Ukraine: dans la zone de Kreminna, les belligérants ne veulent rien céder

Un habitant vend de la viande dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, le 29 décembre 2022, en pleine invasion de l'Ukraine par la Russie. (Photo de Sameer Al-DOUMY / AFP)
Un habitant vend de la viande dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, le 29 décembre 2022, en pleine invasion de l'Ukraine par la Russie. (Photo de Sameer Al-DOUMY / AFP)
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Publié le Vendredi 30 décembre 2022

Ukraine: dans la zone de Kreminna, les belligérants ne veulent rien céder

  • Selon l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW), les forces russes «semblent se préparer à un effort décisif dans la région de Lougansk»
  • Dans le village de Yampil, détruit à 80%, on croise presque autant de civils que de soldats, et des véhicules militaires sillonnent dans un ballet incessant l'artère principale du village

YAMPIL, Ukraine : «Combattre, combattre, combattre». Ne rien céder, défendre ou gagner le moindre pouce de terrain. A l'arrière du front de Kreminna, une ville clé sous occupation russe dans l'est de l'Ukraine, des soldats ukrainiens reconnaissent faire face à un ennemi «coriace».

«Nous les combattons tous les jours, par tous les temps. Nous attaquons dans la direction de Kreminna, mais ils ne sont pas faciles à vaincre. Ils sont bons, ils sont coriaces», raconte «Koulak», un militaire de 24 ans rencontré à Yampil, un village repris fin septembre par les forces ukrainiennes, situé à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Kreminna.

«Nous avons eu quelques succès côté ukrainien, pas énormes. L'adversaire ne renonce pas», admet le jeune soldat en souriant, assurant garder un «très bon moral».

Kreminna, située dans la région de Lougansk, est le théâtre d'intenses combats. L'armée ukrainienne observe le black-out sur son activité dans cette zone, mais le gouverneur de la région, Serguiï Gaïdaï, multiplie les messages encourageants - et contradictoires - sur Telegram depuis quelques jours.

«Les défenseurs ukrainiens ont avancé de 2,5 kilomètres dans la direction de Kreminna en une semaine», écrivait-il jeudi.

Mais la veille, il indiquait que les Russes avaient acheminé des renforts et de l'équipement dans la zone, tout en assurant que «la fin de l'occupation de la ville pourrait avoir lieu début 2023».

Selon l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW), les forces russes «semblent se préparer à un effort décisif dans la région de Lougansk». Mais «il n'est pas clair s'il s'agit d'opérations défensives ou offensives», précisait ISW dans son bulletin quotidien mercredi.

- «En finir» -

A Yampil, l'activité militaire est montée en puissance, reconnaît l'adjointe au maire Youlia Rybalko. Dans ce village détruit à 80%, on croise presque autant de civils que de soldats, et des véhicules militaires sillonnent dans un ballet incessant l'artère principale du village.

Un peu en retrait, sur un terrain derrière des maisonnettes en partie inhabitées, des soldats s'affairent à la maintenance de deux chars, baptisés Natalya et Salvador, pris aux Russes lors de la libération de la zone.

«Si nous réussissons à reprendre Kreminna, nous pourrons couper la ligne d'approvisionnement des Russes à Roubijné, Severodonetsk et Lyssytchansk (d'autres villes importantes occupées de la région) et briser leur mur de défense dans la région de Lougansk», explique Vlad, un des tankistes, originaire de Kiev.

«Nous ne voulons pas un gel de la situation. Nous voulons les repousser, en finir», lâche-t-il.

- «Bon appétit» –

Bien que situé dans une zone «libérée» depuis fin septembre, Yampil reste à portée de canon des Russes. A quelques kilomètres plus au nord, la bataille fait rage aussi dans le village de Torské, et les tirs d'artillerie sont montés en puissance ces derniers jours.

«Ca va plus ou moins. Ca irait mieux s'il n'y avait pas ces bruits assourdissants», soupire Olga, une enseignante à la retraite de 69 ans, qui refuse de donner son nom de famille.

Comme tous les jours, elle retrouve les vieux de Yampil devant le «Bon appétit», unique échoppe ouverte du village, point de collecte de l'aide humanitaire, mais surtout, «salon de conversation» pour les habitants désoeuvrés.

Assis autour d'une table devant la supérette, malgré le froid, ils papotent, se disputent, en regardant d'un oeil distrait le passage ininterrompu des véhicules militaires.

«On vient ici pour parler, c'est notre salon», sourit Olga, tandis qu'une autre femme entonne la lancinante complainte de tout ce qui manque dans le village, électricité, argent, aide... «On se fiche de nous!» grogne-t-elle.

L'aide humanitaire constitue le principal sujet de conversation. A l'écart, devant sa maison à moitié détruite, une vieille dame de 84 ans, foulard bleu sur la tête, fond en larmes en désignant la tablée. «Quand l'aide arrive, ils prennent tout, ils ne partagent rien. Pourquoi, pourquoi ?», interroge-t-elle, très perturbée.

«Personne ne meurt de faim à Yampil», tempère l'adjointe au maire Youlia Rybalko, qui organise les distributions de nourriture, de vêtements ou de bois de chauffage livrés par plusieurs ONG.

La bourgade compte quelque 600 habitants, contre 2.500 avant la guerre. Mais selon Olga, l'ancienne professeure de mathématiques, beaucoup reviennent. Parce que, dit-elle, «on ne se sent nulle part mieux que chez soi».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.