-t-elle.

Même si elle ne peut pas toujours prodiguer les soins nécessaires, le docteur Moltchanova, son mari et deux autres médecins aident aussi les habitants en les accueillant dans les sous-sols proches de la clinique, où ils vivent.

Les pièces aux plafonds bas, éclairées par de simples ampoules, contiennent des stocks de bûches pour alimenter les poêles, seul moyen de chauffage dans la ville.

Grâce à un générateur, les gens peuvent venir recharger leur téléphone, se connecter un moment à internet et simplement se réchauffer.

L'hiver glacial fait qu'il n'y a plus de problème pour conserver l'insuline, mais amène au docteur Moltchanova des patients souffrant du froid ou qui se sont brûlés sur des chauffages au bois improvisés.

«Je ne partirai pas»

Pour d'autres c'est trop tard, et c'est souvent le docteur Moltchanova qui remplit les certificats de décès, plusieurs chaque jour.

Oleksiy Stepanov est venu pour le certificat de décès de son voisin de 83 ans, qui est mort chez lui. Ses fenêtres avaient été soufflées par les bombardements. "Les gens ont peur", dit-il.

Tetiana, qui préfère ne pas donner son nom de famille, est venue chercher des cachets pour son voisin de 81 ans, un homme sourd, aveugle et alité. "Il n'a aucune idée qu'il y a la guerre et qu'on se fait bombarder", avance-t-elle.

Les proches du vieil homme l'avaient d'abord payée pour rester auprès de lui, mais maintenant elle reste de son plein gré. "Il n'est pas en état de voyager", affirme-t-elle. "Je ne partirai pas".

C'est un état d'esprit que partage le docteur Moltchanova. Même si elle ne comprend pas pourquoi certaines personnes n'ont pas fui, en particulier les familles avec enfants, elle se doit de rester et de prendre soin d'eux.

Mais elle l'assure: "Tant qu'ils sont là, je suis là".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.