TEHERAN: La justice iranienne a condamné à mort jeudi en première instance un homme dans le nord du pays pour son implication présumée dans les manifestations déclenchées dans le pays après le décès en détention d'une jeune femme.
Après avoir entendu l'accusé et son avocat, le tribunal a condamné à mort Arshia Takdastan pour "corruption sur terre" et "moharebeh ("guerre contre Dieu" en persan)", a annoncé Mizan Online, l'agence du pouvoir judiciaire.
La justice l'accuse d'avoir "dirigé" dans le nord du pays des "émeutes", allusion aux manifestations déclenchées le 16 septembre après la mort de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans.
La jeune femme est décédée après avoir été arrêtée par la police des moeurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique imposant notamment le port du voile en public pour les femmes.
L’Autorité judiciaire n'a pas précisé la date de l'arrestation de M. Takdastan, ni son âge.
L'accusé a été "le leader d'une foule sur la place principale de la ville de Noshahr et a commis des actes criminels graves lors des émeutes", a précisé Mizan Online.
Le condamné peut faire appel.
Depuis le début du mouvement de contestation, la justice a condamné à mort 14 personnes en lien avec les manifestations, selon un décompte de l'AFP basé sur des informations officielles. Parmi elles, deux ont été exécutées, quatre ont vu leur peine confirmée par la Cour suprême, six attendent de nouveaux procès et deux autres, dont M. Takdastan, peuvent faire appel.
Les autorités affirment que des centaines de personnes, dont des membres des forces de sécurité, ont été tuées et des milliers arrêtées.