Avec Amplexus, Grimanesa Amoros fait scintiller Riyad

Placée à l'entrée principale du Palais de la culture, l’œuvre Amplexus associe des motifs culturels qui s'enchevêtrent dans un amalgame de lumières LED d'un rouge ardent. (Photo fournie)
Placée à l'entrée principale du Palais de la culture, l’œuvre Amplexus associe des motifs culturels qui s'enchevêtrent dans un amalgame de lumières LED d'un rouge ardent. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 27 décembre 2022

Avec Amplexus, Grimanesa Amoros fait scintiller Riyad

Placée à l'entrée principale du Palais de la culture, l’œuvre Amplexus associe des motifs culturels qui s'enchevêtrent dans un amalgame de lumières LED d'un rouge ardent. (Photo fournie)
  • L'exposition du festival Noor Riyadh «relie le passé et l'avenir», selon Grimanesa Amoros
  • Le fait d'inviter une artiste de renommée internationale à présenter ses œuvres dans un quartier cosmopolite témoigne de l'ouverture du Royaume aux différentes perspectives

RIYAD: L'artiste américaine d'origine péruvienne Grimanesa Amoros dévoile la beauté secrète des espaces et des objets du quotidien par le biais de ce moyen le plus éphémère et le plus fugace qu'est la lumière.

Dans son œuvre Golden Waters à Scottsdale (Arizona), elle examine la réaction de l'homme aux étendues d'eau. Son œuvre Golden Array, en Inde, se concentre sur les fils électriques du quartier commerçant de Mumbai.

Mme Amoros ajoute aujourd'hui sa touche de lumière au Royaume dans le cadre du festival Noor Riyadh, l'exposition annuelle de lumière la plus importante au monde, qui se tiendra jusqu'au 4 février 2023.

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Au centre de la composition baptisée Amplexus se niche un noyau. Ce dernier incarne la progression de l'art islamique à l'ère de la révolution numérique.

Placée à l'entrée principale du Palais de la culture, Amplexus associe des motifs culturels qui s'enchevêtrent dans un amalgame de lumières LED d'un rouge ardent.

«Je suis convaincue que pour embrasser l'avenir, il faut bien connaître son passé. Nous devons nous familiariser avec notre histoire. L'histoire apprend aux générations futures les raisons de leur existence et la manière dont le passé affecte le présent», explique Mme Amoros à Arab News.

EN BREF

  • Dans son œuvre Golden Waters à Scottsdale (Arizona), Grimanesa Amoros aborde la réaction de l'homme aux étendues d'eau.

  • L'œuvre Golden Array de Grimanesa Amoros, en Inde, se concentre sur les fils électriques du quartier commerçant de Mumbai.

L'artiste est en visite en Arabie saoudite à un moment où le pays traverse des changements culturels et sociaux accélérés. Elle trouve dans la lumière «un moyen de connexion», affirme-t-elle.

Elle se dit «très heureuse de collaborer avec le festival Noor Riyadh, qui propose de rapprocher l'homme et la lumière».  

L'artiste a entamé son parcours artistique à partir d'une carte. Dans son enfance, elle rêvait de voyager à travers le monde. Elle a retenu l'emplacement des pays et de leurs capitales.  

Elle reçoit un jour une carte postale de sa mère. « Grimanesa, je souhaiterais que tu sois là pour admirer les belles lumières de New York», a-t-elle écrit.

Mme Amoros a conservé précieusement cette carte postale pour se souvenir de la première étincelle qui a déclenché la flamme qui l'anime.

La lumière est éphémère. Les lumières animent les villes et sensibilisent leurs habitants à leur environnement.

Grimanesa Amoros, artiste américaine d'origine péruvienne

C'est en 1994 qu'elle s'installe à New York, où elle rejoint des programmes tels que l'Art Students League («Ligue des étudiants en art»). Plusieurs bourses lui sont attribuées.

Les lumières de la ville l'ont inspirée. «Cette lumière qui vient d'en haut vous entoure en permanence, elle va jusqu'aux nuages. La lumière fait également circuler les sentiments – elle nous procure une sensation électrisante», dit-elle.

C'est souvent la nature qui inspire Mme Amoros. Les lumières du nord de l'Islande l'ont hypnotisée. C'est à ce moment qu'elle a décidé de partager son expérience avec les autres.

Et c'est ce qu'elle a fait. Après avoir figuré à la 54e Biennale de Venise et à l'exposition de Noël de Times Square, son œuvre a voyagé dans le monde entier et s'est installée dans le quartier diplomatique multiculturel de la capitale saoudienne.

L'artiste explique que cet endroit représente une métaphore de sa vie. «À travers mes voyages, j'ai rencontré de nouveaux défis et de nouvelles opportunités qui m'ont fait découvrir de nouvelles architectures. Ça me passionne. J'aime établir des comparaisons, observer les liens entre les paysages culturels et l'histoire. Cela me fascine et continue de le faire. Je répète donc que ma vie est une histoire d'amour avec l'inconnu.»

Jusque-là, Riyad a accueilli peu d'expositions dans les espaces publics. Le fait d'inviter une artiste de renommée internationale à présenter ses œuvres dans un quartier cosmopolite témoigne de l'ouverture du Royaume aux différentes perspectives.

À l'ère de la numérisation des médias, Mme Amoros rappelle combien il est important de se tenir informé. «Les jeunes artistes doivent apprendre à se connaître. Il s’agit d’un voyage perpétuel», dit-elle.

«Pour toute œuvre que l’on conçoit, il faut envisager la manière dont elle influencera l'état d'esprit des personnes qui la contemplent. Je veux que ceux qui se tiennent devant mes œuvres examinent la dimension monumentale de l'œuvre, mais aussi la relation intime qui les unit à la lumière qu'elle dégage.»

L'artiste a contemplé les levers et couchers de soleil dans le désert de l'Arabie saoudite. Elle souhaite désormais mettre en lumière la beauté naturelle de Riyad et de ses environs.

«La lumière est éphémère. Les lumières animent les villes et sensibilisent les habitants à leur environnement. Au fond, je pense que nous incarnons nous-mêmes la lumière; nous entretenons tous des liens avec l'énergie qui s’en dégage.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).


Les Marionnettes enchantent Dubaï: une scène multilingue et inclusive pour les enfants

Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
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  • Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe
  • «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella, la fondatrice

DUBAÏ: À Dubaï, dans un paysage dominé par les écrans et les technologies dernier cri, un petit théâtre de marionnettes attire l’attention des familles en quête d’activités culturelles pour leurs enfants. Fondé par Gabriella Skaf, Les Marionnettes propose une expérience ludique, éducative et multilingue qui séduit aussi bien les enfants que leurs parents.

Une idée née d’un besoin personnel

Gabriella Skaf, franco-libanaise et ancienne juriste en droit bancaire, a quitté les salles d’audience pour donner vie à un tout autre théâtre: celui des marionnettes.

«J’ai toujours rêvé de créer quelque chose qui me ressemble, mais je n’avais pas encore trouvé la bonne idée», confie-t-elle avec sincérité.

C’est lors de vacances en France que tout a commencé: «Nous emmenions souvent nos enfants voir des spectacles de marionnettes, et ils étaient fascinés. Mon fils n’avait même pas deux ans, mais il restait captivé du début à la fin. À Dubaï, rien de tel n’existait», raconte Gabriella.

De retour aux Émirats, elle décide alors de donner vie à ce manque. «Au départ, c’était une petite idée… Puis les choses se sont enchaînées: nous avons trouvé un local, pris contact avec des marionnettistes en France, et après plusieurs mois de préparation, le théâtre a ouvert ses portes en novembre 2024.»

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Les Marionnettes propose des spectacles interactifs pour enfants en plusieurs langues (français, anglais, arabe, russe…).

Une programmation multilingue et interactive

Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe. «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella.

Le théâtre offre deux formats principaux:

  • Les spectacles de marionnettes, qui durent environ une heure avec une pause au milieu.
  • Le storytelling, plus court (30 minutes), où un animateur lit un livre, parfois accompagné de marionnettes, suivi d’une activité créative comme du bricolage, du dessin ou la fabrication de masques.

«L’objectif, c’est de rendre la lecture vivante et de faire participer les enfants. On essaie aussi de varier les langues: italien, arabe, français, russe… bientôt l’espagnol.»

Une activité éducative qui séduit les écoles

Les écoles ont rapidement adhéré au concept. «Les retours sont extrêmement positifs, confie Gabriella. Les enseignants apprécient le fait que ce soit à la fois pédagogique et ludique. Les enfants participent activement, posent des questions, interagissent avec les marionnettes… et surtout, ils gagnent en confiance.»

La différence entre les visites scolaires et familiales est notable. «À l’école, les enfants sont plus calmes, attentifs, et respectent davantage les consignes. Lorsqu’ils viennent avec leurs parents, ils se montrent plus spontanés, plus libres… mais tout aussi enthousiastes. Ce sont deux énergies différentes, et chacune a son charme.»

Les enfants sont encouragés à s’exprimer pendant les spectacles. «Les marionnettes posent des questions, les enfants répondent. Même les plus timides finissent par participer.»

Un message fort autour de l’inclusion

Le 30 avril, Les Marionnettes lancera un spectacle inédit en partenariat avec Sanad Village, une organisation qui accompagne les enfants à besoins spécifiques. «C’est une histoire sur l’inclusion. Le but, c’est d’apprendre aux enfants à accepter les différences, à être gentils et ouverts aux autres», explique Gabriella.

Le spectacle sera présenté en anglais, en français et en arabe, et proposé aux écoles ainsi qu’au grand public.  C’est un sujet important. On veut que les enfants comprennent qu’il ne faut pas avoir peur de ce qui est différent.»

Une ambition régionale

L’objectif de Gabriella ne s’arrête pas à Dubaï. «On aimerait bien développer le concept dans d’autres pays de la région: Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, Liban. Il existe un véritable besoin pour ce type d’activité culturelle.»

Pour rendre le projet plus mobile, un théâtre itinérant est en préparation. «On pourra l’emmener dans les écoles, dans d’autres villes, et même l’utiliser pour des événements privés ou des anniversaires.»

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Gabriella Skaf - Fondatrice, Les Marionnettes. (photo: fournie)

Une programmation à découvrir en famille

Les spectacles ont lieu les week-ends – vendredi, samedi et dimanche – tandis que les séances de storytelling se déroulent en semaine. Une activité pour les tout-petits, appelée «Bright Minds», est aussi proposée le lundi matin.

«Le programme change chaque mois et on publie les détails chaque semaine sur notre site et nos réseaux sociaux. Les gens peuvent réserver en ligne ou acheter leurs billets sur place», précise Gabriella.

Prochaine étape: un club de lecture pour enfants, des ateliers théâtre et même des cours pour apprendre à créer ses propres marionnettes.


Les îles Farasan célèbrent l'arrivée annuelle du hareng

Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
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  • Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.
  • Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

RIYAD : Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.

Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

Reconnaissable à son bec de perroquet et à ses couleurs vives, le harid prospère dans les habitats riches en coraux, avec plus de 90 espèces, chacune ayant des formes et des couleurs uniques.

Farasan, un groupe d'îles coralliennes situées à 40 km de la côte de Jazan, devient le site de cet événement naturel lorsque de vastes bancs de poissons harid se rassemblent, selon l'agence de presse saoudienne. 

Les habitants peuvent prédire l'arrivée du poisson grâce à une odeur distincte qui se dégage de la mer après le coucher du soleil, le 15^e jour du mois lunaire.

La pêche annuelle au harid, célébrée à la fin du mois d'avril, est une tradition qui reflète l'héritage culturel des îles et qui fait la joie des habitants des îles Farasan depuis des siècles.

Reconnaissant l'importance culturelle et touristique de cette pêche, le prince Mohammed bin Nasser, gouverneur de Jazan, a inauguré le premier festival du harid des îles Farasan en 2005.

La 21^e édition du festival a été lancée lundi, mettant en avant les îles comme une destination prometteuse pour les touristes et les investisseurs. 

Le festival met en avant les coutumes, les traditions, les jeux folkloriques, l'artisanat et les sites historiques uniques de Farasan, tout en présentant l'artisanat local, comme les pièges à pêche, le tissage de palmiers, la création de sacs et de tapis, ainsi que le tricotage de chapeaux. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com