Les dessous du réchauffement entre la Tunisie et le gouvernement de l’Ouest libyen

 La Première ministre tunisienne, Najla Bouden, donne une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre libyen basé à Tripoli, Abdelhamid Dbeibah, à Tunis, la capitale tunisienne, le 30 novembre 2022, lors de sa visite de travail de deux jours. (AFP).
La Première ministre tunisienne, Najla Bouden, donne une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre libyen basé à Tripoli, Abdelhamid Dbeibah, à Tunis, la capitale tunisienne, le 30 novembre 2022, lors de sa visite de travail de deux jours. (AFP).
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Publié le Mardi 10 janvier 2023

Les dessous du réchauffement entre la Tunisie et le gouvernement de l’Ouest libyen

  • Annoncée une première fois en avril 2022 puis finalement annulée, la visite officielle d’Abdelhamid Dbeibah revêtait une grande importance pour les deux pays
  • Abdelhamid Dbeibah a annoncé que «les nuages qui auraient pu planer» au-dessus de ces relations «sont dissipés»

TUNIS: Lors de la visite du Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah, Tunis et Tripoli ont essayé d’ouvrir une nouvelle page dans les relations tuniso-libyennes jusqu’ici plutôt tendues. L’avenir proche dira s’ils y sont parvenus.

Tout serait-il désormais pour le mieux entre la Tunisie et son voisin du sud, la Libye? C’est ce que donnent à penser les résultats de la visite à la fin du mois de novembre 2022, à Tunis, du Premier ministre libyen ainsi que les déclarations des deux parties.

Annoncée une première fois en avril 2022 puis finalement annulée, la visite officielle de M. Dbeibah revêtait une grande importance pour les deux pays, car elle constituait la deuxième tentative en un peu plus d’une année de normaliser leurs relations, jusqu’alors plutôt difficiles.

Protéger les relations bilatérales

Une première visite d’Abdelhamid Dbeibah en septembre 2021 n’a pas eu l’effet escompté. Elle a juste permis, d’après un communiqué de la présidence tunisienne, de «rappeler les liens étroits de fraternité et les relations de coopération fructueuse dans divers domaines entre les deux pays» et, surtout, d’insister sur la nécessité de «protéger les relations bilatérales de toute tentative de brouillage, en vue d’un avenir meilleur pour les deux peuples et selon une conception nouvelle».

Instables depuis l’arrivée au pouvoir du colonel Kadhafi le 1er septembre 1969, les relations tuniso-libyennes ont continué à l’être après la chute du régime kadhafiste en 2011 et surtout à partir de l’année 2014.

Face à une Libye plongée dans une deuxième guerre civile à partir de cette année-là, la Tunisie ne va pas toujours savoir quelle attitude adopter. Sous la présidence de feu Béji Caïd Essebsi, elle semble plus proche de l’Ouest libyen. D’ailleurs, le général Khalifa Haftar, l’homme fort de cette région, visitera la Tunisie en septembre 2017 à l’invitation du président tunisien.

Sous le gouvernement de Youssef Chahed, nommé par Béji Caïd Essebsi, le parti Ennahdha impose un changement de cap.

Mais sous le gouvernement de Youssef Chahed, nommé par Béji Caïd Essebsi, le parti Ennahdha impose un changement de cap en apportant son soutien au gouvernement de l’Ouest, appuyé par ses alliés turc et qatari. Après son élection en octobre 2019, le président, Kaïs Saïed, remet en question ce positionnement, ce qui crée des tensions avec le gouvernement de Tripoli, surtout lorsque son concurrent, l’ancien ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha, nommé en février 2022 Premier ministre par la Chambre des représentants de Tobrouk, s’installe à Tunis pour en faire sa base arrière.

Gestes de bonne volonté

Conscients de ce très lourd passif, Libyens et Tunisiens ont, lors de la visite de M. Dbeibah, rivalisé de gestes de bonne volonté, chaque camp cherchant à donner à l’autre ce qu’il demandait ou attendait.

Sachant que leur invité craignait que la Tunisie ne bascule dans le camp de ses ennemis, les Tunisiens ont cherché à le rassurer en clamant – après avoir invité Fathi Bachagha à quitter le pays – qu’ils sont attachés à «ses positions inchangées au sujet de la situation en Libye» et qui consistent à «considérer que la solution doit être libyenne» et à réitérer son «attachement à l’unité, à la sécurité et à la stabilité» de la Libye.

Les Libyens étant conscients que leur pays constitue le poumon économique de la Tunisie, le Premier ministre libyen – en plus d’annoncer le remboursement d’une dette estimée à 250 millions de dollars (1 dollar = 0,94 euro) – a fait miroiter une reprise des relations économiques et commerciales tuniso-libyennes. Plus spécifiquement, Abdelhamid Dbeibah a annoncé que «les nuages qui auraient pu planer» au-dessus de ces relations «sont dissipés» et il a assuré qu’«aucune personne ni parti» ne peut gâcher «la grande relation qui nous lie».


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.