Le Brésil et le monde du foot pleurent le «Roi» Pelé

Seul footballeur ayant remporté à trois reprises la Coupe du Monde (1958, 1962 et 1970), Pelé, de son vrai nom Edson Arantes do Nascimento, avait été élu athlète du siècle par le Comité international olympique en 1999. (Photo, AP)
Seul footballeur ayant remporté à trois reprises la Coupe du Monde (1958, 1962 et 1970), Pelé, de son vrai nom Edson Arantes do Nascimento, avait été élu athlète du siècle par le Comité international olympique en 1999. (Photo, AP)
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Publié le Vendredi 30 décembre 2022

Le Brésil et le monde du foot pleurent le «Roi» Pelé

  • Pelé, de son vrai nom Edson Arantes do Nascimento, est mort à 82 ans des suites «de défaillances multiples d'organes»
  • L'annonce de sa mort a provoqué une véritable onde de choc dans le monde entier, avec une pluie d'hommages sur les réseaux sociaux

RIO DE JANEIRO: Du président américain Joe Biden aux étoiles du football comme Neymar, Mbappé ou Messi, le monde entier a rendu hommage jeudi au "Roi" Pelé, première star planétaire du ballon rond, qui a succombé à un cancer du côlon et sera inhumé mardi.

Pelé, de son vrai nom Edson Arantes do Nascimento, est mort à 82 ans des suites "de défaillances multiples d'organes", a annoncé l'hôpital Albert Einstein de Sao Paulo, où il avait été admis il y a exactement un mois.

Une veillée funèbre, ouverte au public, aura lieu lundi et durera 24 heures, au stade du Santos FC, club où l'éternel numéro 10 a brillé de 1956 à 1974.

Un deuil officiel de trois jours a été décrété au Brésil, où Pelé était un véritable monument national.

L'enterrement, mardi, se déroulera en revanche dans l'intimité familiale, après un cortège suivant le cercueil dans les rues de Santos, ville portuaire à 80 km de Sao Paulo qui a décrété un deuil de sept jours.

"Nous t'aimons à l'infini, repose en paix", avait écrit peu avant sur Instagram Kely Nascimento, l'une des filles de Pelé, dont la santé était chancelante ces dernières années.

À l'extérieur de l'hôpital où le triple champion du monde est décédé, des fans ont brandi une banderole où l'on pouvait lire: "Roi Pelé éternel", tandis qu'à la télévision tournaient en boucle des images de ses exploits sportifs.

L'annonce de sa mort a provoqué une véritable onde de choc dans le monde entier, avec une pluie d'hommages sur les réseaux sociaux.

"Il a fait du football un art", a écrit sur Instagram Neymar, son héritier au sein de la sélection brésilienne.

Ses compères du trio d'attaquants vedettes du Paris SG, Kylian Mbappé et Lionel Messi, ont tous deux souhaité au "Roi" de "reposer en paix".

Zagallo, qui fut son coéquipier lors des titres mondiaux du Brésil en 1958 et 1962 puis son sélectionneur lors du sacre de 1970, a salué jeudi sur Instagram la mémoire du "plus grand de tous".

"Jamais il n'y a eu un numéro 10 comme lui", a réagi pour sa part le président élu du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, qui sera intronisé dimanche. Le président sortant Jair Bolsonaro a pour sa part salué la mémoire de celui qui a "porté le nom du Brésil dans le monde entier".

"Pour un sport qui rapproche les peuples comme aucun autre, le parcours de Pelé, de ses débuts modestes à son statut de légende du football, montre que tout est possible", a tweeté pour sa part Joe Biden depuis la Maison Blanche.

La Fifa, la Confédération brésilienne de football (CBF) et le Santos FC, son club de toujours, lui ont également rendu hommage.

À Rio de Janeiro, le Christ Rédempteur du Corcovado, monument emblématique qui domine la baie, a été illuminé en hommage à Pelé, tout comme le mythique stade Maracana.

"Nous n'aurons plus jamais d'idole comme Pelé. Les joueurs d'aujourd'hui, comme Neymar, n'ont pas la même maturité", a dit à l'AFP Osnir Nogueira de Moraes, 46 ans, habitant de Sao Paulo, où le visage du "Roi" a été projeté sur un immeuble de la célèbre avenue Paulista.

 

Pelé en bref

Nom: Arantes do Nascimento

Prénom: Edson

Surnom: Pelé

Date de naissance: 23 octobre 1940 (82 ans)

Lieu de naissance: Tres Coraçoes (Brésil)

Taille: 1,72 m

Sport/poste: football/meneur de jeu

Clubs successifs: Santos (BRA/1956-1974), New York Cosmos (USA/1975-1977)

Sélections: 92 (77 buts)

1re sélection: 07/07/1957, Brésil-Argentine (1-2)

Dernière sélection: 18/07/1971, Brésil-Yougoslavie (2-2)

Palmarès en sélection

Trois Coupes du monde (1958, 1962, 1970)

Vice-champion de la Copa America (1959)

Palmarès en club

Deux Coupes Intercontinentales (1962, 1963)

Deux Copa Libertadores (1962, 1963)

Dix Championnats de Sao Paulo (1958, 1960, 1961, 1962, 1964, 1965, 1967, 1968, 1969, 1973)

Onze fois meilleur buteur du Championnat de Sao Paulo: 1957 (17 buts), 1958 (58), 1959 (46), 1960 (32), 1961 (47), 1962 (37), 1963 (22), 1964 (34), 1965 (49), 1969 (26), 1973 (11)

Cinq Coupes du Brésil (1961, 1962, 1963, 1964, 1965)

Un Championnat des Etats-Unis (1977)

Records:

. Unique joueur triple champion du monde

. Plus jeune champion du monde et plus jeune buteur en finale de Coupe du monde (17 ans en 1958)

. 1.281 buts en 1.363 matches, record mondial incluant des matches amicaux et homologué par la Fifa

. Meilleur buteur de l'histoire de l'équipe du Brésil à égalité avec Neymar (77 buts)

. 58 buts dans le Championnat de l'Etat de Sao Paulo pour la saison 1958

. Auteur de 6 quintuplés, 30 quadruplés et 92 triplés dans sa carrière

. 1.000e but marqué le 19/11/1969 au Maracana (Santos - Vasco de Gama). A la 78e minute, penalty, but de Pelé. Le match est interrompu, Pelé fait un tour d'honneur et revient sur la pelouse avec un maillot frappé du n°1000.

Distinctions:

Elu athlète du siècle par le Comité international olympique (1999)

Elu footballeur du siècle par la Fifa (2000)

Ballon d'Or d'honneur (remis en janvier 2014)

Athlète du siècle

Seul footballeur ayant remporté à trois reprises la Coupe du monde (1958, 1962 et 1970), Pelé avait été élu athlète du siècle par le Comité international olympique en 1999.

Aucun joueur n'a fait autant trembler les filets: 1.281 buts en 1.363 matches sous les maillots de Santos - son club au Brésil (1956-74) -, de la Seleçao et du Cosmos de New York (1975-77).

Mais au-delà des chiffres, Pelé restera dans les mémoires comme le "Roi" qui a révolutionné son sport.

Ce dribbleur de génie a été le précurseur du football moderne, avec une qualité technique exceptionnelle conjuguée à des capacités athlétiques hors norme en dépit de sa taille modeste (1,72 m).

Pelé était aussi un grand émotif, comme l'attestent les images en noir et blanc du gamin de 17 ans éclatant en sanglots après avoir décroché le premier de ses trois titres mondiaux, en 1958, en Suède.

En 1970, lors du premier Mondial retransmis en couleurs par les chaînes de télévision, c'est avec un sourire radieux que le Roi, au sommet de son art, avait fêté le triplé historique, au sein d'une équipe que beaucoup considèrent comme la plus talentueuse de tous les temps.

Pelé a également empilé les titres avec le Santos FC - avec qui il a signé son premier contrat professionnel à 15 ans seulement -, soulevant notamment deux coupes intercontinentales consécutives, contre Benfica (1962) et le Milan AC (1963).

«Un seul rein, trois coeurs»

Né le 23 octobre 1940 dans une famille pauvre à Tres Coraçoes, petite ville du Minas Gerais (sud-est) entourée de plantations de café, le petit Edson doit vendre des cacahuètes dans la rue pour aider ses parents.

Son prénom a été choisi en hommage à Thomas Edison, inventeur de l'ampoule électrique.

Que de chemin parcouru pour celui qui était reçu comme un chef d'État lors de tournées de matches amicaux à l'étranger avec Santos ou avec la Seleçao.

Son règne s'est aussi prolongé en dehors des terrains, avec des rôles au cinéma, des chansons enregistrées et même un poste de ministre des Sports (1995-1998).

Contrairement à l'éternel rebelle Maradona, il a souvent été perçu au Brésil comme un homme proche du pouvoir établi, y compris pendant la dictature militaire (1964-1985).

Parfois jugé hautain et vaniteux, Pelé n'était pas toujours prophète en son pays, contrairement à des héros au destin tragique comme le footballeur Garrincha ou le pilote automobile Ayrton Senna.

«Il a fait du football un art»: Les réactions du monde du football et de personnalités à la mort de Pelé

RÉACTIONS DU MONDE SPORTIF

. Zagallo (coéquipier de Pelé lors des titres mondiaux du Brésil en 1958 et 1962 et sélectionneur du Brésil lors du sacre de 1970, sur Instagram): "Il est le plus grand de tous (...) Mon ami, avec qui j'ai partagé tant d'histoires, de victoires et de titres, laisse un héritage éternel et inoubliable."

. Franz Beckenbauer (ancien international allemand et coéquipier de Pelé au Cosmos de New York, dans un communiqué diffusé par le Bayern Munich, dont il est le président honoraire): "Le football a perdu aujourd'hui le plus grand de son histoire, et moi un ami unique. Je suis parti aux Etats-Unis en 1977, car je voulais vraiment jouer aux côtés de Pelé au Cosmos de New York. Cette période à ses côtés fut l'une des plus belles expériences de ma carrière (...) Le football t'appartiendra à jamais. Repose en paix."

. Neymar (international brésilien et joueur du Paris SG, sur Instagram): "Avant Pelé, le football était juste un sport. Pelé a tout changé, il a fait du football un art (...), il a donné une voix aux pauvres, aux Noirs, et surtout: il a donné de la visibilité au Brésil (...) Il n'est plus là, mais sa magie va perdurer."

. Cristiano Ronaldo (international portugais, sur Instagram): "Un simple +au revoir+ à l'éternel roi Pelé ne suffira jamais à exprimer la douleur que le monde du football entier ressent actuellement. Une inspiration pour tant, une référence hier, aujourd'hui et pour toujours. L'affection dont il a toujours fait preuve à mon égard a été réciproque dans tous les moments, même à distance."

. Kylian Mbappé (international français, champion du monde 2018 et joueur du Paris SG, sur Twitter): "Le roi du football nous a quittés, mais son héritage ne sera jamais oublié, repose en paix, Roi."

. Lionel Messi (champion du monde argentin et joueur du Paris SG, sur Instagram): "Repose en paix, Pelé", en légende de trois photos, deux côte à côte et une autre de Pelé lors de la Coupe du monde de 1970.

. Ronaldo (ancien international brésilien et champion du monde 2002, sur Instagram): "Unique. Génial. Technicien. Créatif. Parfait. Inégalé (...) Le meilleur de tous les temps. Le monde est en deuil. C'est un mélange de tristesse et de fierté immense pour l'histoire qu'il a écrite. Quel privilège d'être venu après toi, mon ami. Son héritage transcende les générations."

. Thomas Bach (président du Comité international olympique, sur Twitter): "Avec la mort de Pelé, le monde a perdu une grande icône du sport. Comme j'ai pu en faire moi-même l'expérience, il était un véritable adepte des valeurs de l'olympisme et avait fièrement porté la flamme olympique (lors des Jeux de Rio en 2016, NDLR). Ce fut un privilège de lui décerner l'Ordre olympique."

. La Fédération internationale de football (Fifa, sur son site internet): "L'immortel, à jamais avec nous. Le football et le monde pleurent le roi Pelé. On le surnomme le Roi et son visage est sans doute l'un des plus célèbres de la planète football. Nommé en son temps plus grand joueur du 20e siècle par la FIFA, Pelé s’est taillé une place à la mesure de son immense talent dans la légende du football mondial."

. Gianni Infantino (président de la Fédération internationale de football): "Pelé avait une présence magnétique (...) Aujourd'hui nous pleurons la perte de sa présence physique, mais Pelé avait atteint depuis longtemps l'immortalité et donc il restera parmi nous pour l'éternité".

. Didier Deschamps (sélectionneur de l'équipe de France): "Avec la disparition de Pelé, le football perd l'une de ses plus belles légendes, si ce n'est la plus belle. Comme toutes les légendes, le Roi semblait immortel. Il a fait rêver et continuait à faire rêver des générations et des générations d'amateurs de notre sport. Qui n'a pas rêvé, enfant, d'être Pelé? Avec son numéro 10, il a mis sa virtuosité technique, son audace, sa créativité au service de ses équipes."

. Robert Lewandowski (international polonais et joueur du FC Barcelone, sur Facebook): "Repose en paix, Champion. Le paradis a une nouvelle étoile alors que le monde du football a perdu un héros."

. Geoff Hurst (ancien international anglais, sur Twitter): "J'ai tant de souvenirs de Pelé, sans aucun doute le meilleur joueur de football contre qui j'ai joué (Bobby Moore étant le meilleur joueur aux côtés de qui j'ai joué). Pour moi, Pelé reste le plus grand de tous les temps, je suis fier d'avoir joué sur le même terrain que lui."

. New York Cosmos (club où Pelé a joué de 1975 à 1977): "Pendant trois saisons avec le Cosmos, Pelé a aidé à transformer le paysage national du sport qu'est le football. Son impact durable sur le sport du football est inestimable. Le Cosmos et son Roi (Pelé) n'ont pas seulement débuté une révolution sportive en Amérique, ils ont aussi parcouru le monde pour diffuser la parole du 'beau jeu'."

. Sepp Blatter (ancien président de la Fédération internationale de football): "C'est une très triste nouvelle, Pelé nous a quittés. Le monde pleure le plus grand footballeur de l'histoire et une merveilleuse personne. Il a célébré le football comme aucun autre joueur."

. Zinédine Zidane (ancien international français, sur Instagram): "Eternel Roi Pelé."

. FC Barcelone (sur Twitter): "Le Barça regrette profondément la mort du "Roi" Pelé, l'un des meilleurs joueurs de tous les temps. Avec lui, le football est devenu plus grand. Repose en paix."

. Real Madrid (sur Twitter): "La légende de Pelé restera pour toujours dans la mémoire de tous ceux qui aiment ce sport et son héritage fait de lui l'un des grands mythes du football mondial."

RÉACTIONS DE PERSONNALITÉS

. Luiz Inacio Lula da Silva (président-élu du Brésil, qui prendra ses fonctions dimanche, sur Twitter): "Jamais il n'y a eu un numéro 10 comme lui. Peu de Brésiliens ont porté le nom de notre pays aussi loin que lui."

. Jair Bolsonaro (président sortant du Brésil, sur Twitter): "Pelé a porté le nom du Brésil dans le monde entier. Il a transformé le football en art et en joie."

. Emmanuel Macron (président de la République française, sur Twitter): "Le Jeu. Le Roi. L'Eternité."

. Amélie Oudéa-Castéra (ministre française des Sports et des Jeux olympiques, sur Twitter): "Le Roi Pelé nous a quittés. Sa légende, elle, ne s'éteindra jamais. Il était l’âme du Football. Un champion, un magicien, un génie. Dont le sourire disait tout."

. Joe Biden (président des Etats-Unis, sur Twitter): "Pour un sport qui rapproche les peuples comme aucun autre, le parcours de Pelé, de ses débuts modestes à son statut de légende du football, est une histoire de qui est possible."

. Barack Obama (ancien président des Etats-Unis, sur Twitter): "Pelé était l'un des plus grands joueurs ayant pratiqué ce beau sport. C'était aussi l'un des sportifs les plus connus au monde, il a compris le pouvoir du sport pour rassembler les peuples."

. Bill Clinton (ancien président des Etats-Unis, sur Twitter): "Pelé n'était pas seulement une légende du football, mais il était aussi quelqu'un d'engager dans l'action humanitaire, une icône globale. Il a utilisé son renom pour donner du pouvoir aux enfants issus des milieux défavorisés et inspirer des générations à travers le monde."

. Macky Sall (président du Sénégal, sur Twitter): "Le monde du football vient de perdre son emblème et sa plus grande référence. Par sa virtuosité, son génie et son humanisme, le Roi Pelé a marqué à jamais l’histoire du football."


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.