France: deux djihadistes devant les assises pour un projet d'attentat en 2017

Une photo prise le 19 janvier 2011 à Paris, montre la façade du Palais de Justice (Photo d'illustration, AFP).
Une photo prise le 19 janvier 2011 à Paris, montre la façade du Palais de Justice (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Mardi 03 janvier 2023

France: deux djihadistes devant les assises pour un projet d'attentat en 2017

  • Clément Baur, 29 ans, et Mahiedine Merabet, 35 ans, doivent répondre pendant quatre semaines devant la cour d'assises spéciale de ce projet d'attentat
  • Les enquêteurs découvrent aussi plus de 3,5 kg de TATP, un explosif instable prisé des djihadistes et déjà utilisé lors des attentats du 13-Novembre 2015 à Paris et Saint-Denis

PARIS: Ils avaient été arrêtés le 18 avril 2017, à cinq jours du premier tour de la présidentielle, soupçonnés d'une attaque "imminente": le procès d'un duo djihadiste, un as de la dissimulation associé à un délinquant multirécidiviste, s'ouvre jeudi à Paris.

Clément Baur, 29 ans, et Mahiedine Merabet, 35 ans, doivent répondre pendant quatre semaines devant la cour d'assises spéciale de ce projet d'attentat, dont la cible n'a pu être déterminée avec certitude au terme de quatre ans d'enquête.

Ce dossier devenu emblématique pour l'antiterrorisme est le fruit d'une cyberinfiltration et d'une vaste surveillance téléphonique ayant permis d'identifier ces deux hommes radicalisés, codétenus en 2015 à la maison d'arrêt de Lille-Sequedin (nord) pour des faits de droit commun.

C'est notamment la recherche début avril 2017 par Mahiedine Merabet d'un contact pour transmettre au groupe Etat islamique (EI) une vidéo d'allégeance et de revendication qui avait alerté les services antiterroristes.

Le 12 avril, un agent cyberinfiltré est destinataire d'une vidéo montrant des dizaines de munitions disposées sur une table de manière à écrire "la loi du talion", au côté d'un fusil mitrailleur, d'un drapeau de l'EI et la Une du Monde du 16 mars 2017 avec une photo du candidat de droite François Fillon, suivie d'un montage d'enfants victimes de bombardements en Syrie.

Six jours plus tard, Mahiedine Merabet et Clément Baur sont interpellés près de l'appartement "d'étudiant" qu'ils louent à Marseille. La perquisition permet de saisir un arsenal important: le fusil mitrailleur Uzi, trois pistolets de calibre 7,65 mm, des centaines de munitions et un sac de boulons.

Les enquêteurs découvrent aussi plus de 3,5 kg de TATP, un explosif instable prisé des djihadistes et déjà utilisé lors des attentats du 13-Novembre 2015 à Paris et Saint-Denis. Une partie sèche sur des étagères, une grenade artisanale constituée de 250 grammes de TATP est prête à l'emploi.

«Coup d'éclat»

L'exploitation des supports numériques met en évidence des recherches Internet tous azimuts sur les potentielles cibles du duo: des bars, un restaurant casher et un meeting de la candidate d'extrême droite Marine Le Pen à Marseille, prévu le 19 avril.

Au cours de l'instruction, Mahiedine Merabet, un délinquant multirécidiviste de Roubaix (nord), conteste tout projet d'attentat meurtrier, admettant toutefois avoir envisagé "un coup d'éclat" en faisant exploser une grenade artisanale à proximité du meeting de la responsable du Front national. Mais pour "faire peur", excluant de s'en prendre à des civils.

Clément Baur, qui a assumé son appartenance idéologique à l'EI, a assuré qu'il ne voulait que causer des "dégâts matériels" sur des cibles institutionnelles, en représailles aux frappes en Syrie.

Les conversations interceptées à son insu lors de ses parloirs en prison sont plus fructueuses: "Baghdadi (ex-chef de l'Etat islamique, ndlr) il a raison, il faut pas parler avec eux, il faut juste les rafaler, les exploser", dit-il notamment.

Le parcours de Clément Baur est atypique. Né en région parisienne, il se serait converti à l'islam à 14 ou 15 ans au contact de la communauté tchétchène de Nice (sud-est) où il vit avec sa mère. Il a appris le russe de manière autodidacte, puis l'arabe.

A 17 ans, il part en Belgique où il demande l'asile sous une première fausse identité. Cet as de la dissimulation déposera d'autres demandes d'asile en France et en Allemagne, se faisant passer pour un réfugié tchétchène.

C'est précisément pour avoir détenu de faux papiers qu'il sera incarcéré avec Mahiedine Merabet quelques semaines à Lille.

Les deux hommes étaient entrés en clandestinité en décembre 2016 après la perquisition administrative du domicile de Merabet, dans lequel se trouvait Clément Baur, sous un alias.

Les enquêteurs sont convaincus qu'au cours de son sinueux parcours, Clément Baur a fréquenté la cellule terroriste de Verviers en Belgique, celle d'Abdelhamid Abaaoud, le chef opérationnel des commandos du 13-Novembre, et qu'il fut en contact en Allemagne avec Anis Amri, l'auteur de l'attentat au camion sur le marché de Noël de Berlin en 2016 (12 morts).

"Je regrette que mon client soit jugé devant une juridiction d'exception composée de juges professionnels et non de jurés populaires", a déclaré le conseil de Mahiedine Merabet, Me Raphaël Kempf.

Dix autres hommes sont jugés aux côtés des deux principaux accusés, soupçonnés d'avoir fourni armes et munitions.

Verdict attendu le 3 février.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.