La Russie va envoyer un vaisseau de secours vers l'ISS après une fuite

Le vaisseau Soyouz MS-22, actuellement arrimé à l'ISS, a subi mi-décembre une spectaculaire fuite de liquide de refroidissement, les images montrant un jet de particules s'échappant dans l'espace depuis l'arrière du véhicule russe (Photo, Nasa via AFP).
Le vaisseau Soyouz MS-22, actuellement arrimé à l'ISS, a subi mi-décembre une spectaculaire fuite de liquide de refroidissement, les images montrant un jet de particules s'échappant dans l'espace depuis l'arrière du véhicule russe (Photo, Nasa via AFP).
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Publié le Jeudi 12 janvier 2023

La Russie va envoyer un vaisseau de secours vers l'ISS après une fuite

  • L'agence spatiale russe (Roscosmos) a annoncé mercredi qu'elle jugeait préférable d'envoyer un autre vaisseau, le Soyouz MS-23, pour ramener les deux cosmonaute
  • Par ailleurs, le vaisseau endommagé rentrera lui sur Terre à vide, probablement «mi- ou fin mars»

MOSCOU: La Russie a annoncé mercredi qu'elle allait envoyer le 20 février un vaisseau de secours vers la Station spatiale internationale pour ramener trois membres d'équipage dont l'appareil a été endommagé par un impact le mois dernier.

Le vaisseau Soyouz MS-22, actuellement arrimé à l'ISS, a subi mi-décembre une spectaculaire fuite de liquide de refroidissement, les images montrant un jet de particules s'échappant dans l'espace depuis l'arrière du véhicule russe.

Après avoir examiné l'état de l'appareil, l'agence spatiale russe (Roscosmos) a annoncé mercredi qu'elle jugeait préférable d'envoyer un autre vaisseau, le Soyouz MS-23, pour ramener les deux cosmonautes russes Sergueï Prokopiev et Dmitri Peteline, ainsi que l'astronaute américain Frank Rubio.

"Il a été décidé d'envoyer le vaisseau spatial Soyouz MS-23 le 20 février 2023 sans passager" mais avec du matériel, a indiqué Roscosmos dans un communiqué.

Le décollage de cet appareil était initialement prévu le 16 mars et il devait acheminer trois autres passagers vers l'ISS.

"Nous ne l’appelons pas un Soyouz de secours", a indiqué Joel Montalbano, responsable du programme ISS au Johnson Space Center de la NASA à Houston. "J’appelle cela un Soyouz de remplacement.

"A l'heure actuelle, l'équipage est en sécurité à bord de la station", a-t-il poursuivi.

La date du retour des deux Russes et de l'Américain, initialement prévu le 28 mars, n'a pas été annoncée. Mais leur mission sera prolongée "de plusieurs mois", a indiqué lors d'une conférence de presse le directeur des vols habités chez Roscosmos, Sergueï Krikaliov.

Par ailleurs, le vaisseau endommagé rentrera lui sur Terre à vide, probablement "mi- ou fin mars", a-t-il indiqué.

Scénarios d'urgence

En attendant l'arrivée du vaisseau de remplacement, en cas d'urgence provoquant la nécessité d'évacuer l'ISS, les agences spatiales russe et américaine étudient plusieurs scénarios. Elles ont souligné que cette éventualité restait très improbable.

Le premier scénario serait de faire malgré tout rentrer les trois membres d'équipage à bord du Soyouz endommagé, en dépit des inquiétudes concernant la température pouvant être atteinte à l'intérieur du vaisseau au moment de l'atterrissage.

Le second serait de diminuer "la charge thermique" à bord du Soyouz en "réduisant la taille de l'équipage".

Un des trois passagers serait alors ramené par un vaisseau de SpaceX, également arrimé à l'ISS actuellement.

En effet, en plus des trois membres d'équipage venus à bord du Soyouz, l'ISS compte actuellement quatre autres passagers, arrivés à bord de cette capsule Dragon de SpaceX -- qui doit aussi les ramener.

L'idée serait donc de sécuriser une cinquième personne à son bord, "dans la zone où se trouve normalement les cargaisons", a expliqué Joel Montalbano, responsable du programme de l'ISS à la Nasa.

Impact de micrométéorite

La fuite avait été détectée le 14 décembre sur le Soyouz alors que les deux cosmonautes russes s'apprêtaient à effectuer une sortie spatiale.

Une évaluation initiale des causes de la fuite de liquide de refroidissement évoquait la possibilité d'un impact de micrométéorites d'origine naturelle, de débris artificiels en orbite, ou une défaillance matérielle.

Mercredi, Roscomos a affirmé que la version d'un impact de micrométéorite "avait été expérimentalement prouvée". Selon l'agence russe, celui-ci a ouvert un trou de "moins d'un millimètre de diamètre" dans un tuyau de refroidissement.

Compte tenu de la vitesse à laquelle les experts pensent que l'objet a frappé l'ISS, il ne peut s'agir que d'une "météorite venue d'une direction aléatoire", et non un débris qui n'aurait "pas pu rester sur cette orbite" à cette vitesse, a expliqué Sergueï Krikaliov.

L'agence russe a écarté toute défaillance mécanique.

Pour Vitali Egorov, spécialiste russe des questions spatiales, les décisions annoncées mercredi par Roscosmos sont "optimales pour assurer la sécurité de (l'équipage) et minimiser les dégâts infligés au programme spatial".

L'ISS constitue l'un des rares champs de coopération restants entre Moscou et Washington depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, déclenchée le 24 février, et les sanctions occidentales qui ont suivi.

Le chef de Roscosmos, Iouri Borissov, avait rendu hommage le mois dernier à la solidarité des Américains à bord de l'ISS, qui "nous ont tendu la main pour nous aider", au moment où les relations entre le Kremlin et la Maison Blanche sont au plus bas.

La Station spatiale internationale a été lancée en 1998 à une époque de coopération américano-russe, après la course à l'espace à laquelle les deux pays s'étaient livrés pendant la Guerre froide.

Plusieurs problèmes techniques, en plus de scandales de corruption, ont terni ces dernières années la réputation du secteur spatial russe, qui rivalisait avec celui des Etats-Unis au temps de la course à l'espace.

La déconvenue du Soyouz MS-22 illustre les risques qui continuent d'exister, malgré les avancées technologiques qui permettent de calculer et d'anticiper la trajectoire des objets cosmiques, sauf s'ils sont trop petits.


L'Otan en plein doute sur son avenir face à la tempête Trump

Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
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  • Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer.
  • les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

BRUXELLES : Les tirs de barrage américains contre les pays européens de l'Otan ébranlent jusqu'aux fondements de l'Alliance atlantique, qui a cependant toutes les peines du monde à imaginer un avenir sans les États-Unis.

Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer. Un diplomate interrogé sous couvert d'anonymat décrit l'agressivité de la nouvelle administration américaine comme un « traumatisme ».

Ce changement se fera-t-il avec ou sans les États-Unis ? La question agite les couloirs du siège de l'Alliance à Bruxelles.

« On connaît la direction : moins d'États-Unis et plus d'Europe », résume un diplomate sous couvert d'anonymat. Cependant, de nombreuses questions restent en suspens.

En deux mois, Donald Trump s'en est pris au Canada qu'il entend voir devenir le 51ᵉ État américain, et au Danemark, dont il revendique l'un des territoires, le Groenland. 

Plusieurs responsables américains, dont le vice-président J. D. Vance, n'ont pas caché leur mépris à l'égard des Européens, considérés comme des « profiteurs » et des passagers clandestins d'une alliance où, dénoncent-ils, ils ne paient pas leur dû.

Depuis le 20 janvier, date du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, « l'optimisme est de moins en moins de mise », confie un diplomate. « Les États-Unis n'ont pas encore pris de décisions concrètes, mais on dirait que chaque jour est porteur d'un nouveau coup contre les fondations de l'Alliance. »

- Transition « désordonnée » -

Pour Camille Grand, ancien secrétaire général adjoint de l'Otan et chercheur auprès de l'ECFR, trois scénarios sont possibles.

Celui de la transition ordonnée : les Américains se désengagent, mais en bon ordre, à la suite d'une négociation qui donne aux Européens le temps de se préparer. « Cela permet d'éviter les incertitudes », assure-t-il dans un entretien avec l'AFP.

Celui de la transition « désordonnée » : les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

Le retrait se fait « en mode crise », avec des « menaces et des annonces désordonnées ». C'est « le scénario dominant » aujourd'hui, estime l'analyste.

Il y a aussi le scénario cauchemar pour nombre d'Alliés : le retrait « de facto ou de jure ». Les États-Unis se désintéresseront de la défense du continent européen.

Donald Trump exige que les Européens et les Canadiens consacrent au moins 5 % de leur PIB à cette défense, alors qu'ils sont à moins de 2 % pour l'Italie ou l'Espagne. La marche est très haute. Mais tous savent qu'il faudra « annoncer » quelque chose au sommet de l'OTAN en juin, selon un diplomate.

Le Secrétaire général de l'Alliance Mark Rutte a évoqué un chiffre entre 3,5 et 3,7 %. Ce sera difficile, mais c'est une question de priorités dans les dépenses nationales, ajoute-t-il. 

Personne ne sait si ce chiffre sera suffisant pour Donald Trump.

- "Cinq ans" -

En attendant, beaucoup à Bruxelles et dans les autres capitales européennes s'interrogent sur un "après" Etats-Unis.

"Nous avons toujours su que le moment viendrait où l'Amérique se retirerait en quelque sorte et où l'Europe devrait faire davantage", rappelle ainsi Jamie Shea, ancien porte-parole de l'Otan et expert auprès du think tank londonien Chatam House.

Et le calendrier est très serré. Les Européens ont "cinq ans" pour recréer une dissuasion face à la menace russe, juge ainsi Camille Grand. Un calcul basé sur le temps jugé nécessaire, selon plusieurs services de renseignement, pour que la Russie reconstitue son armée et soit en mesure de menacer un pays de l'Otan, explique-t-il. 

Selon cet expert français, les Européens en sont capables, même si un investissement substantiel sera nécessaire pour combler l'apport américain en termes de renseignement, de satellites ou de logistique. « Il n'y a pas de raison que 500 millions d'Européens ne puissent pas dissuader 140 millions de Russes », assure-t-il.

Plusieurs pays en doutent. « Les États-Unis restent indispensables pour une dissuasion crédible », estime ainsi un diplomate européen auprès de l'Otan.


Le Wisconsin, théâtre d'une première défaite électorale pour Trump et Musk

 Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin,
  • En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias

WASHINGTON : Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin, un scrutin habituellement d'ampleur locale, marqué cette fois-ci par la forte implication d'Elon Musk.

Selon les projections de plusieurs médias américains, Susan Crawford, soutenue par les démocrates, a remporté un siège pour dix ans à la Cour suprême de cet État de la région des Grands Lacs.

Elle faisait face à Brad Schimel, soutenu par Donald Trump et par le multimilliardaire Elon Musk, et dont la victoire aurait fait basculer la haute instance du Wisconsin du côté conservateur.

En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias.

Mardi soir, le président a mis à profit sa plateforme Truth Social pour se féliciter des deux « larges » victoires de son camp en Floride, mettant en avant son « soutien » aux candidats.

Il n'a en revanche pas commenté le résultat pour la Cour suprême du Wisconsin, préférant y retenir l'adoption, par un référendum organisé le même jour, d'une mesure obligeant les électeurs à présenter une pièce d'identité avec photo afin de pouvoir voter.

« C'est une grande victoire pour les républicains, peut-être la plus grande de la soirée », a-t-il écrit.

« Le plus important » 

Elon Musk n'a pas non plus réagi à la défaite de Brad Schimel, et a plutôt salué l'issue du référendum local. « C'était le plus important », a-t-il affirmé sur son réseau social X.

Le patron de Tesla et Space X s'inquiétait d'un potentiel rééquilibrage par la Cour suprême locale dans le découpage des circonscriptions électorales, en faveur des démocrates. État pivot, le Wisconsin avait été remporté par Donald Trump à la présidentielle de novembre.

« C'est l'une de ces situations étranges où une petite élection en apparence pourrait déterminer le destin de la civilisation occidentale », avait lancé Elon Musk mardi.

Le président républicain avait, lui, publié lundi sur Truth Social un message de soutien à Brad Schimel. Il s'en était surtout pris à Susan Crawford, qui serait, selon lui, « un désastre pour le Wisconsin et pour les États-Unis d'Amérique ».

Un peu plus de deux mois après le début de son mandat, les enquêtes d'opinion indiquent une baisse relative de la popularité de Donald Trump. Ces élections dans le Wisconsin et en Floride étaient les premières véritables épreuves auxquelles il faisait face dans les urnes depuis novembre.

Campagne onéreuse 

Mardi, le trumpiste Randy Fine a bien remporté le siège en jeu à la Chambre des représentants face au démocrate Josh Weil, mais avec une avance bien plus mince qu'il y a quelques mois.

Ces résultats ont « de quoi donner des sueurs froides à mes collègues républicains », a déclaré sur la chaîne MSNBC Hakeem Jeffries, responsable de la minorité démocrate à la Chambre des représentants. Cela fait écho à la difficulté de l'opposition à se faire entendre depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Dans le Wisconsin, les deux camps avaient sorti l'artillerie lourde pour une élection qui, d'ordinaire, passe inaperçue dans le reste du pays.

Selon le Centre Brennan de l'université de New York, c'est « le scrutin judiciaire le plus coûteux de l'histoire américaine », avec plus de 98 millions de dollars déversés dans la campagne, dont 53 millions en faveur du candidat conservateur.

Elon Musk n'est pas étranger à cela.

« Il a dépensé plus de 25 millions de dollars pour essayer de m'empêcher de siéger à la Cour suprême du Wisconsin », a lancé dimanche Susan Crawford lors d'un rassemblement.

Son équipe de campagne avait récemment accusé Elon Musk de vouloir « acheter un siège à la Cour suprême du Wisconsin afin d'obtenir une décision favorable » dans des poursuites engagées par Tesla, son entreprise de véhicules électriques, contre les autorités du Wisconsin.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.