A Gaza, des patients en danger après l'interdiction par Israel d'équipements de diagnostic médical

Un convoi de véhicules ambulanciers palestiniens se déplace le long de la barrière frontalière entre Israël et la bande de Gaza, à l’est de la ville de Gaza, le 9 janvier dernier, lors d’une manifestation contre l’interdiction faite par Israël d’autoriser l’introduction de matériel médical et de diagnostic dans les hôpitaux de l’enclave palestinienne. (Photo, AFP)
Un convoi de véhicules ambulanciers palestiniens se déplace le long de la barrière frontalière entre Israël et la bande de Gaza, à l’est de la ville de Gaza, le 9 janvier dernier, lors d’une manifestation contre l’interdiction faite par Israël d’autoriser l’introduction de matériel médical et de diagnostic dans les hôpitaux de l’enclave palestinienne. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 10 janvier 2023

A Gaza, des patients en danger après l'interdiction par Israel d'équipements de diagnostic médical

  • Le ministère, dirigé par le Hamas, affirme que l’interdiction par Israël des appareils de diagnostic médical est une violation du droit des Palestiniens au traitement
  • «Ce ne sont pas uniquement les maladies qui nous causent de la souffrance. Nous souffrons aussi de l’attente et de la peur que les traitements ne soient pas disponibles»

GAZA: Le ministère palestinien de la Santé accuse Israël d’interdire l’introduction du matériel médical nécessaire dans les hôpitaux de la bande de Gaza depuis plus d’un an.

À Gaza, le ministère, dirigé par le Hamas, déclare que la vie des patients à Gaza est gravement menacée dans la mesure où Israël n’autorise pas l’introduction du matériel médical.

Il affirme que l’interdiction par Israël des appareils de diagnostic médical constitue une violation du droit des Palestiniens au traitement, qui est garanti par le droit international humanitaire.

Medhat Abbas, qui travaille au ministère de la Santé, met l’accent sur cette crise à l’issue d’une manifestation à laquelle des dizaines d’ambulances et d’équipes médicales participaient au niveau du passage d’Erez, à l’extrémité nord de la bande de Gaza.

Les véhicules ont roulé le long de la route parallèle à la frontière orientale jusqu’à l’endroit où les manifestations de la «grande marche du retour» ont eu lieu il y a quelques années, à l’est de la ville de Gaza.

M. Abbas soutient que l’occupation israélienne a empêché l’introduction de cathéters interventionnels, d’appareils de radiographie numériques et d’appareils de radiographie mobiles.

L’interdiction ne se limite pas au matériel médical nécessaire pour les hôpitaux de Gaza, mais elle comprend également l’introduction de pièces de rechange pour les équipements cassés à Gaza et le transfert de matériel destiné à la réparation à l’extérieur de la ville, poursuit M. Abbas.

Ce dernier accuse Israël d’exposer les patients en soins intensifs et ceux qui sont atteints de cancers, de maladies cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux et de fractures complexes à des risques sanitaires, puisqu’ils sont privés d’appareils qui permettraient d’identifier les problèmes de santé et les interventions médicales requises.

Le ministère de la Santé a appelé les organes compétents à faire directement pression sur Israël pour fournir du matériel médical et de diagnostic ainsi que des pièces de rechange afin de sauver les patients de la bande de Gaza de la «guillotine de l’occupation et du blocus en subvenant à leurs besoins en matière de traitement».

Les patients sont contraints d’être transférés dans d’autres établissements de santé situés en dehors de la bande de Gaza. Il s’agit notamment d’hôpitaux qui se trouvent à Jérusalem ou en Cisjordanie, ainsi qu’en Égypte et en Jordanie, afin d’obtenir un diagnostic avant de commencer le traitement en raison du manque d’équipement médical.

Samir Abou al-Enein, 55 ans, déclare qu’il a dû attendre deux mois avant d’obtenir une recommandation médicale et un permis israélien afin de pouvoir se rendre à Jérusalem pour des examens à l’hôpital Augusta Victoria.

«J’ai appris que j’étais atteint d’un cancer il y a quelques mois. Avant cela, le médecin traitant avait des soupçons, mais il n’a pu identifier la maladie qu’après le diagnostic réalisé à Jérusalem. J’ai dû attendre longtemps avant d’obtenir les papiers nécessaires», explique M. Enein à Arab News.

Il ajoute: «Ce ne sont pas uniquement les maladies qui nous causent de la douleur. Nous souffrons aussi de l’attente et de la peur que les traitements ne soient pas disponibles. De nombreux médicaments que le médecin m’a prescrits ne le sont pas et je dois attendre longtemps avant qu’ils ne le soient.»

L’obtention d’une recommandation médicale pour un transfert vers des hôpitaux en dehors de la bande de Gaza nécessite une longue série de procédures bureaucratiques.

Les patients souffrent également en attendant un laissez-passer d’Israël pour Jérusalem et la Cisjordanie. Des dizaines d’entre eux font face à des interdictions imposées par la sécurité israélienne.

Le Centre palestinien pour les droits de l’homme met en garde contre les graves répercussions qui résultent de l’interdiction continue imposée par Israël sur les équipements vitaux, indispensables pour sauver la vie de milliers de patients dans les hôpitaux de la bande de Gaza.

«La responsabilité première d’assurer les fournitures médicales nécessaires à la population de la bande de Gaza incombe à l’occupation israélienne, selon les articles 55 et 56 de la 4e convention de Genève de 1949», déclare le centre.

À Gaza, plus de 2,3 millions de personnes «dépendent des établissements de santé gouvernementaux pour recevoir des soins, alors que ces établissements souffrent d’une grave détérioration en raison de la politique de blocus imposée par les autorités d’occupation israéliennes à la bande depuis plus de quinze ans», ajoute-t-il.

Le centre affirme que «la division palestinienne interne a fragilisé le système de santé et a entraîné une pénurie permanente dans la liste des médicaments et des dispositifs médicaux essentiels, en plus du manque de personnel médical spécialisé».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.co


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.